18/05/2023
Atelier Collage & écriture du 3 mai - Cahors
N., 9 ans
profondeur_légère_océan_doudou_gourmande_eau
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Mon doudou chéri nage dans les profondeurs de l’océan, après mes raviolis je suis gourmande d’une petit glace mais non… Je veux rester légère boire de l’eau et rejoindre mon doudou déjà au pays de Morphée.
C.
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L’eau puissante, transparente dans les profondeurs de l'océan lave nos soucis. Sur la berge Doudou si gentil observe la danseuse gourmande mais légère. Il lui dit « j’aimerais bien un câlin » dans un souffle léger enfantin.
J.
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La ballerine légère traverse l’océan sans s’occuper des requins autour d’elle. Elle préfère les papillons et sa chambre est un refuge. En bonne compagnie, elle peut partir à la conquête du monde. Pour peu – la gourmande ! – qu’elle ait un petit quelque chose à grignoter, de l’eau, son doudou et des semelles de scaphandrière pour arpenter les profondeurs de la nuit… avec sa veilleuse allumée, on ne sait jamais…
L.
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Je flotte ,légère, dans les profondeurs de l'océan ; légère comme un papillon, comme une future ballerine qui participerait au bal des requins. Ce n'est qu'un rêve. J'ai soif, besoin d'eau et de mon doudou pour pouvoir me rendormir en rêvant cette fois de bonbons magiques qui nageraient comme des poissons vers la gourmande que je suis.
O.
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Elle arpente légère les profondeurs de l’océan sans craindre le créatures des abysses. À l’aise sous l’eau comme sur la terre, elle concocte, gourmande, un repas délicieux pour son doudou préféré.
Ca.
C.
incandescence_tellurique_première_vie_chaos_incendie
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Des entrailles de la terre est né l’incendie engendrant le chaos sur terre. Les montagnes ont explosé libérant les forces telluriques. La mer a recueilli en son sein les répliques du volcan. De ce magma est née la première vie. La terre-mère, souveraine, veille sur l’incandescence originelle.
L.
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La terre tremble, le volcan est en incandescence, il provoque dans l’incendie milles secousses telluriques qui s’arrachent des profondeurs. Le ciel s’assombrit, la femme seule vibrante ne sait plus se protéger, plus de coach, plus de vie.
Pourtant un petit coin d’eau bleu, pure, transparente, permet tout de même une issue et l’espoir. c’est la première partie de la suite du jeu.
J.
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Seule et oubliée au milieu du chaos tellurique, je survis, nue, sous l'ardeur de l'incendie. Première ou dernière, qui peut le dire ?... avenir promis à l’ incandescence, le feu effacera tout . Ne restent plus que les profondeurs de la mer pour offrir ma vie aux marins, sirène d'un jour avant qu'ils ne s'écrasent eux-aussi, sur les rochers
O.
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Du chaos originel, naît un incendie à l’incandescence inconcevable. Dans le grand chaudron tellurique se forme alors un diamant incomparable : la première femme qui de ses premières larmes sonnera naissance la mer, berceau de toute vie.
Ca.
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C’est chaud sur la planète, la force tellurique la rend si fragile. Première femme au monde ou dernière…survivra-t-elle à tout ce chaos au couleur incendie de fin du monde ? Espérons, faisons lui confiance, incandescence nature, les flammes ne seront plus la seule lumière de la vie.
C.
L.
indigo_terre_puissance_règne_tempête_passage
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« Les portes du temple bientôt vont se refermer »… non ce n’est pas ça !
Les portes du temple s’ouvrent sur la terre. Je sens sa force, sa puissance comme celle d’une reine tout indigo vêtue naviguant sur son règne, protégée de ses gardiens ailés. D’ailleurs nous constatons au passage, des chaines de moutons dorées…Où vont-ils ?
C.
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Le temple existe et se découvre au hasard au fond d’une trouée, dans la vallée indigo. Suivez la vie de cette foule crapahutante qui bêle en rang, si faible et si petite. C ’est ainsi que vous trouverez alors le chemin de terre qui mène au grand passage du fond de la nuit. C’est là qu’il n’y a que faiblesse et traitrise, permettant au règne de pouvoir et de puissance de grandir encore et encore…
J.
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Parure et voiles indigo pour la consécration, le règne du nouveau Dieu. Les moutons forment une chaîne d’or qui ferme le passage aux mécréants et protègent le nouveau temple aux colonnes imposantes . L’élu, debout sur un roc impose sa puissance en jonglant avec la terre ; le nouveau maître du monde ne craint pas la tempête !
O.
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Si la puissance des flots ne fait pas chavirer ta barque, peut-être trouveras-tu le passage entre les deux colonnes du temple qui descend vers la grotte indigo des gardiens du labyrinthe mais sauras-tu les formules qui font apparaître celle qui danse avec la Terre ? Elle seule pourra te révéler le secret du règne du vivant qui transcende toute mort.
Ca.
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Les traces de chaque passage ont scarifié la terre. La mémoire ancestrale mène le troupeau vers un éternel retour. La maîtresse des profondeurs indigo veille. Quand le moment est venu, elle montre aux égarés, aux fugueurs, le chemin pour atteindre l’autre rive. Elle est la gardienne du temple. Elle règne sur les deux monde : le jour, la nuit. La vie, la mort. Sa puissance simple et évidente apaise.
L.
O.
cyclone_panorama_diva_nature_odyssée_plonger
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Dans un panorama bien trouvé et sous l’œil vigilant du serpent, on observe l’odyssée qui poursuit son aventure tout en mouvement vers sa diva. Cette voix déesse chante un hymne à la nature, fragile protection face aux redoutables démons, qui armés d’un seul cyclone suffirait à plonger la terre dans le néant.
C.
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Le tour operator propose une destination idyllique. L’odyssée commence par une chambre avec fenêtre sur rêves. Puis visite d’une série de sites merveilleux pour plonger dans les eaux turquoises « …pendant la saison où la nature est la plus belle et la plus hospitalière… » disait la brochure. Tant qu’à faire, vu le prix qu’on paye ! autant éviter la période des cyclones, ça gâcherait le panorama. Et le soir, après une journée bien remplie, une diva vous achève en vous subjuguant par sa voix de sirène.
L.
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La plongée dans la nature excite le serpent, il ondule, il est heureux. Voyez sa tête s’extraire malicieusement pour observer le panorama. La voix puissante de la cantatrice fait vibrer et gronder le cyclone qui s’installe.
Tout sera balayé, le canon tuera au hasard. Seul le cœur vibrant magnifique restera ouvert à l’écoute sur la fenêtre du temps. Une autre Odyssée s’installe doucement.
J.
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Grand panorama, tout est en apparence tranquille, fondu dans les tons chauds de l’or du temps et les bleus profonds des odyssées marines. La nature semble aussi paisible qu’une fenêtre de maison de campagne mais le fruit est gâté et la diva a déjà entamé ses imprécations : la sorcière Terre nous prépare le cyclone du siècle et nul n’anticipe le global naufrage.
Ca.
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Les îles éoliennes, un panorama idyllique pour le cyclone qui se prépare… Rodrigue as-tu du cœur ? La diva chante. Elle chante de plus en plus aigu pour décrocher l'homme de son destin. Enchanté et soumis, il plonge, attiré par la voix du nouveau monde, là où la nature s’apaise. La soprano glorifie maintenant l'odyssée des marins, les évènements imprévisibles nommés « avenir », et s’apprête à accueillir l'homme, encore en apesanteur qui, du bout de sa lorgnette, aperçoit la terre, ronde comme une grenade !
O.
J.
attente_pieuvre_champêtre_étalée_bleu_priorité
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La priorité du moment, l’actualité brûlante c’est la retraite, l’attente de la retraite. Un droit bien mérité permettant de pouvoir s’évader ENFIN vers des destinations champêtres des chemins baignés de bleus méditerranéens, descendre la calanque où j’imagine être étalée sur ma serviette en cultivant un farniente bien mérité après ma randonnée… MAIS revenons à la priorité du moment. Les nombreuses tentacules d’une pieuvre sans pitié doivent être tranchées notamment la tentacule 64/2023 et la tentacule 62/2023.
C.
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L’homme n’est pas fait pour travailler. Sa vie n’est qu’une succession d’attentes : attendre les prochaines vacances, attendre la mer, le bleu, les embruns sur la peau, les fleurs, les abeilles. Attendre de se perdre dans le dédale champêtre, cadre propice pour rêvasser à l’être aimé. Attendre d’être étalé, nu sur la plage… Oui, décidément l’être humain n’a vraiment pas envie d’être broyé par les mâchoires du travail, d’être étouffé par la pieuvre de la routine. Sa priorité ? Faire la sieste tranquillement, et les fesses à l’air de préférence si le temps le permet.
L.
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Étalée dans mon ennui, je cherche des priorités à ma vie. Qu’elle soit douce, champêtre, et insouciante ou tentaculaire, pieuvre surgie de mes abysses, la lumière reste factice. Je persiste dans les attentes. Bleu du ciel, bleu de la mer, sur mes bleus à l'âme…Demain, peut-être…
O.
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Dans un cadre champêtre ou bien étalés sur les plages, ils échangent des sms et s’invitent à partager apéros et loisirs pour échapper aux pieuvres de l’attente : vous faites quoi en ce moment ? Pendant ce temps, ballottés par les flots bleus comme des coups, des dépouillés de tout on d’autres priorités.
Ca.
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La maison est calme, bien rangée, ensoleillée. Je respire, un kaléidoscope éclate en brisures de couleurs champêtres. J’aime l’attente qui s’étale sur le bleu rêvé de la mer, le sable, la plage, les amies en vacances.
Relève la tête. tu verras cette chose verdâtre étalée, pieuvre de céramique qui par instant propulse de l’ombre au plafond.
Vous faites quoi en ce moment ? J’attends ma priorité !
J.
Ca.
éléments_irrationnel_orgasme_lapin_lèvres_impérial
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Un magicien sort de son chapeau un lapin blanc, rien d’irrationnel me direz-vous. Mais quand il souffle de ses lèvres, position bouche en cul de poule sur ce même lapin blanc en posture impériale et qu’il sort un élément nouveau de son chapeau, qui n’est ni plus ni moins une lapine ! Là ça change tout. La coquine s’est invitée et nous ne sommes pas loin d’un orgasme lapinesque en bouquet final !
C.
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Dans ce rêve, c’est un lapin qui orchestre la symphonie des sens. Tout peut arriver au cœur de la nuit, une fois les yeux fermés. Plus rien n’est retenu et dans une explosion de couleurs, d’odeurs, de feu, l’orgasme impérieux, impérial surgit ! Il concentre tous les éléments de l’autre vie, inconsciente. Des rencontres, des lieux aimés, des moments chéris tourbillonnent dans un désordre irrationnel, éblouissant. Les lèvres gourmandes, couleur pulpe juteuse, sont gonflées de plaisir.
L.
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C’est l’explosion de tant de vie, tant d’amour, tant de plaisir, c’est ce que je vois dans tous ces éléments irrationnels. je sens la grandeur, la volupté. Pourtant l’ébriété d’orgasmes ne défend pas la liberté, et hop... il est là le lapin, et hop... il est plus là. Cache-cache de la vie. Ils s’embrassent, ils vivent dans les fleurs et les palais de la félicité, aujourd’hui mais demain ?
Moi je dis embrasse mes lèvres, mes pieds, profite de l’instant, prend le bonheur impérial de la jouissance, tout de suite ... Abracadabrant tout est dit !
J.
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Abracadabra ! Un lapin est sorti de l'histoire qu'écrivait un vieux sage. En un clin d'œil, il crée un patchwork d'éléments irrationnels destiné à la méthode Coué : la vie est belle, la vie est belle ! Douceur et gourmandises, floc, floc voilà les signes astraux… Emportée par la lave d’un orgasme impérial …vite un éventail que j'y écrase mes lèvres !
O.
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Aux lèvres écarlates de la nuit, s’est glissé un élément irrationnel… « Abracadabra, la vie est belle ! » clame un lapin lunaire. « Tempêtes solaires, jets de magma et taux d’humidité élevée, conditions idéales pour voir fleurir un rare orgasme romanesque absolument impérial ! L’imagination est un dédale, entrez-y et perdez-vous !
Ca.
19:47 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
11/05/2023
Ateliers Collage & écriture à Limogne-en-Quercy
ATTENTION ! L'atelier du 31/5 est COMPLET, reste des places pour le 7/6, à réserver vite !
16:26 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
Final des ateliers à Oloron-Sainte-Marie des 18 & 19 mars 2023 : CADAVRES EXQUIS
Pour finir en beauté ces deux journées riches et créatives, à la demande générale, nous nous sommes livrés à ce jeu qui a fait la joie des surréalistes et qui a de nombreuses variantes. J'ai proposé celle qui consiste à écrire une phrase en laissant le dernier mot lisible pour la personne suivante qui enchaine et ainsi de suite, voici donc nos exquis cadavres :
1/ Après avoir poussé la porte, elle actionne le loquet et part toutes voile dehors. L’ancre est levée et même lavée. Il est vraiment très courageux et bien-sûr, tu ne m’as rien dit. Comment veux-tu que je te trouve la réponse à la grande question de l’univers ? Il m’a offert cette rencontre et j’ai cru en mourir. C’est partir un peu ! Mais les voyages déforment les corps mous des bulbes bitumeux et prend les jambes à son cou dare-dare pour l’éviter. Par chance la collision n’eut pas lieu. Oloron-Sainte-Marie, le lieu du stage en entreprise en vue de finaliser tes études.
2/ C’est foutu, on ne va pas s’en sortir. As-tu une idée ? L’écriture devrait aller de droite à gauche et en miroir. Mon beau miroir, ouvre-moi la porte du monde des géants comme les sommets environnants enneigés. Le Fuji-Yama étincelle et les cerisiers en fleurs. Le printemps me titille les phéromones qui lui donnent envie de détaler à toute vitesse de la lumière. Elle reprit sa course prudemment. Toujours la prudence, il faut foncer, se défoncer, s’enfoncer, à toi d’en trouver un autre choix encore, que d’écrire ou ne pas écrire sa vie et l’embellir.
3/ La soirée se termine, le soleil brille encore. Brille de mille feux, offre-nous ton étincelle, le soleil brille de tous ses feux, la marmite bout et une délicieuse odeur piquante, ça donne faim mais est-ce comestible ? La musique emplit la pièce et tout le monde se met à danser. L’orchestre enchaina par une polka endiablée. Ce soir-là nous avions tous bu beaucoup de mots, beaucoup de monde, beaucoup trop de mots instantanés dans ta bouche, du bruit mais que se passe-t-il donc ? Je suis étonnée. Ah bon, le croyez-vous vraiment ?
4/ Voilà le printemps qui arrive, les tourterelles roucoulent. Trop simple, moi aussi je peux roucouler. Bouge-toi ! Moi, lui, elle, ils sont tous endormis et recroquevillés dans le puits où repose l’Allemand. N’y buvez pas, l’eau y est empoisonnée mais je n’ai pas cueilli cette fleur. Elle rentre à la ruche déposer son nectar. L’abeille est un insecte sociable doté de dard pointu. Heureusement la voiture passe par là. Non je ne veux pas dormir ici, marmonna-t-il. Tu es toujours de mauvaise humeur je n’en peux plus.
5/ La route rousse et scintillante emplit le ciel zinzolin. Il est l’heure du coucher des poules et du lever de drapeau devant le régiment rassemblé au garde-à-vous. Repos, ordonne le capitaine d’un ton furieux. Il est quand même gonflé, c’est lui qui… Mais qui donc, lequel d’entre vous a parlé une autre langue que celle de ma mère ? J’imaginais renaître au monde et en goûter toute la saveur ! Sa veuve et le sauveur savent sa peur bleue comme un girafon. L’ambulance arrive à bisto de nas comme on dit chez nous.
