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Octavio Paz

 

Le visage et le vent

Sous le soleil inflexible
plaines ocre et collines fauves.
Je grimpai par des broussailles une pente de chèvres
vers un lieu de décombres : 
pilastres brisés, dieux décapités.
Parfois des scintillements subreptices : 
une couleuvre, un lézard.
Tapis dans les pierres, 
couleur d'encre vénéneuse,
des peuples d'insectes friables.
Une cour circulaire, un mur fendu.
Accroché à le terre - nœud aveugle,
arbre tout de racines - le figuier religieux.
Pluie de lumière. Une forme grise : le bouddha.
Une masse confuse, ses traits, 
par les escarpements de son visage
montaient et descendaient les fourmis.
Intact encore,
encore sourire, le sourire :
golfe de clarté pacifique.
Et je fus un instant diaphane
vent qui s'arrête,
tourne sur lui-même et se dissipe.

 

 

 

 

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