6/ Petite verveine, sous la lune, explique que le feu intérieur, j’ai rencontré un berger avec son chien. Il renifle partout, suit la piste et lève la patte ! Le chat s’enfuit en courant, un véhicule blindé sauf qu’il est poche-percée et que l’argent file à toute vitesse dans le ciel étoilé. Puis nous sommes repartis sous la tente, abri, cabane, auvent, protège-moi de la pluie diluvienne et tristesse obligent au chocolat au lait de ses brebis. Je me suis régalée de ce nectar. Fut-il celui des dieux ? C’est une histoire abracadabrante, comment espérer connaître la vérité ?
7/ Un jour dans la montagne et les marmottes pointent le bout de leur nez. C’est une étrange odeur qui plane, quelqu’un serait-il mort ? Mais ce n’est que pure comédie, tranquillisez-vous. Pourquoi moi ? Je ne suis pas ton bouc émissaire ! Mince, comment va t-on faire ? J’ai peur, fantômes, sorcières êtes-vous tous là pour la fête d’anniversaire à l’odeur des bougies éteintes ? Souvenez-vous, le ciel s’est ennuagé alors mais je ne veux pas partir… Mais je reviendrais me dit-il en colère ! Il est temps de s’éclipser à la montagne. Vive les Pyrénées, cria-t-il !
8/ C’était un vrai plaisir de partager ces ateliers avec vous mais prenez garde car le chat veille et s’apprête à sauter depuis le pont dans le fleuve bouillonnant. Heureusement tous les habitants avaient déménagé, rangé, jeté, recyclé, transformé, composté tel le cadavre du voisin qui n’écoutait pas les autres, ne sont pas toujours les bienvenus. Hasard heureux, il n’y a que les montagnes qui vont et viennent ou va et vient selon le nombre impair et gagne. Faites vos jeux, rien ne va plus ! Allons, tu devrais te contenter de moins.
Merci à toutes et tous et au plaisir de se retrouver aux prochains ateliers à L'Oustal !
14:31 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
23/04/2023
Ateliers écriture du 19 mars à Oloron (64)
Merci aux participant-e-s qui ont trouvé le temps
de taper et de transmettre leurs créations !
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LA VILLE IMAGINAIRE
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Ville de NORTON AMIE SOLAIRE
Place équilatérale escamotant tout tracé et triturant toutes sorties, sentes sinueuses sans sens s’évanouissant toujours subitement, … la balade s’avère donc parsemée d’embûches. Allez comprendre cet enchevêtrement de rues et de passages souvent transformés en chausse-trappes à contourner pour ne pas s’égarer ou se heurter à des murs. Pourtant nous sommes accompagnés dans notre promenade par le concepteur de la trame, sans doute dépassé par son œuvre. Le pont ne se passe pas sans encombre. L’avenue bordée de platanes, quant à elle, s’ouvre largement devant nous. Et nous sommes à présent à ce carrefour : quelle route prendre pour aller au bout de notre voyage ?
Cette rue semble bien. Les bâtiments se resserrent. Une placette pleine de terrasses de cafés invite à la pause. Un édifice plus haut et plus trapu que les autres ressemble à un espace public. C’est peut-être là que se tiendra tout à l’heure le rassemblement des édiles. Mais le temps passe, en avant vers ce parc planté d’essences endémique qui permet à la ville de respirer. Le vert des végétaux se marie bien avec la brique des murs laissés sans enduits. Un bus passe. Jusque-là le trafic ne se faisait pas remarquer.
À l’arrière du bus, une publicité pour les carambars donne une autre touche de couleur. Nous passons un nouveau pont sur cette rivière qui traverse la ville. Il nous mène dans les bas quartiers, sans doute inondables, ce qui justifie cet imposant portail escamotable qui doit sans doute être fermé lorsque la crue menace. Est-ce la vue de cette publicité pour une gourmandise ou le fait que je n’ai rien avalé ce matin, quoi qu’il en soit la faim me tenaille soudain, au point d’en être douloureuse. Je vais fausser compagnie au groupe pour m’arrêter dans cette épicerie où je trouverai bien de quoi calmer mes maux. Curieuse ambiance. Lumière tamisée. On se croirait plutôt dans un bouge. Une affiche d’un érotisme torride est placardée sur le mur du fond où une tenture de velours rouge laisse deviner un passage. Vers une backroom ? Qui sait ?
Mon imagination me joue parfois des tours et je n’ai de toute façon pas le temps de m’appesantir sur la question. Je ramasse vite un paquet de biscuits sur un rayonnage qui rassemble des produits et des objets hétéroclites et me présente à la caisse. Il est temps que je me remette en route pour rejoindre les autres et arriver à l’heure à la réunion. Mais cet épisode m’a troublée.
J’entame cette pente raide et ne tarde pas à retrouver le groupe qui n’a pas pris trop d’avance, trop affairés qu’ils sont à déchiffrer le menu de cette auberge devant laquelle ils se sont arrêtés, sans doute mus par la même faim que moi. Je range le paquet de biscuits que j’avais entamé et me fraye un passage jusqu’au menu placardé devant la porte. L’auberge nous propose un drôle de voyage culinaire :
en entrée :
Velouté de cucurbitacées relevé au curcuma
ou
Œufs cocote au caramel de jujuba
en plat :
Ylang ylang en vermicelle cheveux d’ange sur rôti de pigeonneau
ou
Aloyau braisé et son écrasé de haricots
et enfin en dessert, choix entre :
Gélatine aromatisée à la banane flambée
ou
Émincé de goyave sur lit de beignet
Nous voilà repus. Avant de reprendre notre cheminement vers le lieu de réunion, nous réglons à tour de rôle notre note à l’aubergiste perché sur sa chaise haute tel un sphinx. À mon tour de m’exécuter et voici ce qui me donnera le sésame :
• Qu’est-ce que l’avenir nous réserve ? Une brassée.
• Pourquoi le ciel est-il changeant ? Parce que sur cette terre aride la vie est tellement précieuse et belle.
J.
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Ville de Soiran Aime Ronlote
Ronlote, étape ennuyeuse et terrifiante, elle est toute éclatée en nœud dormant.
Aime et tri idiot, tapageur, ronflant.
Soiran, non non, négligez Zoé et Thérèse.
Allez porter votre poubelle au bout de la route, là où se trouve le parc : toboggan et balancelles, enfants joyeux.
La montagne s’élève au-dessus des cabanes.
Le marché est bruyant, tout le monde s’y rencontre.
La cloche de la chapelle sonne à tout va.
Je m’arrête sur un banc.
Le car sur le parking est sur le départ vers le lycée, ancien bagne envahi par les sangliers. Les marcassins suivent les filles, attendant une friandise.
Travailler, apprendre, imaginer, écrire le texte de l’après-midi : l’équipe s’applique.
La réunion se tiendra sous le pont, vous contournerez le mur et vous passerez le portail.
Le sujet du jour, à Soiran, porte sur les maux et la façon de soigner :
- caries et carambar,
- solitude et érotisme,
- boiterie et skateboard.
N’hésitez pas à proposer un nouvel aménagement pour chacun d’eux.
Je m’ennuie, j’ai faim.
Le sujet du jour, à Ronlote, laisse les participants rêveurs.
Aime se réjouit de tout le bonheur qui fleurit çà et là avec le printemps.
Aujourd’hui le menu de l’auberge sera :
Veau marengo et son petit riz
Oreilles d’escargots en chemise de nuit
Yaourt et concombre, appelle le tzatziki
Artichauts en salade servis cuits
Gingembre confit
Et glace avec coulis.
Voilà mes tickets restaurant, j’y ai caché ce que tu voulais.
Pourquoi la vie est-elle si longue, si ennuyeuse, si triste ?
Parce que les nuages pleurent.
Qu’est-ce que tu peux changer ?
Une fleur
Adieu, je pars.
M-P
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Ville d'Ô Mantero Lioransie
_« Quartier remarquable et très semblable en nos souvenirs sensuels, suspendus sur Rome. Surprenant territoire enchâssé, écrasé, émotionnel, ludique et tellement tremblant, tremblotant.
J’adore ce brumeux nuage où repos et calme prennent tout leur sens.
L’atmosphère permet à force poumon d'être submergé par les odeurs de mures, de curcuma ou de sueur.
À fleur de peau à chaque rayon de lune dont les mélopées grelottantes procurent autant d'amour que de force, les huttes sont suspendues entre les prés où poussent les fleurs les plus colorées du monde.
Chaque rue, chaque chemin pavé d'humeur, reflète ses habitants, ces passants, ses visiteurs.
Le rire autant que la sensualité et la flemme s'élèvent, laissant apparaître de petits nuages gracieux qui caressés par les ailes des mésanges deviennent musique, en cadeau au ciel et à la lune.
La place centrale où se déroulent les réunions, lieu où se discute inlassablement la nécessité de pérenniser les maux et la faim, est cernée par un petit ruisseau où coule une eau délicate au parfum de lilas.
On y accède après avoir franchi le grand portail par un petit pont de carambar, matériaux à la fois souple, malléable et très collant dont il est fait aussi, quelques murs, lorsque fondent les plus anciennes constructions.
Je dois souligner que le marshmallow étiré et tendu, suspendu au-dessus de la place pour l'occasion, par quelques girafons bleus est emprunt d'érotisme et laisse planer un petit air serein-sucré.
Le menu de l'auberge propose, selon les vents et quartier de lune :
Velouté aux larmes de girafon bleu et ses éclats de voix
Ode à l’ébène, mauvais sentiments poivre-chocolat
Yacht meringué fourré d'amour sur lit de caresses jasmin
Accompagnements sympathiques eaux et vins
Gaudrioles de passants et sa salade de mesclun
Étoile carmin (légumineuse de nos soins)
Attention tu devras m'offrir deux énigmes qui te permettront si je suis satisfait, de choisir de rentrer chez toi, mais à ton réveil tu ne te souviendras de rien, ou bien sûr de rester.
Si tu choisis de rester, il te faudra faire l'offrande d'un sentiment à la communauté.
Désormais je t'écoute : »
_« Qu’est-ce que tu penses de la mort ?
Une capucine
_ Pourquoi les vaches ont quatre pattes ?
Parce que dieu le veut »
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Ville de RIMOSTANE-EN-OROILA
J’arrive et trébuche en entrant, tellement tendue et timide. Ville énigmatique, ensorcelante. Quelle éblouissante étendue. Rues sinueuses, sableuses, savamment taillées. Murailles sentinelles. Grand dénivelé, escaliers sauvages.
Je m’avance à pas menus toujours et m’engouffre dans les ruelles. Souvent obscures, elles ne sont cependant pas effrayantes. Les gens devant leurs pas de porte, m’observent, me regardent passer, sans méchanceté. Je me sens plus courageuse, tente quelques regards, de tendresse même. On m’a raconté que la coutume veut que les étrangers fassent preuve de tendresse avant qu’on ne leur adresse la parole. Pour le moment, aucune autre réaction que des regards muets. Je persévère dans mon avancée. Toutes les ruelles mènent à une vaste place. Elle est très bruyante, c’est jour de marché ! Quel bonheur ! Que d’étals, que de monde, que de couleurs ! Les odeurs sont envoûtantes, me mettent l’eau à la bouche sauf que problème : avec quel argent peut-on payer ? J’ose demander à un marchand : ne me répond pas. De même avec un passant.
Je m’arrête, alléchée, devant un autre qui vend des pâtisseries et à ma grande surprise, le marchand qui a vu que je regardais ce qui ressemble à des tartelettes aux fruits, prend un petit sac en papier, en glisse une avec des fruits verts dedans et me le tend. Je suis gênée, lui explique que je n’ai pas d’argent parce que nul n’a pu me dire quelle devise circulait dans cette cité et je ne saurais ainsi le payer. Le marchand fait une grimace amusée et insiste à me tendre le sachet. Je le saisis car je ne veux pas le fâcher et d’un regard que j’espère très tendre, le remercie. Il a l’air satisfait et je repars avec ma friandise. Je la mange de suite, plante les dents dans un nectar de fruit d’une saveur indescriptible sur une pâte d’une finesse exquise qui m’enchantent le palais. Je vais ainsi déambulant sur cette grande place et chaque marchandise devant laquelle je m’arrête est mise dans un petit sac et je paye d’un regard d’une tendresse que j’espère la plus généreuse. Il faut que je quitte ce marché, ma petite valise est tellement pleine que je ne peux plus rien acheter de plus mais quel étrange et fascinant marché !
Je repars dans les petites ruelles qui m’emportent vers d’autres quartiers de la ville. À la sortie du marché, une très énigmatique foire aux mots me fait repartir avec des petits papiers, un peu comme ceux qui enrobaient dans mon enfance les fameux carambars colle-aux-dents mais ici point de blague ni de sucrerie, juste un mot et je ne sais trop quoi en faire mais je les mets dans ma poche, il ne s’agirait pas de les perdre car cela avait l’air très important pour les habitants.
Le quartier dans lequel je me trouve maintenant est très différent des précédents, les rues sont plus droites, les murs sont peints de toutes les couleurs et au-dessus des portes, il y a des enseignes et comme il m’a fallut pour venir apprendre obligatoirement la langue de la cité (le Rimostainroilannais), je peux lire ce qui est écrit sur chacune de ces enseignes : Malodo, Malalatête, Malodents, Malpartout, Malalâme… Je dois être dans le secteur des spécialistes en toutes sortes de maux, ce qui assez rigolo, il y a même Malocu ! Je traverse ce surprenant quartier tellement désert, les habitants ne doivent pas être souvent malades ! J’aperçois alors un pont qui surplombe une jolie petite rivière. Ce pont est fermé par un grand portail en ce qui semble être des sortes de bambous joliment ouvragés. Vraiment magnifique ! Je m’approche, le portail n’est pas fermé, suffit de le pousser pour traverser le pont. Ce que je vois alors une fois engagée dessus me laisse sans voix. Sur chaque rive tout au bord de la rivière, des groupes de personnes entièrement dénudées se baignent ou prennent le soleil. Une sensation de paix se dégage de tous ces gens, certains sont assis en cercle et on l’air de parler comme dans une sorte de réunion, toujours ce sentiment de calme et de sérénité et d’autres groupes encore… et là je ne sais si je peux en parler, je suis quand même assez troublée. Il y a comme une sorte de danse, les uns et les autres s’enlacent, se caressent, s’embrassent et ils se dégage de ces scènes un tel érotisme que je suis soudain gênée d’être plantée là sur le pont à regarder et je préfère reprendre ma marche mais je suis émue par la beauté et la quiétude de tout ce que je viens de voir.
Je me promène encore, découvrant de nouveaux quartiers, chacun avec ses singularités et je crois bien que c’est la plus belle cité jamais visitée mais je commence à avoir faim. Ça tombe bien, une auberge se présente juste au coin de la rue. Je suis curieuse, voyons son menu :
« Vol au vent de sirocco
Oreillettes de pecorino
Accras de légumes rose soleil
Y’a bon à la sauce abeille
Gourmandise de la chèvre du patron
Entremets glacé au melon-melon »
Ce repas était vraiment délicieux, je pensais pouvoir payer là aussi d’un regard infiniment tendre mais là ça ne marche pas comme ça ! J’apprends ainsi l’existence d’un très vieux sphinx gardien de la cité et je découvre non sans un léger frisson que sans jouer le jeu qui m’est proposé maintenant, je ne pourrais la quitter. Le vieux sphinx a faim lui aussi et il n’a pas faim de chair mais de questions et de réponses, aussi nous nous cotisons - tous ceux qui ont mangé ce jour dans cette auberge - pour lui offrir chacun deux questions et leurs réponses.
Voici les miennes :
Pourquoi l’herbe bleue est-elle si délicate ?
- Parce que le désert donne soif.
Qu’est-ce que la poésie ?
- Un squelette.
Ca
*
Mon portrait fantastico-poétique
*
Un peu geai effronté, un peu clé amoureuse, je chante violet
Un peu jolie pianiste, je joue irisé
Un peu tranquille, un peu saute-mouton, un peu loyauté, un peu asperge, un peu bossa-nova, un peu spaghetti bolognese, un peu café, un peu cloporte, je soigne ocre jaune
Un peu merdre, un peu louche, ou peu capitaine crochet, un peu bavarois, un peu pince-monseigneur, un peu jalousie
Je suis un hérisson, je m’appelle tempête, je marche vermillon
Je suis une chimère, je m’appelle pâquerette
Je suis une dague, je m’appelle tristesse, je siffle vert olive
Je suis une fleur, je m’appelle amour
Je suis une aviatrice, je m’appelle joie
Je suis un pied, je m’appelle chausse-pied
Je suis un fantôme, je m’appelle sang
Je suis un ruisseau, je m’appelle plaisir
Je suis un arc-en-ciel, je m’appelle lapis-lazuli
J.
19:52 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (2)
Atelier Collage & écriture du 18 mars à Oloron (64)
J.
Espace_féminin_ciel_sourire_artistique_déchirer_langoureux_chemin
*
La grande vérité serait-elle ce chemin qui part d’un sourire pour nous conduire au ciel ?
Un voyage artistique conduisant vers l’espace,
Un état langoureux tout carcan déchiré,
L’expression pacifiée de l’éternel féminin ?
C.
*
Long est le chemin déchiré de l’espace féminin dont le sourire langoureux éclaire le ciel d’un éclat aux effets artistiques.
M.
*
La grande vérité suspendue dans l’espace
Quel chemin prends-tu ?
Vers quel ciel marches-tu ?
Est-ce que tu essaies de créer quelque chose d’artistique ?
Peindre cette femme, féminin langoureux et déchiré.
Donne-moi un sourire.
M-P
*
Ciel, comment éviter ce chemin ?
C’est un espace soi-disant artistique où les statues toutes plus moches les unes que les autres représentent des femmes aux sourires langoureux et hypocrites.
Quelle mauvaise représentation du féminin.
Je me sens humiliée, déchirée.
Ouf, le ciel se couvre, ces statues éphémères vont disparaître.
V.
*
Son chemin artistique féminin lui ouvre l’espace langoureux d’un ciel déchiré par son sourire.
J-L
*
En langoureux chemins artistiques,
par touche grenat sur toile déchirée,
le sourire du ciel s'applique,
l'espace est féminin,
si vous l'écoutez.
Y.
*
Dans cet espace suspendu, on peut déchirer le ciel d’un sourire magique et faire apparaître la grande vérité. Elle est de l’ordre du langoureux et s’étoile en chemins qui mènent chacun vers un versant de l’artistique féminin. Une palette de sensations qui nous fera croire au père Noël — enfin à la mère Noël plutôt ! Cela vous tente ? Alors, n’hésitez pas, souriez-moi !
Ca
*
Qu’il est sinueux le chemin qui nous mène à travers le ciel déchiré à ce bout d’espace réservé.
Rien de sacré dans ce sourire féminin, qu’un appel langoureux à colorer de quelques traits et assemblages artistiques notre avenir menacé.
J.
M-P
Extraverti_sein_compact_enchevêtrement_cubique_humain_cadre_regard
*
L’humain en son sein garde son regard sur cette forme compacte et cubique,
Puis il sort du cadre, déchire cet enchevêtrement, vers sa liberté extravertie.
C.
*
Dans l’atelier de l’artiste extravertie, le regard se perdait dans l’enchevêtrement des cadres et rangements cubiques. Une boîte compacte laissait entrevoir un sein.
M.
*
Un sein, une main, un regard.
Toutes ces choses humaines qui me touchent tant.
Cet enchevêtrement d’émotions tellement compact me transporte en une explosion de joie et je déborde.
Pourquoi suis-je si extraverti ?
Comment rester sage et dans le cadre ?
V.
*
On sait bien que tu es extravertie, mais tu ne peux pas cacher ces seins ? Dès que je me tourne vers toi, mon regard se porte sur eux.
Quoi que tu en dises, tu sors du cadre et dès que nous serons au contact des autres humains, dans cet enchevêtrement inévitable, j’ai peur de te perdre. Ma pensée n’est pas cubique, mais je trouve que tu exagères.
J.
*
Quel humain extraverti a su plonger son regard au sein de cet enchevêtrement compact pour sortir de ce cadre cubique.
J-L
*
Sous le regard avide,
l'art extraverti,
telle une explosion,
l'enchevêtrement sort du cadre,
des formes cubiques à la rondeur des seins,
voilà toute la folie de l'humain.
Y.
*
Forcément dans un cadre cubique à l’enchevêtrement compact, un regard humain extraverti sera attiré par la rondeur : la courbe d’une main, d’un ventre ou le fruité d’un sein, comme des îles où aborder pour échapper aux droites coupantes, aux arêtes, aux angles qui hachurent la pupille. Le regard humain comme un oiseau cherche son nid, le moelleux d’une fesse, un peu de douceur, de tendresse où atterrir sans s’écorcher.
Ca.
*
Deci Delà
Son regard est là.
Derrière lui toute l’histoire des hommes.
Un enchevêtrement compact, cubique, fait l’humain réfugié dans le cadre.
Des femmes, des seins, des couleurs, je te tends la main.
Es-tu vraiment extravertie ?
M-P
C.
Enquête_énigme_esprit_cohérent_chemin_conte_debout_humanité
*
Debout sur le chemin, la détective menait son enquête. Elle comptait sur son esprit cohérent pour résoudre l’énigme, ce qui ajouterait un nouveau conte au patrimoine de l’humanité.
M.
*
Les regards
Menons l’enquête, où te mène le chemin dans la forêt, trouveras-tu la clé de l’énigme ?
Écoute le conte, regarde les femmes.
Écoute ton cœur, ferme les yeux.
Toute l’humanité se lève, l’esprit appelle à rester debout.
Sois cohérent.
M-P
*
Elle enquête sur l’énigme de ce conte à dormir debout, et son esprit cherche le chemin cohérent de son humanité.
JL
*
Elle était debout au centre du chemin, seule face à nous, l’esprit libre, le regard hautain.
Mais sur quelle enquête travaillait-elle ?
Aucune, elle faisait semblant de résoudre une énigme, mais rien ne semblait cohérent dans son attitude.
On se serait cru dans un conte vidéo.
En une seconde, elle a pointé son arme sur elle et a tiré.
Nous avons hurlé.
V.
*
Le capitaine Leaumar râlait. Comme très souvent elle avait été rappelée pendant ses congés pour mener cette enquête alors qu’elle espérait souffler enfin après plusieurs mois passés sur une affaire sordide. « Encore une fois, se dit-elle, ils ont dû penser en haut lieu que j’étais la plus habilitée à dénouer une énigme a priori sombre et compliquée. »
Tout ce qu’elle savait, c’était qu’on avait retrouvé dans ces marécages inhospitaliers plusieurs corps de jeunes filles noyées. Elle employa les premiers jours à questionner les habitants du village voisin, tous plus patibulaires les uns que les autres. Il en ressortait une impression malsaine teintée d’ésotérisme. On lui parlait de sorcières, de rondes à la pleine lune, d’esprits vagabondant, de rassemblements mystiques…
En tout cas rien de cohérent dans cette histoire à dormir debout. Elle en était, à ce point de ses investigations, à se demander s’il restait quelque humanité dans ce coin perdu et commençait à tourner en rond quand soudain, au détour d’un chemin, surgit, comme sortie d’un conte, une créature déguisée en Blanche-Neige qui pointait une arme sur elle. Malgré son expérience des situations périlleuses, un long frisson la parcourut…
J.
*
Conte-moi que blanche debout,
sur les chemins de l'esprit des temps,
résoudra l'énigme de l'espace cohérent,
et que l'enquête, dans l'encre sera figée.
Une joie pour tous, une pause pour l'humanité.
Y.
*
Blanche-Neige mène l’enquête : des crimes ont été commis dans des contes, les enfants sont perplexes, Ghandi en a perdu la paix. L’énigme est coriace et l’avenir de l’humanité est en jeu. L’esprit de Blanche-Neige tente de se frayer un chemin cohérent dans cette affaire très embrouillée. Qui a vendu la peau de l’âne avant de l’avoir tué ? Qui a réveillé la bonne Carabosse sans l’avoir embrassée ? Qui a mangé la galette du loup ? Qui a transformé en carrosse la grenouille du petit Poucet ? Bref, Blanche-Neige a du boulot mais tous les indices semblent bien confluer vers un seul et même coupable : un chat soi-disant charmant chausse de bottes de sept nains….
Ca
*
Mais que faisait-elle encore debout à mener son enquête,
Rien n’était cohérent dans cette histoire.
Tous semblaient avoir perdu l’esprit,
Leur comportement restait une énigme.
Sauraient-ils retrouver le chemin,
Sauront-ils garder leur humanité ?
Quel message ce conte leur aura-t-il inspiré ?
C.
M.
Sage_chaud_tête_voyage_planète_couleur_énigme_mode
*
Quelle grande énigme que la mode.
Question de couleur, question de planète,
Que te dis ton voyage ?
Ne pas avoir chaud, voilà qui est sage.
Un chapeau sur la tête ?
C.
*
What is the fashion ? La mode ?
Voyage autour de la planète.
Les couleurs t’emmènent, de son turban jaune, aux fruits de la tentation, de la tenue de l’enfant, au bateau rose qui flotte sur l’eau.
Il reste une énigme dans la tête du sage.
Quel sens a la mode ?
Quel mode d’emploi pour le chaud et le froid ?
M-P
*
Pour résoudre l’énigme, pas besoin de code.
Il suffit de se plier à la mode.
Choisis ta couleur parmi les plus chaudes,
Couche sur le papier ce qui te passe par la tête.
Sans vouloir faire le tour de la planète,
Rassemble enfin tes pensées les moins sages
Et accomplis jusqu’au bout ce long voyage.
J.
*
Il avait une tête dans les mains et en courant, elle atterrit dans mes bras.
Le sang encore chaud dégoulinait le long de sa jambe.
On m’avait dit que c’était l’endroit le plus dangereux de la planète.
Mais quand même, on m’avait dit que ce voyage devait m’apporter de la sérénité et de la douceur.
On m’avait dit aussi, aucune énigme à résoudre, reste sage.
J’étais plein de sang rouge qui virait déjà au noir.
V.
*
La mode des voyages donne chaud à la planète ! De quelle couleur va devenir notre astre bleu ? C’est une énigme ! Est-il sage de garder la tête froide face au réchauffement ?
J-L
*
Dans leurs yeux, douleurs et souffrances,
d'une planète en errance,
dans leurs yeux les couleurs sages,
de pays chauds en voyages,
dans leurs yeux la joie de l'innocence.
Énigme ou enfance ?
Dans leur tête, sans autre procès que la mode.
Y.
*
« J’en ai marre ! Le catch ça fait vingt ans maintenant et j’en ai vraiment plein le ring de faire le clown pour un public de moins en moins chaud en plus ! Je ne sais pas, ça sent la fin, moi je dis, c’est plus à la mode ! Et puis en vérité je n’ai pas choisi ça moi, c’est juste que dans la famille de père en fils et même ma grand-tante, c’est le catch, voilà ! Mon père c’était Toucan Come On, mon grand-père Grand cygne féroce, la tante c’était Reine des termites, et ben moi c’est Macareux de Fuego, tu parles d’un nom ! Moi, tu vois, j’ai toujours été différent, d’abord je ne supporte pas la violence ni ces combis en lycra de toutes les couleurs qui te collent aux fesses. Et puis depuis tout gamin, j’ai des voyages plein la tête, je voudrais découvrir la planète et aller rencontrer de grands sages. Ouais, ouais, rigole pas, c’est mon truc à moi ça : les grands sages alors tu parles si je suis une énigme pour ma famille. Le macareux loco, qu’ils m’appellent tous ! Mais moi je n’ai pas renoncé et le macareux loco, vous verrez, il ne va pas tarder à s’envoler ! »
Ca
*
Le sage voyage autour de la planète et sa tête chaude reste une énigme pour la mode des couleurs.
M.
V.
Méditerranée_échouage_rêve_safran_lointain_sommeil_douceur_harmonie
*
En plein sommeil, en plein rêve,
À la recherche de pays lointains aux parfums de safran.
Mon esprit vagabonde entre douceur et harmonie…
Mais c’est là que je suis née, en Méditerranée !
C.
*
Long est le chemin déchiré de l’espace féminin dont le sourire langoureux éclaire le ciel d’un éclat aux effets artistiques.
M.
*
Les phoques
Écoute la cloche dans le lointain.
L’air de la Méditerranée remonte le fleuve.
Ton rêve est jaune safran.
Ton sommeil est harmonie et douceur.
Un échouage est en cours.
M-P
*
Sur ces rivages lointains, il est d’usage de teindre les tissus avant de les utiliser pour confectionner des vêtements hauts en couleurs. Je me promène entre les bassins où s’affairent hommes et femmes, baignée par la douceur et l’harmonie que dégagent leurs gestes lents. L’échouage d’un cargo qui vient de traverser la Méditerranée leur a fourni les ballots de tissu dont ils ont besoin pour leur activité. Je ne me lasse pas de déambuler dans ces ateliers à ciel ouvert où prédomine aujourd’hui la couleur safran. Je me sens emplie d’une quiétude langoureuse, portée par le doux chant qui rythme leurs mouvements. Driiiiing ! Zut, c’est mon réveil qui sonne et me sort de mon sommeil. Ce n’était qu’un doux rêve !
J.
*
L’horreur de l’échouage en Méditerranée a disloqué leur rêve de lointain. Ils avaient laissé au pays l’harmonie des parfums de safran et d’épices, les douceurs de cannelle, ils sont maintenant en sommeil pour l’éternité.
J-L
*
« Échouage sur l’oreiller, plonger en douceur dans le sommeil et hop, direction port sur la Méditerranée ! Les rêves affluent, départ pour les lointains. Jamais de cauchemars ! Chaque nuit, c’est croisière de luxe et volupté, harmonie et tranquillité ! Je me ressource et c’est tellement réel que je me demande si ce sont vraiment des rêves et vous savez le plus étrange ? Bon, vous n’allez pas me croire mais vraiment le plus étrange, c’est que parfois le matin à mon réveil, plane un parfum d’épice. Cannelle, girofle, cardamome ou vanille ou ylang-ylang et ce matin, c’était le safran. Je vous assure, mon oreiller sentait le safran ! C’est comme ça, chaque nuit la quintessence du bien-être… Alors vous comprenez pourquoi j’arrive en retard, patron, avec des nuits comme ça, mettre le réveil, c’est un sacrilège ! »
Ca
*
Sommeil chaud et douceur du soir,
harmonies apaisantes diffuses de rêves,
où de lointains échouages suaves
transpirent le safran et susurrent la Méditerranée.
Y.
*
L’échouage du navire s’est révélé un véritable cauchemar.
Je dormais d’un sommeil profond, un rêve d’une douceur et d’une harmonie intenses me faisait voyager sur la mer méditerranée.
Dans mon rêve un lointain cri de terreur me réveilla.
Sur la mer couleur safran flottait les corps de nombreux hommes, femmes et enfants qui avaient tenté de rejoindre notre pays.
V.
J-L
Rituel_perché_chanteur_opposition_voix_pèlerinage_Corcovado_rire
*
Mais que fait cet ours perché sur le Corco Vado ?
Est-il en pèlerinage ?
Va-t-il détrôner le chanteur, lui faire opposition ?
Donner de la voix puis éclater de rire ?
Bannir les rituels puis tout à coup s’enfuir….
C.
*
Perché comme un chanteur rituel du pèlerinage au Corcovado, l’homme riait et sa voix était en opposition avec celle des jeunes filles.
M.
*
L’ours blanc
Ils sont tous là, on entend leurs rires, c’est le début du pèlerinage, les chanteurs sont perchés, les voix montent jusqu‘au Corcovado.
Le rituel va commencer.
Quelle est cette opposition qui sourd dans la montagne ?
M-P
*
N’importe quoi.
Il veut chanter en haut du Corcovado en profitant de la venue des pèlerins.
Mais il peut ?
Mais non, tu connais les rituels des pèlerins.
De toute façon, il est toujours dans l’opposition.
Il va faire rire le peuple avec sa voix de crapaud.
V.
*
La tête à l'envers.
De rituel en oppositions,
l'écho du rire de la statue,
perché haut, le chanteur suggère,
de pèlerinage en contradiction,
résonne le Corcovado et la voix du père.
Y.
*
Voici revenu la saison du pèlerinage, tous se rendent au pied du Corcovado pour ce rituel quand même bien perché ! La cohue est immense, on peut sentir la joie et l’effervescence. La légende dit que cette fête est une réminiscence d’un très vieux rituel gaulois arrivé avec quelques expatriés de la vieille France et qu’il ne cessera que lorsque les ours polaires viendront habiter les mornes de Rio, autant dire jamais, surtout que les ours polaires, bientôt, il n’y en aura plus ! La foule avance donc dans la liesse. Cette cérémonie s’appelle le Rituel d’opposition. Au sommet du Corcovado, tel un Christ prêt à être sacrifié, se tient le Maître Chanteur vêtu de blanc accompagné d’une escorte de fans. Et voici ce qui se passe : chaque fois que le Maître Chanteur commence à faire entendre sa voix, la foule se met à rire et à huer et hurle dans un seul élan « Opposition ! Opposition ! ». Les fans se mettent alors à chanter aussi pour soutenir le Maître mais s’ils n’arrivent pas à couvrir les vociférations de la foule qui hurle alors « ça va barder, ça va barder ! », alors le Maître Chanteur est saisi, bâillonné et attaché à un mat durant tout le temps d’un long banquet décliné autour d’une soupe traditionnelle de crabes et d’araignées de mer. Chaque année c’est la même chanson car le Maître Chanteur, même soutenu par de nombreux fans, jamais ne parvient à couvrir la voix d’une foule affamée.
Ca
*
Haut perché sur son immaculé Corcovado, l’aérien chanteur mêle sa voix aux rires bigarrés, sans opposition avec les joyeux rituels du pèlerinage.
J-L
Y.
Gonflé_fourmillement_élévation_parole_sensuel_tournis_écluse_battement
*
Dans ses multiples métamorphoses l’artiste accroit son horizon
Vers quel nouveau battement, fourmillement sensuel, s’évade-t-il ?
Il franchit l’écluse, sa force donne le tournis.
Il atteint l’élévation qui se passe de paroles.
Cœur et veines gonflés….
C.
*
Le fourmillement sensuel de la parole produit une élévation et des battements jusqu’au tournis. Gonflée, la victime est tombée dans l’écluse la plus ancienne du monde.
M.
*
3D – les palpitations ne sont jamais bien loin
Tourne, tourne, tu me donnes le tournis.
Le battement de mon cœur gonflé, sensuel, prend la parole.
L’élévation passera par l’écluse.
L’élévation viendra de la musique.
L’élévation donnera naissance au fourmillement des idées et de la création.
L’élévation sera plus facile en ascenseur.
M-P
*
Danse, danse, remplis tout l’espace, tournicote, tourneboule, tourne, tourne jusqu’à avoir le tournis. Ce fourmillement dans ton corps laisse-le s’échapper. Ouvre l’écluse pour libérer ta parole, mais ce sont tes mouvements qui sont sensuels plus que tous les langages. Aligne-les sur les battements de ton cœur et lorsque, les poumons gonflés, tu te sentiras prêt, laisse-toi aller à cette élévation dans un élan cosmique. Respire. Prouve que tu existes !
J.
*
Il est gonflé quand même.
Aucun respect de la parole et en plus l’écluse s’est refermée sur moi provoquant une vague de fourmillements sensuels.
Par sa faute, j’ai eu une élévation subite de mes battements cardiaques.
J’en avais le tournis !
Mais quand même, quel homme.
V.
*
Il y a d’abord ce fourmillement dans les extrémités, ces petits frissons, ces envies de danser. L’horizon s’agrandit et s’ouvrent les écluses en douces palpitations. Les paroles s’éparpillent, gonflées par l’élévation de l’intensité, alors commencent les métamorphoses sur le rythme des battements de cœurs synchronisés. Dans un tournis sensuel, les corps explorent la diversité des mouvements, se plient et se déplient sur une musique de cordes. « Enlace-moi, détache-moi »… Toutes les dimensions sont explorées, la verticalité pointe une convergence mais elle n’est pas centrale, chacun mettra le piment qu’il souhaite de la façon qu’il le désire, l’idée étant de permettre à chacun d’atteindre ses antipodes.
Ca
*
Métamorphoses piquantes, de chacun l'élévation,
au rythme des battements, des palpitations,
de sensuelles paroles chantent à l'horizon.
Des fourmillements du corps où résonnent les sentiments,
gonflés par le vent, les émotions ont le tournis.
Que les écluses s'ouvrent au son des violoncelles.
Y.
C.
Éveillé_appel_chapelle_bouche_céleste_évasion_fumée_attente
*
Bien à l’abri dans leur chapelle, ils rêvaient d’évasion,
la fumée sortant de leur bouche les maintenait éveillés,
dans l’attente d’un signe, d’un appel, d’une commande céleste.
C.
*
Éveillée par l’appel de la chapelle, Céleste restait bouche bée, en attente de fumée qui faciliterait son évasion.
M.
*
Le rêve
L’Éveillé céleste est dans l’attente.
La fumée s’échappe de la chapelle : appel à l’évasion.
Ouvre la bouche, laisse ton pétard.
Téléphone à la station.
Mire le ciel.
M-P
*
J’appelle, j’appelle.
Où est-il ? Dans quelle chapelle ?
Sous la voute céleste ?
L’attente est longue, si je connaissais les messages des indiens, je pourrais me servir de la fumée, ou encore siffler avec ma bouche.
Je dois rester éveillé.
Il le faut, notre évasion doit réussir.
V.
*
À l’appel céleste des dieux de l’Olympe répond le rêve et l’évasion dans la fumée des chapelles… À la bouche de l’Éveillé, l’attente d’un cri muet.
J-L
*
Dans la fumée de l'attente,
rêves éveillés ou surgissent
Babar et mythologie,
évasion céleste ou bouches absentes,
l'ange appelle,
de l'espace ou du temps,
merveilles de chapelles.
Y.
*
Il y a eu une bousculade dans la chapelle, certains ont tenté une évasion céleste mais le Grand Chien a dit qu’ils n’étaient pas prêts, qu’il fallait faire comme tout le monde et attendre l’appel. « Patienter dans la salle d’attente, on a dit ! C’est du travail d’atteindre le stade de l’éveillé, ça ne s’achète pas au supermarché du coin ! ». Heureusement que le Grand Chien sait se faire respecter, il sait très bien distinguer les vrais éveillés de ceux qui font semblant, ce n’est pas la peine de lui faire le coup de la fumée biblique, ça ne marche pas, il ne laisse passer que les éveillés par les grandes bouches. « Alors asseyez-vous, tenez vous tranquille, apprenez à ne rien faire et quand ça sonnera, vous entendrez et un par un , vous passerez, non mais ! Y’a pas le feu, pas la peine d’essayer de nous enfumer, tout le monde finira par passer ! »
Ca.
Et en bonus, un deuxième collage de M-P :
Merci à toutes et tous pour ce superbe atelier !
19:48 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
12/04/2023
Atelier Collage & écriture du 6 avril 2023 - Cahors
O.
or_ roue_ vague
*
Vaste building, vaste territoire, vaste questionnement. La roue du temps nous projette dans le futur, et le miroir réfléchi le visage de la femme soucieuse. Les vagues dans le mouvement de balancier, font remonter des eaux le monde ancien où nous célébrons les ors et la richesse des ordres.
Le monde nouveau n’est pas en reste : la possession, l’opulence règne en maître au détriment de la douceur de la vie.
J.
*
Nous voici face au miroir : qu'avons-nous fait ? Sacrifier les générations futures pour de l’or ? Enchaîner l’espoir et laisser les eaux monter ? Continuer à se gaver et peu importe le coût ? Verser des larmes de Madone en laissant tourner la finance en roue libre ?
Le temps emporte sur sa barque les enfants affamés, nulle échappatoire si ce n’est la fuite en avant.
Dis-moi miroir qui est la plus belle ? Qui est le plus riche ? Dis-moi miroir qu’il n’est pas trop tard. Que ce n’est pas encore la dernière vague.
C.
*
Miroir mon beau miroir… il disait : si tu cherches l’or du temps, prends garde, la vie n'est qu'une tempête, les repères y sont fugaces, les pyramides s'écroulent, les tours tombent, avalées par les vagues, la roue du destin malmène les rêves qui subissent le flot imprévisible des larmes des madones : inondations, tsunami, catastrophes naturelles… Miroir, mon beau miroir, vois-tu quelque avenir ?...
O.
J.
écoterroriste_ fût_ nature
*
Écoterroriste en pâte à modeler, déposé en pleine nature pour encadrer des manifestants en herbe qui ont amassé des fûts pour attirer l'attention des pouvoirs. Fûts d'insecticide raptés qui s'accumulent en marge du printemps. Les fleurs pourtant jaillissent de toutes parts serrées comme sur une toile de papier peint. Les couleurs et le ciel bleu marine annoncent déjà l'été. J'ai beau être grand et avoir une arme à la main pour faire peur, je commence à fondre au soleil et disparaîtrai bientôt tout comme la cause… resteront les bidons qui iront polluer l'Afrique ou l'Asie, l'ailleurs loin des yeux, comme toujours , alimenter les grosses bêtises.
O.
*
Printemps ! La nature explose en fûts de couleurs, de parfums, printemps qui se faufile partout, dans la moindre fissure, sur le moindre sol un peu tendre. Bombes de graines, pistoles de pousses et révolverte, jamais à court de munitions ! Printemps : le plus puissant des écoterroriste !
C.
*
Petit bonhomme chat nu, fragile dans la nature si grande, encore fertile et si belle. La colère t’envahit, forte, violente, infernale, puissante, parce que tu sais que là-bas derrière les arbres, des hommes affreux, sans foi ni loi, ont abandonné des fûts qui s’entassent, vieillissent et rouillent. Ils rejettent leurs jus malfaisants, qui jour après jour distillent la destruction, et la mort.
Alors, petit bonhomme nu, rassemble tes forces et tes amis, pour protéger notre nature. Attention ils vont venir menaçants, les robots vêtus de noir casqués avec leurs engins et leurs armes, Ils vont te traiter d’écoterroriste… mais ça veut dire quoi? Quels sont ces mots qui n’ont pas de sens. Pourquoi la vie n’est pas protégée? Petit bonhomme nu tu n’auras pas de réponse, mais des coups !
J.
C.
*
Terreur du vide dans le noir et infini de la nuit, pourquoi ?? Parce qu’aujourd’hui l’homme creux et sans tête observe de loin la femme en noir qui attend. Elle attend et se remémore sa vie, jeune, fragile, dans le miroir fragmenté. Que voyez-vous, par-delà les murs percés ? Le changement ! Au travers de toutes ces fenêtres ouvertes mais si souvent fermées. C’est ainsi que l’horloge s’effiloche, tic-tac… La question est posée : l’existence nous appartient-elle ?
J.
*
La nuit n'est jamais complète, disait le poète. Étrangère aux choses communes, je reste seule et tente d'ouvrir une fenêtre sur la lumière ; fenêtre sur la mer dont j'écrirais les remous ; fenêtre sur les maisons dont je connais les histoires… il faut que je me tienne à carreau , on ne cesse de me le répéter… alors je me procure des cadres, j'encadre, me laisse encadrer. L'amour pourrait être une percée vers la liberté mais le corbeau est de mauvais augure : l'homme n'a pas d'âme, il n'est que vide, marionnette sans visage en carton ou papier mâché. Les fenêtres restent obstruées par des grilles ou des rideaux ; je suis enfermée, bâillonnée, mais jamais, on ne pénètrera ma pensée…
O.
*
De la nuit du passé, remonte les fragments d’un puzzle plus obscur encore. L’écriture fut le fil mais suis-je vraiment sortie du labyrinthe ? Qui dort en moi et qui est éveillé ? La panthère me guide, le corbeau m’enseigne, le poisson me fait signe : il y a bien une issue quelque part, la percée d’un trop-plein dans basculer dans le vide.
C.
19:55 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (1)
01/03/2023
Ateliers d'écriture les 18 et 19 mars à Oloron Ste Marie (64)
cliquez sur l'image pour voir en grand
Places limitées / Acompte réservation 30€ par atelier
Durée : 2 journées (9h30-12h30 / 14h00-17h00)
Tarif 1 journée : 45€ (Matériel et matériaux fournis)
Tarif 2 journées : 85€ Tarif 2 jours + 2 déjeuners : 110€
Pension complète 2 jours (2 ateliers + 1 nuitée + 1 petit déj. + 2 déjeuners + 1 dîner) : 170€
Chambres d'Hôtes L'Oustal https://giteoustal64.com/
64400 OLORON-SAINTE-MARIE
Réservation des ateliers et de l'hébergement :
Jean-Luc 06 12 59 41 01
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22:28 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE, ÉVÈNEMENTS ARTISTIQUES, LITTÉRAIRES & CO | Lien permanent | Commentaires (0)
20/02/2023
Atelier Collage & écriture du 16 février 2023 à Cahors
L.
rêve – théâtre – télévision – conquête – terrasse
Le rêve étant une luxure,
le théâtre étant une mise en scène,
nul besoin de télévision pour en faire la conquête.
Il suffirait juste de s'installer en confort sur sa belle terrasse.
K.
*
Je suis au théâtre ce soir, la télévision au placard ! Le décor foisonnant m’intrigue. Je ne connais rien de la pièce : curieuse, en route pour la conquête d’un nouvel espace, de nouveaux textes ! Ça m’a tout l’air d’être un spectacle de boulevard, une comédie de la vie, du spirituel au réel, du rêve au rire, avec une grosse dose d’absurdité. Pas de chance, je n’ai pas pu avoir de place en terrasse, seulement au balcon !
O.
*
La lueur de la lucarne, « petite fenêtre », renvoie le théâtre de nos suffisances et de nos rêves. Conquête du temps sur notre vie, la télévision nous raconte de belles histoires, amusantes ou terrifiantes, nous aimons pourtant tous ces beaux récits, toutes ces belles images et nous les consommons sans faim !! Les marionnettes , ces chroniqueurs maquillés, bien nourris, petites crottes incultes et balbutiantes malgré le prompteur, souhaitent terrasser notre petite cervelle.
J.
*
Quel frimeur ce Jonathan, toujours à faire le malin en terrasse, à exhiber ses muscles et ses énièmes chaussures neuves, toujours à vendre du rêve et au final quoi ? Rien que du théâtre pour assouvir sa faim de conquêtes. Je préfère rester chez moi bien tranquille, les pieds sur le canapé, à regarder la lune ou si vraiment je m’ennuie, un bon petit documentaire à la télévision : voyage, histoire, animaux, le choix est large et ça me va très bien. Je n’ai plus envie de perdre mes soirées à jouer les potiches avec ce petit coq égocentrique.
C.
Dans ce décor de théâtre, la télévision n’existe pas. Tant mieux ! L’imaginaire peut repartir à la conquête de ses rêves peuplés d’oiseaux et de fleurs exotiques. Alors à l’abordage ! Derrière les carreaux de cet intérieur désuet, mais néanmoins bourgeois, flotte « La Vénus noire ». Le vaisseau s’est amarré au cœur de la ville taguée. Embarqué dans l’aventure, Jésus Christ fait escale au salon où il prend un repos bien mérité. Le vaudeville qui se joue ce soir le délasse, le massage de pieds le soulage bien aussi. Il contemple l’Adam et l’Ève des temps modernes… surtout Ève… mais il constate, un peu las, que rien n’a changé. « La tentation, quelle plaie ! et l’autre là, toujours aussi con, qui se dandine et se pavane comme un paon… sans voir l’amant qui s’est planqué précipitamment sur la terrasse »…
Bon, la pièce est vraiment une grosse daube en fait.
L.
K.
fête - défilé - élégance - dossier – cœur
C'est la fête. J'ai rangé les dossiers qui me taraudaient, sauf celui de Rimbaud, parce qu’il parle d’Afrique. L'heure est à l'insouciance, aux rêves de voyage… Je veux t'atteindre en plein cœur, m’y faire une place et y rester. Pour toi me voilà pin-up, je me pare de vêtements sexy, me maquille pour t’inventer un défilé d'élégance inédit ; légère, si légère pour te séduire. Tourbillon de joie …
O.
*
L’univers du luxe, de la mode, explose dans l’élégance et la fête. Dans le monde entier la beauté de la Femme est sublimée ; aujourd’hui à 22h30 défilé : nous voyons de la couleur, des soieries, mais aussi l' atmosphère du public statique où s’entremêle spectacle et vanité. Attention à la fin du show le dossier du cœur est clos !
J.
*
Le concept de cette boîte de nuit est un brin snob. Alors pourquoi revient-elle ?! elle le sait pourtant, c’est toujours le même défilé de luxe ostentatoire. Toujours les mêmes musiques branchées, toujours les mêmes cocktails « détox ». Et ça finit toujours pareil : chacun chope sa chacune – et vice versa - dans un coin en fin de soirée. Aucune élégance finalement dans ces fêtes contrefaites. Elle, dans son petit cœur qui bat, caresse des desseins secrets : lire et relire Rimbaud, alanguie contre le dossier de son canapé et se laisser couler dedans.
L.
*
Ce n’est pas la fête dans les dossiers du cœur alors je me suis dis qu’une petite cure d’élégance et de culture ne me ferait pas de mal, un peu de classe tu vois : poésie, cinéma, cocktails, luxe et volupté. Danser même, rêver un peu et me chouchouter plutôt que me laisser hypnotisée par le défilé des heures déprimantes. Alors oui, je sais, je n’ai pas les moyens mais ce n’est pas grave, je vais faire comme si, je vais imaginer : cinéma, poésie et comme des petites boîtes à rêves que je vais ouvrir une à une et voilà, comme lorsque nous étions enfants, on dirait que… Je vais faire comme si….
C.
*
Pour la grande fête que sera le carnaval,
au cœur du défilé,
elle aura l'élégance de porter un dossier bien empaqueté.
K.
O.
mascarade - inquiétant – buste - miam-miam - buffet
Le luxe résonne comme un " miam miam".
Non, ce n'est pas une mascarade.
Ce buste tellement inquiétant nous le rappelle que :
non, on ne mange pas avec les doigts
mais que oui : on mange avec les yeux.
K
*
Le buffet est installé, aujourd’hui c’est pintade, girolles, miam-miam ! Les jumeaux inquiétants somnolent, ils n’aiment pas ce repas. Dans cette maison bourgeoise est posé sur la commode un buste coiffé de pinces de crabes, la tenture masque un œil terrifiant. Qu’est-ce qui se passe ici ? Le Colonel Moutarde n’est pas loin, qu’elle est cette mascarade ? vous le saurez au prochain Atelier.
J.
*
Pour rejoindre les tables réservées, il faut traverser la galerie de bustes du restaurant. Le buffet froid suit en enfilade, mais les Dupont-Dupond ne sont pas là pour ça. Une hôtesse discrète les emmène ensuite par la main… jusqu’au maître d’hôtel à l’hygiène inquiétante qui les regarde comme si c’étaient eux le miam-miam. Mais très professionnel, il leur conseille de prendre la « Mascarade », un plat typiquement local… « Une pintade sur son lit de maïs, avec des plumes dans le cul ».
L.
*
Quelle étrange mascarade, réservée aux hommes uniquement. Les invités sont en smoking, tous des hommes blancs et richissimes entre 40 et 60 ans et le buffet est inquiétant : de la viande essentiellement, servie avec des pinces énormes de crustacés. Plus inquiétant encore, le plat principal arrive très tard dans la nuit et il est très attendu : le Miam Miam. Non je ne peux vous en dire plus, je ne suis qu’un serveur embauché pour l’occasion mais mon contrat est très explicite, je suis tenu à la discrétion la plus absolue. Bon, tout ce que je peux rajouter c’est que le Miam Miam a la forme et la taille d’un buste sur un lit de plumes… Une très, très grosse volaille exotique sans doute mais j’ai déjà trop parlé, je risque ma peau vous savez, comprenez bien que je ne voudrais pas être le prochain Miam Miam !
C.
*
Buffet froid sur ordonnance. De l'aube au crépuscule, la mascarade de l'existence… miam-miam ! Régalez-vous tant qu'il est encore temps ! Les pinces de l'avenir broieront bientôt vos têtes et vos bustes. Rien de bien inquiétant ! Juste le cycle de la vie.
O.
J.
maître – mosaïque – enfance – lumière – pernicieux
Par l'éclairage de l'enfance,
par ce prisme avec lequel j'ai déclenché la lumière,
je viens dessiner ma mosaïque,
moi le monstre pernicieux,
je vous fais l'offrande de ce jardin majestueux.
K.
*
C'est un jeu pernicieux sous l'œil du maître, une mosaïque à laquelle je ne comprends rien ; tout se bouscule, s’emmêle, de l'enfance à aujourd’hui. Phagocytée par son regard perçant, je perds tous mes moyens ; je ne sais plus ce que j'aime : mon chien fidèle, omniprésent dans ma vie, les papillons du jardin, si légers dans la lumière du jour ou les couleurs dont j’ai besoin pour puiser mon énergie ?... Alors ?...
O.
*
« Allez, ramène la baballe ! ». Mais le regard pernicieux du maître devrait alerter le chien. Le clebs va lui bousiller son fauteuil de cuir rose fuchsia, dernier vestige intact. Le molosse a ravagé l’appartement pendant son absence. Ses bibelots, sculptures jonchent le sol en une mosaïque de débris multicolores. Ses tableaux sont explosés façon puzzle. Seul le toucan au bec orange, jouet mécanique de son enfance, a survécu au carnage. S’avançant doucement dans le salon, il répète : « allez, donne la baballe ! ». Le chien ne voit pas arriver le fouet qui claque dans la lumière.
L.
*
Mosaïque animale qui affiche la couleur mais dans cette création, si je puis me permettre, plane quelque chose d’un peu factice. La lumière est belle, le fauteuil confortable mais le maître des lieux ne serait-il pas un peu pernicieux ? Les plus belles couleurs annoncent parfois les venins les plus dangereux et toutes les enfances ne sont pas heureuses, alors entrons mes amis, entrons, mais restons prudents !
C.
*
Voyez cette image, colorée et joyeuse, remplie de mosaïques multicolores, chatoyantes qui nous renvoie aux signes des temps. C’est quoi ? Le jouet de notre enfance, le papillon voletant, le chien si bien traitée, confortable et bien gras… Je ne sais pas ? la lumière du jour laisse entrevoir le regard pernicieux, assassin, de ces hommes. Ces maitres ! qui n’ont aucune pitié, pour la vie, la nature, l’humanité, qui ne respectent que la mort et surtout le Marché.
J.
C.
entrailles - présence - enfer – trahison – terre
Nous sommes dans les entrailles d'une dame,
dont la présence se trouve en enfer,
la terre pour trahison
et son élégance n'est pourtant que magnificence.
K.
*
Trahison. Le bûcher ou les entrailles de la terre ? Je n’ai guère le choix. Me débarrasser de cette présence qui me paralyse et me renvoie au péché originel, me détacher de cet enfer ou brûler avec elle ! La culpabilité me ronge et me détruit… Et si je suivais le vol de l'abeille ? Partir, m'envoler légère et frondeuse ; aller butiner ailleurs…
O.
*
La chair, les entrailles, l’amour, ne supportent pas la trahison. Ce feu si fort, si chaud qui brûle la vie est un enfer. Attend !! Encore un peu de patience, proche de toi, des mains caressantes et amies. Elles viennent te voir, elles sont chaudes, apaisantes et vivantes. La présence des effluves de la terre, le soir quand le soleil est couché, le bruit des grillons, l’odeur des foins coupés, cette certitude de la paix reviendra doucement.
J.
*
Dans le cimetière, à la nuit tombée, les adeptes se sont rassemblés. La cérémonie peut commencer. Loin de toute présence importune, le rituel immuable fait jaillir des entrailles de la terre le Golem. Le feu de l’enfer attise l’hystérie collective. Les pieds trépignent, les corps convulsent, les mains se tordent. La transe atteint son paroxysme quand soudain se rompt le sortilège. Le gourou crie à la trahison : « Que fout au milieu de mon sabbat ce chat BLANC ???!!! ».
L.
*
Bienvenue à la nuit Enfer & Love de la Caldera, veuillez je vous prie emprunter les ascenseurs qui vous conduiront dans les entrailles de la fête. Le thème étant fétichisme et trahison, vous êtes priés de quitter vos chaussures et nous vous fournirons les masques mortuaires. Le maître de cérémonie préfère garder l’anonymat mais nous vous assurons que vous ne pourrez ignorer sa forte présence. Préparez vous à vivre cette nuit comme si c’était la dernière. Bienvenue mesdames, messieurs, bienvenue six pieds sous terre !
C.
11:19 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (1)
11/02/2023
Atelier Collage & écriture du 1er février 2023 - Cahors
J.
Arracher - démon - royauté - exil - questionnement
*
Le monde n'est que beauté !
Je vais lui arracher ses cheveux à ce démon !
Mon questionnement n'aura plus lieu ;
une fois son exil programmé, je retrouverai le luxe de la royauté
K.
*
La princesse est arrachée à sa rêverie mélancolique. Elle est lasse. Les démons sont revenus ferrailler dans sa tête. Issue d’une longue, longue très longue lignée, elle porte tout le poids ancestral des erreurs accumulées, croule sous la charge héréditaire et immuable pense-t-elle. Cristallise tous les mécontentements. Le peuple en a assez des frasques de la royauté. La cité, si radieuse en apparence, bruisse de questionnements. La révolution couve. Cette fois-ci elle le sait, elle va devoir prendre le chemin de l’exil…et aucun ange ne pourra l’empêcher.
L.
*
Sont-ce mes démons qui me retiennent, éloignent de moi le flamboiement du Sud tant espéré? Questionnement sur l’exil dont je rêve .Cette royauté m’est-elle promise ? Mes anges m’y poussent, des diables pernicieux me retiennent. À quel Saint ou sein me vouer ? Je m'arrache les cheveux , ne trouve pas la réponse…
O.
*
Vous m’avez arraché à mes palais, déchu de ma royauté, amputé de ma cruauté, jeté en exil. Vos doigts avides de peigner les anges m’ont obligé à soumettre mes légions au questionnement le plus pervers pour nous autres démons : en jetant au sol les perles graissées de vos rapines, nous avons été forcé de les compter encore et encore et en avons perdu la raison. Débrouillez-vous maintenant avec vos angelots fainéants, vous n’avez plus qu’à faire le mal par vous-mêmes.
C.
*
C’est aujourd’hui avec toutes ces années, un moment de questionnement. La sérénité peut-elle arracher le démon ? L’exil de ma vie peut-être, dans un nouveau monde rempli d’or, de soleil et d’amour. Je souhaite la paix pour tous, dans ma royauté, ouverte et aimable.
J.
O.
Regard - chasseur - pulpe - jeune - jumelle
Hey, jeune, il semblerait par ton regard que tu aies besoin d'une paire de jumelles !!!
Enfin, la pitance est là, apportée par le chasseur ...
Moi, je ne veux pas de ce gibier, je veux le poisson avec la pulpe de la poire
K.
*
Visages lisses des jumelles, respirant la chirurgie esthétique, pulpe de chairs, lèvres rouges, regard lumineux, pas de rides, pas de fleurs du temps, tout est fait pour empêcher la mort.
Elles font peur avec ce parapluie d’éternité. Là-bas dans la savane pas d’éternité non plus. Voyez ces jeunes corps si doux, si blancs, la Femme et l’homme. Et bien nous les donnerons en pâture aux maitres chasseurs chinois et africains, afin de nourrir les enfants de poulets et de riz.
J.
*
Mordre à pleine bouche la pulpe de la vie tant qu’on est jeune et beau, avant l’éclipse finale. On peut voir midi à sa porte en ouvrant un livre, mais surtout mordre, mordre, mordre…les lèvres des jumelles…sous le parapluie, deux fruits mûrs et juteux. Mordre le cul de la voisine d’en face qui se balade à poil devant sa fenêtre, sans douter de son regard. Le chasseur ne se trouve pas toujours là où on pense…
L.
*
Le chasseur n’est pas celui que l’on croit, ce n’est pas l’enfant aux poulets qui cherche à survivre dans un monde qui le repousse. L’enfant qui voudrait qu’on lui parle de musique, de peinture… Non, le chasseur, c’est le prédateur de jeune pulpe qui revêt son masque de sensiblerie, mais qu’il prenne garde aux jumelles félines ! De leurs yeux langoureux coulent des venins qui pourraient bien faire du chasseur une proie. « Parlez-moi d’art » implore le garçon aux poulets. « D’accord, répondent les jumelles, mais d’abord on s’occupe du renard. En attendant, éclipse-toi avec cette jeune fille et trouve-lui des vêtements. »
C.
*
Tout est dans le regard et non dans la chose regardée. Peu importe les détails du chasseur, du vendeur ou du voleur de poules ; peu importe le fard des sœurs jumelles empruntées à Lempicka, la pulpe de leurs lèvres, ou encore la jeune femme dénudée qui s'impose devant un homme tout aussi nu. Tout est éclipse. Les images se superposent et s'oublient. Ne restent en mémoire que couleurs et lumières.
O.
K.
Flotter - Mouvement - cycle - labyrinthe - blancheur
Le mouvement du pendule nous entraine dans un cycle tellement répétitif. La vie s’écoule sans cesse dans un monde d’une blancheur éblouissante. C’est ainsi que la vue n’est qu’un brouillard égocentrique et pervers. L’homme observe dans un labyrinthe, sans orientation, permettant de flouter ce qui n’est pas permis.
J.
*
Dans la blancheur du néant surgit un labyrinthe. Circonvolutions cérébrales en mouvement. Quelle orientation, quel sens empruntés ? La boussole des pensées s’agite dans un cycle perpétuel. Cinétique. Continuer de flotter dans l’éternité éphémère.
L.
*
Dans la blancheur du jour laisser flotter ma boussole intérieure. Accepter le cycle de la vie. Peu importe les voyeurs, les indiscrets, les présences inopportunes ... Il y a une issue au labyrinthe des jours ,se laisser porter par le mouvement de la vague, fil d'ariane mystérieux vers la lumière et atteindre la sérénité.
O.
*
Laverie automatique. Crépuscule. Henri a choisi le programme blancheur droite, gauche, haut, bas, devant, derrière et la grande machine tourne depuis quelques heures maintenant. Henri a pris sa petite caméra, il filme le tambour qui tourne, tourne et sa tête aussi commence à tourner, tourner. Pris dans le mouvement, il a l’impression de flotter, d’être entré dans la machine. Le linge n’est plus qu’un petit paquet emmaillotté à l’entrée de ce qui semble être un labyrinthe de mots et de nuages. « À ma gauche ou à la tienne ? », lui demande une voix. « Qui parle ? » demande-t-il à son tour. Il y a des…. De plus en plus de…. Mais oui de dauphins qui tournent autour de Henri ! Il voudrait les filmer mais ne retrouve pas sa caméra. S’élève un son de sirène de plus en plus assourdissant, la blancheur est éblouissante et le tambour du labyrinthe résonne, résonne… « Henri, Henri, tu perds la boussole », chantent les dauphins… « Monsieur, monsieur, vous nous entendez ? ». C’est un autre usager qui a trouvé Henri évanoui, les narines pleines de lessive, l’ambulance est venu le chercher, la lumière est éblouissante. « Monsieur, monsieur, vous nous entendez ? ». Henri n’est jamais sorti de la machine à laver.
C.
*
Les jambes coupées, point de mouvement, point de labyrinthe, le cycle s'en ira ...
L'encre est levée.
La blancheur est sa tonalité préférée.
Laissons-nous porter, laissons-nous flotter.
K.
L.
Couleur-espoir-éternité-escapade -fracture
Ce paysage de nuages de montagne fait pénétrer la couleur.
La couleur, est-ce vraiment l'espoir ?
L'espoir d'une escapade ou l'escapade d'une éternité ?
Pourquoi cette fracture ?
K.
*
Le gris du ciel, le gris de l’eau, n’arrêtent pas la vie, rien n’arrête la couleur et l’espoir. L’enfant observe cette éternité et son escapade permettra aux fleurs de refleurir. La fracture n’aura pas lieu.
J.
*
Une escapade vers le lac avec Moussa pour compagnon ; je lui ai montré le rocher que nous aimions, enfants. À mieux le regarder, il n'est que fractures. Le vent s’est levé, le ciel s'est fermé anéantissant les espoirs de la journée mais par magie des fleurs ont éclos dans les cieux, des fleurs de toutes les couleurs comme un feu d'éternité.
O.
*
Petite escapade du côté de l’éternité de l’enfance. Fracture du monde en noir et blanc, la couleur tente une floraison sur les cairns de l’espoir. L’enfant — le plus sérieux des êtres — réfléchit à la suite.
*
Pourquoi l’espoir arrive-t ’il toujours à sortir du néant et de la désolation ?! La terre se dessèche, devient un tas de cailloux. Infertile, elle ne produit plus que des ouragans arides. Mais devant cette éternité annoncée, l’esprit part en escapade du côté de l’enfance. Et avec une force insoupçonnée provoque la fracture de la croûte terrestre, déchire le ciel menaçant et fait apparaître des couleurs éclatantes.
L.
C.
Dérive - Phallus - châtiment - destruction - orpheline
Attraper ce phallus nous permettrait de ne plus partir à la dérive ...
Il faut sauver ces orphelines !!!
Vite, vite éloignons-nous, nous n'avons pas mérité ce châtiment
Vite, vite, éloignons-nous de ce monde de destruction.
K.
*
L’arbre droit comme un phallus pénètre la terre, créant une ouverture béante sur le monde. Voici dérive et destruction. Le châtiment pervers des humains emporte la maison dans les eaux tourbillonnantes. L’homme seul n’y peut plus rien : la terre est orpheline.
J.
*
Comme dans un tableau de Jérôme Bosch, le monde est à la dérive. Les humains noyés dans la débauche, s’adonnent à la triviale destruction. Moïse est impuissant. Ils doivent trouver leur chemin seuls. Certains se perdent, accrochés au mât de leur phallus. Les châtiments corporels qu’ils s’affligent afflige l’espèce animale. Le cousin primate désespère et est en colère, il partage 99 % de son patrimoine génétique avec cette engeance ! qui abandonne l’enfance sur le rivage. L’éclaircie n’est pas près d’arriver et le soleil s’en fout. La petite maison dans la prairie restera orpheline.
L.
*
Chassées de la ferme familiale, et désormais orphelines, rescapées sur un îlot en mer sous l'œil naufragé de Caïn, essayer de comprendre le châtiment. Les adultes ont été chassés du jardin d’Éden pour avoir tenté toutes les dérives. Je me souviens, ils avaient un phallus géant pour totem au centre du jardin et nous devions chaque soir, danser la ronde autour, à la mode de chez eux, jusqu'au jour où, après un ouragan causé par leurs outrages, nous avons assisté à la destruction de notre maison. Pourquoi étaient-ils fâchés ? Peut-être les poissons nous donneront-ils la réponse ?
O.
*
Après le grand naufrage, les trois petites sœurs rescapées se retrouvèrent orphelines et on les confia à des bonnes sœurs. Châtiment, destruction, phallus, furent les mots qu’elles entendirent quand on les laissa à la porte du couvent. Châtiment, destruction, phallus, cela devient comme une petite comptine qu’elles se chuchotaient chaque soir pour se réconforter. Quelques mois plus tard, elles furent envoyées avec des familles de colons vers un nouveau monde où tout était à construire mais un nouveau naufrage près des côtes ne laissa que très peu de survivants à la dérive, dont les trois sœurs encore. Certaines, cette fois, que leur comptine les protégeait de tout : châtiment, destruction, phallus ! Aussi les populations indigènes crurent que c’était leurs noms. Les trois filles grandirent. Châtiment se maria avec un fermier venu tenter sa chance sur ces terres des antipodes et ils vécurent heureux sans enfant mais avec beaucoup d’animaux. Destruction disparut lors d’une sortie en mer, on la pensait cette fois vraiment noyée mais des rumeurs la disaient échouée sur une île peuplée seulement de singes et des marins racontaient l’avoir vue, entièrement nue et armée de pierres, chassant avec une bande de singes tout intrus débarquant sur l’île. Phallus ne voulut pas se marier et créa une communauté de femmes dont elle devint la Mère supérieure. La communauté trouva du pétrole en forant pour de l’eau, les terres qu’elle occupait. Phallus se dit que son nom lui avait porté chance et elle fonda la Phallus Petroleum Compagnie. Tout alla pour le mieux jusqu’à ce que sa sœur Destruction, débarquant sur des radeaux construits de lianes et d’ossements avec une armée de singes féroces, ne vienne semer son nom sur les puits de pétrole. Phallus se rebiffa et fit appel à l’armée mais c’est Châtiment qui vint mettre fin au carnage grâce à une comptine qu’elle vint chuchoter à l’oreille de ses sœurs : châtiment, destruction, phallus, châtiment, destruction, phallus. Phallus abandonna le pétrole, fit reboucher les trous, la communauté devint la plus première et plus grande ferme écologique du pays, dirigée par des femmes aidées par des singes."
C.
20:15 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (1)
17/01/2023
Ateliers ludiques, collage, écriture à Oloron Ste Marie - 28 & 29 janvier 2023
17:25 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE, ÉVÈNEMENTS ARTISTIQUES, LITTÉRAIRES & CO | Lien permanent | Commentaires (0)
13/12/2022
Atelier Collage & écriture du 30 novembre 2022 - Cahors
V.
Métro_lecture_image_nourriture_histoire
*
Voyage au long cours entre deux stations de métro. Aujourd’hui ta lecture t’emporte en Asie. Demain, ce sera une histoire de chevaliers du Moyen Âge. Et après-demain, un livre de recettes de cuisine. Ça te donnera faim toute cette nourriture. Tu saliveras sur une image de homard sans voir que quelqu’un d’autre voyage avec toi, un filet de bave coulant doucement de ses lèvres sur ton épaule.
L.
*
Un étrange métro ,comme une image surannée à l’atmosphère douce et ambrée, où des siècles d'histoire se côtoient sous l'œil intrigué d’un primate. Dans le wagon, les civilisations se succèdent mais continuent de vivre côte à côte ; elles offrent de grands banquets et des assiettes de nourriture raffinée au guerrier de passage, sans souci pour ceux qui ont faim. Un homme impassible, perdu dans sa lecture, hors du temps, étranger, nous entraîne peut-être dans sa drôle d’ histoire…
O.
*
Heure de pointe dans le métro, l’homme debout cravaté de rouge est absorbé dans la lecture de ses notes. Écrivain, il travaille sur son nouveau roman, le plus dense et il l’espère le plus abouti. Une histoire de voyages dans le temps et l’espace, de banquets et de conquêtes, d’oppresseurs et d’opprimés mais aussi d’une quête initiatique : celle d’une peintre qui cherche la paix. L’écrivain a décidé qu’il ne travaillerait que dans le métro, il y passe ses journées, assis, debout, seul ou compressé. Pour nourrir la grande diversité de ces personnages, le métro est devenu sa source d’inspiration et son livre d’images.
C.
L.
Coquetterie_spores_pigment_épicé_sourire
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Les épices brûlent la langue et provoquent le sourire de la Miss, en plein exercice de coquetterie. Des spores de pigments s’envolent et viennent chatouiller le nez des habitants. Ces particules de produits illicites provoquent des crises de rires et d’envies de bacchanales.
J.
*
Elle a gagné ! Sourire éclatant de la victoire. Ne pas se laisser impressionner par le regard de l’ancêtre. Naître au monde comme les spores au printemps. Se laisser séduire par des palettes d’épices ou de pigments, pour un teint lumineux et une bouche gourmande. Jouer de sa coquetterie pour vaincre la morosité du quotidien et accueillir le jour nouveau.
O.
*
Envoyée à bord d’une navette top luxe, elle s’est équipée d’un bel assortiment de spores, pigments et épices. Unique représentante de la Terre à cette toute première rencontre intergalactique, elle arbore son plus beau sourire et compte bien ramener les plus juteux contrats. La conquête de l’espace publicitaire vaut bien tous les excès de coquetterie et la chirurgie cyberesthétique étant désormais illimitée, pourquoi s’en priver ?
C.
*
Spore ou sport ? il faut choisir. Pour moi, c’est sport ! Le monde va tellement vite. Je préfère – et de loin ! – piquer une bonne tête à la piscine. D’ailleurs, j’ai toujours rêvé d’être Esther Williams, mais avec un bonnet rose. Eh oui, j’ai cette coquetterie. Après, ce qui est génial, c’est la douche et le sèche-cheveux. Ensuite je dégaine ma boîte à maquillage et la touche finale : le rouge à lèvres. Tout doit être impeccable. Les dents, le sourire, le pigment de la peau. On veut tous réussir le selfie qui fera le tour de la planète. Ça met des épices dans la vie… ou du piment…ou peut être du poivre… ou bien… Mais c’est qui ce mec qui essaye de s’incruster sur la photo !?!
L.
J.
Œil_carnassier_fracture_avenir_désespérance
*
Les hommes marchent dans l’espoir d’un meilleur monde mais l’avenir s’annonce carnassier. Sous l’œil du grand manipulateur, la fracture est entamée, la désespérance instaurée. Le sauvage a repris ses droits.
O.
*
Les hommes traînent leur désespérance saturée de monoxyde de carbone. À quoi rêvent-ils ? À l’avenir ? Au passé ? Les smileys ne sont plus qu’un lointain sourire. On ne sait même plus ce que cela signifie. Les bouches aujourd’hui sont carnassières. Les rares singes qui existent encore sont cuisinés avec quelques herbes rares. Pour les attraper il faut avoir l’œil et courir vite. Mais gare à la fracture, car alors c’est toi qui deviens le gibier.
L.
*
L’homme n’est plus qu’un terne reflet de lui-même, bête carnassière qui dévore son avenir, triste animal encagé dans sa folie, la mort et la désespérance se répandent dans les villes, civilisation de la grande fracture du cœur.
C.
*
2050 : Le ciel est noir, baveux, poussiéreux. Des ombres carnassières de déplacent, furtives, irréelles. L’œil de l’avenir tente d’exister blafard... Nos animaux meurent en cages, de désespérance. Peut-on encore imaginer un avenir, la fracture est si grande et profonde. Dans le noir... Ils disent tout-bas, dans l’oreille, qu’il y aurait une ile, loin là-bas, toute verte avec des arbres, de l’herbe si douce, des papillons, des oiseaux, de l’air parfumé, que l’on pourrait rester longtemps longtemps assis à respirer...
J.
O.
Jambe_crochet_imagine_Andy_fesse
*
Nues, fesses fermes, jeunes et dodues... Andy imagine les jeunes femmes du bord de plage, heureuses. Ce soir, rendez-vous en jambes, en pleine jouissance. Pas de séance crochet que de la broderie…
J.
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Imagine Kafka à Woodstock… Baignant dans les paradis artificiels, sa migraine s’envole en volutes bleutées. Les fleurs du moindre mal, au loin, sont libres de leurs fesses et gestes. Alors il oublie le crochet qui lui vrille la tempe. Il oublie les tentacules. Il croise Marylin qui a largué Andy. « Ras le bol ! ». Lui, il poursuit sa route. Il va atteindre le rivage. Derrière les rochers, s’aiment Lizzard and Luc. Graeme fredonne assis à leurs côtés. Mais déjà ses jambes l’emportent vers les naïades. Maintenant il n’a plus peur de voyager. Elles l’entraînent dans les vagues pour jouer avec les dauphins farceurs.
L.
*
Martine s’est endormie, le livre à la main et le rêve aussitôt l’a saisie, un rêve complètement dingue ! Elle y était agenouillée nue sur des rochers, prêtresse d’un culte matriarcal rendu à l’icône Marylin avec d’autres femmes, elles aussi dénudées puis soudain la voilà emportée dans un grand tourbillon de jambes et elle se retrouve dans le salon d’un certain Andy qui sous la forme d’un dauphin couleur flammes lui siffle l’air de la chanson de Lennon, Imagine… Tandis que sur le canapé grimpe un homard en bas résille, Andy dit : « j’en pince pour elle aussi ». Alors Martine se réveille ou croit se réveiller et assise sur son lit, auprès d’elle est un homme nu allongé sur le ventre. Sur les fesses rondes comme des oranges, le prénom tatoué de Marylin. En face, sur le mur, suspendue au crochet à la place de la reproduction de Warhol que Martine a trouvé hier dans un vide-greniers, il y a comme une peau de dauphin en latex fluo. Imagine…
C.
*
Les images mordorées des personnages défilent le long des étapes de l’histoire du monde, par les fenêtres du Métro. Si on le décide, la nourriture de l’art peut-être présente sur les affiches de PUB des stations à l’arrêt.
*
Imagine qu’Andy ait perdu la main. Marilyne, désenchantée, phagocytée par les démons, arbore une bouche méconnaissable. Le peintre s’est souvenu de ses jambes, de la courbe de ses fesses, mais pas de la bouche ! L’icône amère se noie sous des tentacules en dentelles et crochet. À l’autre bout du monde, les naïades voient rouge. Elles exhortent le dauphin, le dieu salvateur rutilant tout puissant, d’aider à rétablir le tableau de la star, fidèle à l’original.
O.
C.
Baiser_jeu_luxuriante_biche_forain
*
Aujourd’hui, j’ai décidé d’aller jouer ... Casino, black jack, fête foraine ... Tout est possible, j’aime la luxuriance des couleurs, des sons, du bruit, de la musique, ... Ce soir peut-être aurai-je gagné le baiser de la biche.
J.
*
Tentation de fête foraine. Dans chaque stand, on cherche le jeu. Comme dans la vie. Si on pouvait, on ne ferait que jouer, comme les enfants nus et innocents. Mais non ! après le premier baiser, les ballons éclatent. Ce n’étaient que des baudruches. Les pommes d’amour et les mots doux « ma biche » mon « bichon », c’est fini… La luxuriance des premiers instants est recouverte par le masque de la réalité figée.
L.
*
Qui vivra verra. D’un forain de passage, la belle est éprise. Explosion de désirs. Luxuriance au jardin d’Éden et éclosion d’Éros au cœur des passiflores, célébré par un premier baiser sous les épines du Christ. A-t-elle perdu le Nord ? On joue parfois l’amour à la roulette ou au poker, des jeux dangereux où parfois « qui perd, gagne » ! Elle joue car elle sait que plus jamais, elle n’endossera le rôle de la biche apeurée !
O.
*
L’amour ici est un jeu de fête foraine, venez donc, entrez donc, choisissez votre masque, nourriture à foison pour joli petit nombril qui galope, tir au baiser passion, frisson de biches luxuriantes. L’amour est une main de strippoker, tantôt gagnante, tantôt perdante. Du bruit, des couleurs, de la fureur, vertige des chutes ascensionnelles, la boussole s’affole. Quand vous en aurez assez, rejoignez-moi dans l’espace des solitudes mauves. C’est là que l’amour se repose et trouve la paix.
C.
12:31 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (2)
06/12/2022
Atelier Collage & écriture à Oloron Ste Marie - 12 novembre 2022
Da.
Pleur_jacasser_écrire_croquer_déplacer_origine_refouler_
mystère_mémoire_abîme_scruter
*
Mystères, mémoires enfouies, abîmes, je te scrute, par-delà, les origines. Ne crois pas jacasser, écrit plutôt. Tu peux te déplacer dans tous les sens, tes peurs n’y feront rien. Mais croque croque !
M.
*
Mémoire des origines, en croquer le mystère, scruter l’abîme pour refouler les pleurs, les refouler ou les écrire, sans jacasser.
B.
*
Écris quelque chose sur l’origine sans refouler, sans jacasser.
Regarde avec tes yeux noirs.
Scrute l’abîme du passé.
Sans pleurs, sans te déplacer en croquant dans ton histoire, quels sont les mots qui te reviennent : Mystère ? Mémoire ?
S.
*
Ta mémoire refoule le mystère de tes origines.
Se faisant,
elle croque tes ailes plombées par l'abîme.
Pour scruter tes pleurs,
écris au lieu de jacasser !
Là, tu déplaceras ta nuit vers la lumière.
O.
*
Dans les abîmes de ma mémoire, je scrute les origines, le mystère…
Je vous entends jacasser, vous mes aïeux et tombe en pleurs.
C’est décidé, je vais croquer vos Vies, écrire tous vos refoulés, déplacer les souffrances de l’ici-bas vers l’au-delà.
Je vous donne rendez-vous en mon cœur.
D.
*
À l’origine la mémoire était noire. Elle était comme un mystère minéral sans yeux. Elle avait la forme d’un abîme, quelle forme alors ?
L’homme sans yeux scrutait, il se déplaçait sans rien voir dans cet abîme de mémoire noire, il refoulait son envie de se déplacer ne sachant où ses pas le mèneraient. Puis il entendit des sons étrangers, un oiseau s’était mis à jacasser, un autre à croquer des pickles. L’homme n’en pouvait plus, il ne retint pas ses pleurs et soudain
Ô merveille
La mémoire s’illumina et il découvrit, dans cet abîme de mémoire noire, des signes noirs sur fond blanc miracle. Il se mit à écrire et la mémoire devint lumière, ses yeux s’illuminèrent.
Man
*
« Arrête de jacasser » lui lança-t-elle.
Ses yeux noirs crachaient des éclairs.
Je vois le masque des pleurs s’approcher.
Je sens la vague se déplacer, grimper du plus profond de mes abîmes.
J’aimerais être loin de tout.
« Non, je ne pleure pas, non, je ne pleure pas » … et je me met à croquer mes lèvres pour refouler le ressac qui cogne dur ma poitrine.
Elle s’en va, la tempête avec elle.
J’ai beau la scruter quitter mon horizon, de mémoire, elle restera un mystère météorologique.
Jamais je ne pourrais écrire les prévisions climatiques lorsque nous nous abordons, je n’en connais pas les origines.
P.
*
Dans le fracas des origines,
Écrire, pour sauter dans l'abîme,
Et rendez-vous loin de tout !
Ne pas refouler ses pleurs,
Croquer le mystère.
Ça ne sert à rien de jacasser,
Il faut juste un peu déplacer sa mémoire.
G.
*
La mémoire scrute l'abîme
et refoule le mystère,
elle scrute l'origine et l'enfer !
Pour écrire et jacasser elle s'anime,
mais croquer la vie,
et déglacer son cœur
elle ne sait, elle a peur !
Sans rendez-vous
et loin de tout,
se déplacer elle ne pourra,
ni ses pleurs ne sèchera...
JL
*
Rendez-vous loin de tout ! Nous irons y chercher des galets déplacés par le temps et scruter les origines au fond de l’abîme, nous irons écouter jacasser les oiseaux de la mémoire et refoulerons nos pleurs à marée haute et quand nous aurons amassé assez de mystère, nous reviendrons sur la plage blanche pour y écrire une suite débarrassée des peurs qui voudraient nous croquer.
C.
*
Elle ne jacasse pas.
Elle croque le mystère des abîmes en pleurs
elle scrute l'horizon
les ténèbres des origines
Elle déplace les mots
et s'insurge dans le désordre des chemins
La mémoire est à nue
reflue et refoule
Écrire est un défi.
Da.
0.
Visage_pouvoir_voyage_soin_pulsation_caché_multitude_
ébouriffé_détournement_renverser_yeux
*
Une multitude de visages surgirent sans détournement. Les yeux se renversèrent sous la force des pulsations renouvelées par le soin. Pas moyen de cacher ce pouvoir totalement ébouriffé par ce voyage hors du commun.
M.
*
La multitude des visages, ébouriffés ou pas, c’est autant de pulsations, de détournements, qui ne se cachent pas mais nous renversent. Et ainsi par nos yeux, le voyage peut devenir soin.
B.
*
Non sans humour, il nous contait la multitude de voyages qu’il avait fait, les yeux ébouriffés nous écoutions avec soin ses histoires sous le pouvoir de son visage et la pulsation de sa voix. Parfois, accompagnant le geste à la parole, il renversait la table, se cachait derrière usant de tous les détournements pour nous impressionner.
S.
*
Multitude d’yeux
Croisés durant ce voyage.
J’aurais voulu prendre soin
De toi, qui avait caché le visage dans tes mains
Et de toi
Et de toi
Et encore de toi.
Détournement de moi
Qui se croit moins ébouriffée que toi !
Je te revois, tête renversée en arrière
Riant à gorge déployée
De constater que je crois
Avoir le pouvoir
De maîtriser mon destin !
Tu avais raison.
J’ai vu la mort
Et pour la première fois
J’ai vu ce qu’était la pulsation de la Vie !
D.
*
Des yeux. Des multitudes d’yeux ébouriffés qui me transpercent. Quel est donc ce pouvoir ?
Au milieu du visage, ces deux billes nous invitent au voyage. J’aimerais parfois me cacher, renverser toutes ces couches. Je dois prendre soin de moi, écouter ma pulsation sans détournement.
P.
*
(à lire au rythme des claves ou d’un petit tambourin… ou/et debout en marquant la pulsation
avec les pieds)
Toum Tak ton visage
Toum Tak tes yeux
Renverser les mots
Ton voyage Tak Toum
Ton pouvoir Tak Toum
C’est ça la pulsation
Pour faire une chanson
Toum Toum multitude
Tsoin Tsoin c’est le soin
Cacher coucou
Coucou cacher
On est tout ébouriffé
Au détournement tu mens,
Mens-tu au détour maman ?
Man
*
Devant la multitude des visages ébouriffés, prenons le soin de nous cacher dans le maquis du voyage. Le souffle du chamane donne la pulsation. Face au pouvoir des yeux, le détournement est impossible … renverser les rancœurs pour faire chanter les cœurs !
G.
*
Au cœur du voyage
pouvoir des visages,
multitude ébouriffée,
sans soin ou bien coiffés !
Détournements et pulsations,
sans haine ni passion,
se cachent les yeux,
renversent les cœurs
encore jeunes et déjà si vieux,
dévisagent la peur,
détournent les yeux...
JL
*
Ils chantaient.
Une ample pulsation renversait leurs yeux aux étranges pouvoirs.
Leurs visages venaient de ces pays cachés, ébouriffés de légendes, de mystères et de soins hypnotiques.
Ils chantaient.
Tout au long du voyage.
Ils chantaient.
Et cette multitude de sons et de vibrations mettait un baume ocre au détournement de nos vies.
Da.
*
La maison du chef est au centre de la vie de tous et tous les chefs sont sympas. Tous sont sympas parce qu’il n’y a plus de chefs et la maison du chef est la maison de tous. La multitude a renversé le pouvoir et le cœur, la fête et le rire sont revenus au centre, chaque visage irradie de joie ébouriffée. Nul n’a besoin de cacher sa pulsation de vie aux yeux d’autrui, chaque rencontre est un voyage dans le soin à l’autre et il n’y a plus de détournement de quoi que soit puisqu’il n’y a plus rien à détourner.
Il y aurait dit-on des chefs pas sympas qui auraient pris le maquis pour comploter la mort et le désert mais ce n’est qu’une légende urbaine pour faire peur aux enfants et c’est raté, les enfants n’y croient plus. La vie est belle !
C.
*
La multitude ébouriffée
cache ton pouvoir de soin
à tes propres yeux.
Une pulsation dans le cœur
te pousse
à renverser ce détournement.
Voilà le voyage vers ton vrai visage.
O.
D.
Ocre_vagabondage_fertilité_semence_rêve_estival_
moissons_bestiaire_envie_lignée_labeur
*
En ce temps estival, ou l’ocre avait tout gagné, le laboureur avait déjà jeté ses semences. L’envie de vagabondage était éteinte par l’ampleur du labeur. Comme les gens de sa lignée, il œuvrait pour la fertilité du champ et la moisson future. Le bestiaire de ses rêves attendrait pour la sieste dans les blés coupés.
M.
*
Fruit du labeur de lignées de paysans et grâce à la fertilité des semences, voici que s’annonce l’ocre moisson estivale. Envie de vagabondage ? non, il n’est plus possible qu’en rêvant, sous l’œil attendri d’un bestiaire protecteur.
B.
*
Prenez un rêve bien ficelé. Un de ces rêves dans l’ocre estival, propice aux vagabondages qui font envie dans la lignée des bestiaires du Moyen Âge. Et bien avec un peu de labeur, de semence et de fertilité vous en ferez une moisson d’abondance et de jubilité.
S.
*
ils rêvent
comme tous les enfants
femme et homme
sont en vagabondage
sur les moissons ocres
le labeur des semences est achevé
Dame Fertilité guette l'heure estivale
la lignée des sirènes
répond aux envies de la Terre
dans son bestiaire
l'animal rit
O.
*
Je fais souvent ce rêve inspirant...
Le labeur des semences a laissé place au vagabondage et à la fertilité, le temps des moissons a laissé place aux envies. Je vogue et glisse sur la lignée de mon bestiaire intime …
Songe ocre d'une nuit d'été.
G.
*
Je rêve en ocre, le vagabondage de la semence conduit à la fertilité et les semeurs endormis dans la chaleur estivale n’ont que faire de ce labeur de moisson. Ils sont en vie, paisibles, allongés l’un contre l’autre, heureux. Ils ne songent pas à leur lignée, ils sont juste là, allongés l’un contre l’autre. À côté des bêtes sauvages et des esprits de la forêt, ce bestiaire qui les garde des mauvais esprits.
Man
*
Moissons estivales.
Le soleil nous mate dans notre sillon, chacun son rang, au milieu de cette fumée ocre, à garder sa lignée. Ensemble pour aller plus loin. Ensemble en rêves qui nous servent de vagabondage.
Et quand le repos se fait sentir, nous sentons la fertilité de notre labeur. Chaque semence soigneusement récoltée nous rassure un peu plus. Chaque grain, l’un après l’autre.
Dans un bestiaire, nous serions des fourmis.
P.
*
L'ocre de la terre,
l'or des moissons,
estival bestiaire
du rêve après labeur.
Vagabondage du rêveur,
fertilité de l'esprit,
semence de l'envie,
il oublie sa raison
dans l'or des moissons.
La lignée du semis
mène à l'horizon...
« Courbe l'échine !!! »
À l'atelier comme à l'usine,
dans les champs ou à la mine,
lâche l'outil, fait une trêve,
et dans tes songes, dans tes rêves,
va où mène l'horizon
et délaisse ta prison !
JL
*
Gestes amples
courbures des corps
L'ocre des vagabondages s'effiloche en labeur.
Un bestiaire têtu écrase la fertilité de ton rêve estival.
Gestes amples, endormis dans l'été
Une lignée de vie :
Semences.
Da.
*
Dans ses rêves, se déploie tout un bestiaire tiré des vagabondages de l’enfance : faucons solaires et vache acidulée lui font oublier le labeur et prendre de la hauteur. Fuir pour un temps les champs lourds de la mémoire, l’envie de fertilité des aïeuls, leur semence ocre qui tache encore la lignée d’un désir de moissons à perpétuité, la terre qui retient les racines et ne laisse nul lui échapper. Naître, faire naître et mourir, tracer des sillons, la fourmi même estivale comme une cigale ne peut survivre hors de la fourmilière.
C.
*
Ma lignée s’offrirait bien une moisson estivale.
Le bestiaire de mes démons s’offre un petit vagabondage dans les ocres des mes Terres.
Quel labeur de faire toutes ces semences, germes des lueurs que vous m’avez léguées !
Athéna veille et Déméter souffle pour la fertilité de ces legs.
D.
Man.
Esprit_abstraction_envol_Frida_se recueillir_ouvrage_ravi_
portail_spirale_ascension_croisée
*
Frida, l’incandescente.
Tous les portails laissent passer ta lumière, pour une ascension à la croisée de tous les cieux.
Ton esprit grimpe en spirales. Je suis ravie de t’écrire. Ton ouvrage est un envol. Je me recueille vers l’abstraction.
M.
*
Envol, ascension de l’esprit en une spirale croisée, portail ravi à l’abstraction, les femmes sont à l’ouvrage et Frida se recueille, à sa façon.
B.
*
Le visage ravi, Frida se recueille. Le portail, s’est ouvert sur une spirale endiablée, une ascension croisée. Son esprit, s’abandonne à l’abstraction. C’est l’envol. C’est de la belle ouvrage.
S.
*
Les spirales croisées de la Roue de Fortune poussent à une ascension de l'esprit.
D'abord, se recueillir dans l'abstraction de l'ouvrage.
Puis, comme Dame Frida, passer le portail de l'envol !
O.
*
Je suis ravi de ce portail en spirale ! Mon esprit peut enfin prendre son envol et la distraction de Frida m'a mit du cœur à l'ouvrage. Nous sommes allés nous recueillir à la croisée des chemins, juste avant d'entamer l’ascension des cimes.
G.
*
À la croisée des chemins, j’ai rencontré Frida.
Je me suis recueillie, ravie, devant son ouvrage.
Par la suite, j’ai gravi les marches et je suis entrée dans le Temple. Au cœur du transept, un portail s’est ouvert. J’ai fait taire mon mental, fait abstraction de mes pensées.
J’ai goûté à l’Envol, l’ascension en spirale, lente et délicieuse, l’ivresse de la Grâce ! Avec des ailes toutes douces en plumes blanches de cygne qui m’ont poussé dans le dos...
Les aiguilles du temps ont tourné. Vanité.
Mais moi, je m’en fous, car j’ai ramené un bout d’écorce du paradis !
D.
*
Frida … que regardes tu, Frida ? « Le ciel, me répondras-tu, laisse moi prendre mon envol ». Je sens mon esprit s’emballer, une spirale m’enivre et me porte haut. Ton regard suit mon ascension et dessine un sourire ravi sur ton visage. Mais elle est là, à l’orée du portail, encapuchonnée de sa lumière. Elle, qui se recueille en faisant abstraction de nos regards croisés. Elle, qui en toute sérénité, continue son ouvrage.
P.
*
Envol de l'esprit de Frida,
spirale de l'ascension,
ravie de l'abstraction
elle se recueille sur l'ouvrage,
le portail de son âme
à la croisée de nos cœurs...
JL
*
Tu rêvais, Frida, ton esprit se recueillait, ravi. Tu fixais la croisée.
Une spirale de bleu prenait son envol vers ton âme.
Ton ouvrage, à tes pieds, disait ta passion de l'histoire, des fils et des laines.
Aucune abstraction. C'était l'ascension permanente de ton acte créateur.
Un portail ouvert sur la liberté.
Da.
*
L’esprit de Frida prend son envol et se laisse emporter, ravi, dans une spirale d’abstractions. Dans son ascension, il traverse les riches croisées de son imagination et atteint le portail de l’illumination. La vie et la mort y dansent ensemble, chacune éclot de l’autre dans une fulgurante palette de sensations, les fruits de la douleur sont tout aussi délicieux que le bleu des anges. Agenouillée, l’âme de Frida se recueille et reprend son ouvrage : peindre, peindre et peindre encore.
C.
*
Frida me fascine, son esprit voyage dans les profondeurs de son être. Comme l’enfant sauvage elle poursuit son ascension sans lâcher son ouvrage malgré les clins d’œil de la mort.
Pas d’abstraction sous son calame, la terre la ravit, l’envol de l’aigle aussi, enchantée par le goût de la papaye mûre, emportée par la fulgurance de la spirale de l’amour. Elle se présente au portail de l’ange gardien et se recueille nonchalamment à la croisée de ses chemins créatifs.
Man
P.
Dispute_roue_langueur_ascension_correspondance_éclat_volume_
charnel_sauter_morale_puzzle
*
La roue des doux sentiments était en panne. Les correspondances s’étaient espacées. Le charnel et ses éclats viraient à la morale. Peu de place en ces temps à la langueur. Bientôt, ils allaient sauter dans une dispute en ascension avec toujours plus de volume qui provoquerait un puzzle de déflagrations.
M.
*
Il va sauter ! Et aucune correspondance ne pourra être établie entre ce geste et la raison de son ascension. Est-ce le volume des éclats de voix de la dispute ? La langueur charnelle qui se dégage du mur, échappant à toute morale ? Ou la roue du destin qui a tourné dans le mauvais sens sans qu’il ait pu reconstituer le puzzle de son existence ?
B.
*
– Rends-moi ça
– Non, je garde le puzzle
– Tu as déjà la correspondance.
La dispute avait pris du volume. Ils étaient loin leurs rendez-vous charnels, leur longueur avait volé en éclats. Tout était source de conflit, la morale ou la couleur du ciel, tout était chaotique comme une roue qui saute sur un chemin cabossé. Les mots alimentaient leurs maux et les lettres s’envolaient dans une ascension meurtrière. Dommage, les choses avaient bien commencé.
S.
*
Baissez le volume,
avec vos disputes !
Sautez plutôt sur les puzzles de la morale,
et préférez les langueurs charnelles !
Elles promettent l'ascension vers d'autres éclats...
… sur les roues de jubilatoires correspondances.
O.
*
Psychanalyse du grimpeur
Ou l'art de la chute
Je veux sauter dans le vide
Les pièces du puzzle ont perdu leur éclat
Il n'y a plus de correspondance
Et dans la langueur de l’ascension
La morale a laissé place à l'absurde
Je me souviens vaguement d'une dispute
D'une descente aux enfers
Et le souvenir charnel
D'une montée de volume
G.
*
Je saute à pieds joints dans la Roue de ma Vie.
Le petit singe logé dans ma tête la fait tourner tellement vite qu’autour de moi il n’y a que disputes et éclats.
La morale me coince dans le moyeu et la roue ralentit. Mais ça ne va pas non plus car je suis coincé et ça ne circule pas.
Je mets un pied dehors et j’embrase la voltige ; le Vent me porte et je goûte la langueur charnelle des indicibles.
Je continue à tourner avec ma Roue, les mains cette fois bien accrochées et là, la tête en bas, je vois dans les rayons de ma Vie tous les guides à mes côtés.
Quoi ? Mais vous étiez où ?
Bon, je rassemble les pièces du puzzle, mon écartèlement de Jean Petit, j’augmente le volume de ma clairvoyance et c’est parti pour l’ascension.
J’entame une correspondance avec moi-même, mon moyeu et mes jeux, eux et moi et puis voilà !
D.
*
Le volume était assourdissant, une dispute avait éclaté dans la cour et nous n’entendions plus rien.
J’étais allongé sur mon lit, la roue du ventilateur tournait, tournait, tournait, l’éclat des carreaux était féérique, étalé dans la langueur de l’été, voilà comment j’étais.
Rien à faire, plus rien à faire, j’avais raté ma correspondance pour Barcelone et l’idée de sauter dans un bus de remplacement ne m’avait même pas effleuré.
Après cette fulgurante ascension dans ma nouvelle entreprise où j’avais écrasé, sans aucun soupçon de morale, tous les concurrents à ce nouveau poste, j’étais enfin arrivé à mes fins.
Je profitais de ces instants suspendus, prendre le temps de terminer mon puzzle que j’avais abandonné depuis des mois… peut-être ou alors juste être là étalé sur mon lit, dans la chaleur de cet été torride, et déguster mon café frappé comme un instant charnel.
Man
*
Dans un éclat charnel
comme un éclat de shrapnell,
éclate la dispute, saute la mine.
Ascension de l'obus,
dispersion du puzzle,
ni règles ni morale...
Expansion du volume,
cris et pleurs,
sans repos ni langueur...
La roue du temps passe,
la correspondance s'efface,
la rancœur prend sa place...
JL
*
La dispute leur avait sauté à la gorge. Mais la morale était sauve : pas de correspondance douteuse cachée dans les puzzles ou les placards. Seulement l'éclat de leurs cris, volume au maximum. Finies les langueurs charnelles, l'ascension du plaisir. La roue avait tourné.
Da.
*
« Je te dis que c’est A B C D E F G, un point c’est tout, c’est le b.a.-ba, la correspondance de l’éclat et du volume de la roue de vie est la seule façon de sortir du puzzle de la langueur.
- Et moi je te répète que pour faire sauter la morale, il faut être capable d’abord de schtroumpfer l’intelligence et que c’est l’éclat de mon volume charnel qui permettra l’ascension hors de ces ridicules disputes sans quoi jamais nous ne pourrons transformer le puzzle en œuvre !
- Et moi, je répète que c’est A B C D E F G pour sortir du cercle et reboucher les cases !
- Tu m’exaspères ! Alors bon, moi je te dis agsugle pitipoūūū arheu et je repars dans ma grotte ! Je te laisse avec ta roue de musée mort et ton alphabet d’imbécile ! »
C.
*
Une dispute. Des mots volent en éclat et morcellent le puzzle contre toute morale.
« Faisons la roue, comme les paons », propose-t-il.
« Ah oui, et nous pourrions sauter à cheval aussi », propose-t-elle.
Une langueur s’installe et met un tiède dans leur correspondance.
« Et pourquoi pas une ascension en dirigeable ? », propose une autre elle.
Le volume est à son apogée, les derniers « ils » s’invitent dans une union charnelle.
P.
G.
Renaître_terre_sang_ventre_attente_civilisation_
passé_moule_filiation_peau_mourir
*
Il faut attendre, que la terre tourne et encore pour que les moules de la filiation opèrent. Le sang-chaud, le ventre rond qui tend la peau vont faire renaître. La terre avec les civilisations et leurs passés seront ainsi nourris.
M.
*
Les civilisations ne meurent pas. La terre est leur moule, elles renaissent du passé, dans les ventres en attente, sang et peau témoignent des filiations.
B.
*
Mourir pour nourrir la terre. Ils sont en rang sortis du ventre de la terre, sortis du moule de la filiation, sortis de cette civilisation passée, dans l’attente que le sang colore leur peau et aujourd’hui renaitre.
S.
*
Au fil des civilisations qui peuplent la Terre,
les armées de clones,
issus du carcan d'un moule unique,
tournent autour du ventre dans l'attente d'une filiation.
La peau y abrite l'enfant qui doit renaître.
Dans son sang, le passé va mourir.
O.
*
Naître aujourd’hui pour renaître demain.
À quoi bon ?
Peut-on sortir du moule tout en restant coincé dans sa filiation ?
Voilà une vraie question de civilisation.
Mon sang offert à la Terre et mon ventre qui a faim
Ne sont contre toute attente qu’une peau qui mourra demain.
D.
*
Je meurs de soif
Tu as la peau douce
Cette filiation est coincée sur les bords du fleuve indien
Le moule se trouve dans le palais jaune près de la tour au toit bleu vert
Le passé était couleur de fraise mais la civilisation mongole avait tout délavé
Mon grand-père et moi sommes dans la file d’attente
Le ventre de la terre est chaud, son sang danse et tournoie comme une danse
sacrée
Je sais maintenant qu’il va renaître…le temps de la couleur de fraise.
Man
*
« Re-naître » … ce mot tape entre ses oreilles et fait pulser son sang. Comment changer sans repasser par la terre ? Car c’est de son ventre que jaillit chaque civilisation. Des entrailles de la mère en attente que nous arrivons pour... mourir.
Un frisson parcours sa peau. Il vient du même moule, il appartient donc déjà au passé. « Re-naître » … en fait, comment changer sa filiation !?
P.
*
Renaissent du passé
une armée de guerriers,
du ventre de la terre
surgissent les mystères.
Sans peau, ni sang, ni viscères,
tous du même moule,
la multitude, une foule,
sans crainte de mourir
ni même de pourrir,
sans attente, sans espoir,
ni sens, ni filiation...
Au néant de l'histoire,
a disparu de nos mémoires
l'antique civilisation...
JL
*
Dans le ventre de la civilisation
j'ai vu renaître le sang des hommes et celui du passé.
La terre était le moule du courage et de la filiation
Mourir n'était qu'un songe
Toute peau portait l'attente d'une ivresse.
Da.
*
Dans le moule du monde, d’innombrables civilisations ont vu le jour et ont vu naître et mourir et puis renaître encore quantité d’êtres humains. Chaque génération, dans l’attente d’un futur qui éclairerait ou absoudrait le passé, suit le cours du sang de la terre au ventre et du ventre à la terre sans jamais tirer la leçon qui sortirait l’humanité de son cercle de destruction. Un cœur cherche à percer chaque peau, de filiation en filiation, douleur et ignorance sont transmises et dans le moule du monde, la Terre agonise.
C.
*
Mourir à soi et renaître à la terre
C'est ainsi que je veux fêter mon anniversaire
Le passé, pas si loin, coule dans mon sang
Mais l'armée des ancêtres reste dans le rang
Alors pour sortir du ventre et s'échapper du moule
Je fuis tant qu'il est temps les clameurs de la foule
Et loin de toute attente, de toute filiation,
J'entends mugir sous ma peau le choc des civilisations
G.
JL.
Harmonie_esprit_trésor_inspiration_sérénité_totem_deviner_
byzantin_pudeur_équilibre_prière
*
Elle était inspirée la paysanne byzantine, appuyée sur son totem, véritable trésor de ses ancêtres. Chacun percevait, l’harmonie, l’équilibre de sa prière. Elle, par pudeur, ne pouvait deviner la sérénité qu’elle dégageait et la force des esprits en ce moment sacré.
M.
*
Tel un trésor byzantin, l’équilibre entre l’esprit et le totem provoque l’inspiration et la sérénité. Et derrière cette harmonie, on devine la pudeur, comme une prière.
B.
*
Un dicton byzantin prétend que
« L’harmonie est un trésor pour l’esprit ».
À voir son visage nappé de dorures, je ne peux penser le contraire. Ses yeux qui regardent avec pudeur des icônes en équilibre, laissent deviner que son totem profane alimente ses prières.
« La sérénité est une source d’inspiration ». C’est un autre dicton byzantin qu’une femme tenant un bâton m’a confié avec amour.
S.
*
derrière la pudeur
se devinent
une prière byzantine
un totem de sérénité
des trésors d'harmonie
un esprit d'équilibre
tous
mènent à l'inspiration
O.
*
Inspiration
Harmonie et équilibre
Sérénité de l'esprit voué à la prière
La sensibilité du poète
Clouée au totem de la pudeur
Laisse deviner un trésor byzantin
G.
*
Où trouver l’inspiration ?
Dans la prière au lever du jour qui se mêle à la rosée du matin ?
Dans le totem ancestral qui fait tenir droite ma colonne ?
Dans la feuille d’or byzantine déposée sur la mandorle divine ?
Ma foi s’aiguise par le jeu
Sous la coupole ma voix va chatouiller les cieux
Et ses angelots rieurs.
Et vous savez quoi ?
Ils n’attendent que ça !
Je sors de ma pudeur. Terre et Ciel ne font qu’un.
Je prends mon bâton de pèlerin, je vogue sur les chemins, boussole à la main.
J’ai cherché l’équilibre et j’ai trouvé l’harmonie.
J’ai cherché le trésor au pied de tous les arcs-en-ciel.
Sérénité, tu m’as trouvé.
D.
*
La beauté est harmonie, elle se devine dans chaque geste.
Chaque esprit vivant la recèle comme un trésor intérieur.
À chaque inspiration, elle est une prière, sans pudeur, en équilibre sur deux pieds
comme le totem du dieu Habé et la déesse au bois grisé.
La beauté est assise dans la sérénité du potier, au fond de la forêt d’Abéné près
du monastère byzantin.
Man
*
Loin de là, les hommes et les femmes vivent en harmonie. Non content d’être des faiseurs d’esprit, elles et ils naviguent en sérénité dans un équilibre subtil. Un mélange épicé dénué de pudeur, qui nous laisse deviner une inspiration divine. Ceci est leur trésor, le sacré comme fourreau et l’amour en guise de glaive.
Leurs totems sont fait d’argile qu’elles et ils remodèlent joyeusement en prières.
Ces paroles vous font vibrer ? Alors n’hésitez plus, appelez dès maintenant et réservez votre séjour Byzantin !
P.
*
Tu ne verras jamais ces navires byzantins
ramenant des trésors
Tu regardes ailleurs
dans la pudeur de ta prière
Les cloches t'appellent
dans l'harmonie des anges
Tu n'es plus que sérénité
Tu devines, derrière le Totem,
l'inspiration, le Souffle de vie
Ton esprit en équilibre accueille l'Instant.
Da.
*
La Byzantine, elle se tient au centre, en équilibre et puise son inspiration dans le trésor que se transmettent les femmes de sa famille de génération en génération. La mère droite comme un totem, pilier autour duquel se créé l’harmonie. L’esprit du vivant et la sage sérénité se devinent à travers les gestes, l’amour bat la mesure, force et pudeur rassemblées dans le secret d’une prière qui remonte le cours des siècles. Orient et Occident frottés l’un à l’autre jusqu’à se polir comme pièces d’or glissées sous la langue des morts. Ancêtres voyageuses qui ont ramené jusqu’au centre où elle se tient en équilibre, la Byzantine, tout une malle de tissus d’histoires et de mémoires et chaque fille reprend le fil là où sa mère l’a laissé.
C.
*
De l'antique vérité
est venue l'harmonie,
byzantine divinité,
prière et sérénité...
Dans la pudeur du totem,
équilibre de l'esprit,
on devine le trésor,
la sage inspiration...
JL
B.
Siroco_oisiveté_grenadine_création_s’amuser_rouge_
pulsion_désir_cycle_épure_désert
*
Le désir emplit le désert. L’oisiveté prit une couleur rouge grenadine. Le Siroco, s’amusait de pulsions répétées. Le cycle de la création était advenu. Un vélo très épuré traversa la piste.
M.
*
Assise sur le banc, tu t’amuses dans ce désert et purée le Siroco souffle sur ton désir grenadine. Ton oisiveté alimente ta création. La pulsion t’entraîne dans ce tourment rouge et le cycle recommence au rythme du soufflé de l’accordéon, assise sur le banc…
S.
*
grâce au sirocco
l'épure du désert
le désir suit des cycles
tantôt s'amuser avec la pulsion rouge de la création
tantôt
l'oisiveté grenadine
O.
*
J'aime l'oisiveté ! J'aime m'amuser !
J'ai trouvé dans le désert la pulsion du désir. Le cycle des vents façonne et épure mon besoin de création. Sirocco inspirant pour mes passions rouge grenadine !
G.
*
Si le Sirocco vient du désert
Mon désir naît des rouges pulsions de la Création
Accordéon, poil au menton !
Mais si la grenadine ne vient pas de la grenade,
Je veux bien épurer ma recette de piperade.
Et m’amuser avec les cycles changeants de l’oisiveté et du “ben cette fois c’est promis, j’arrête de procrastiner !”
Poil au nez !
D.
*
Petite Louise boit sa grenadine dans le pré plein d’herbes vertes ; sa jolie petite robe rouge épouse ses épaules arrondies, elle est super contente d’avoir un papa spécialisé dans la vente de cycles mais un peu triste car il est parti en voyage au pays du vent Sirocco. Ça ne l’empêche pas de s’amuser toute la journée face à l’épure réalisée par sa maman qui, elle, est architecte. Sa maman est la championne de la création de maison en bonbons et son papa champion de la
marche de nuit dans le désert.
Louise, elle, elle a plein de désir de vivre et de sourire, la pulsion du jeu est permanente et ne lui laisse aucun moment d’oisiveté.
Man
*
Le désert s’élance devant elle. Elle pose son cycle en béquille et s’arrête pour souffler.
Tout est rouge, brûlant. Son corps aussi. Cette chaleur fait monter ses désirs et ses lèvres sont couleurs grenadine. Elle a envie de s’amuser, de se laisser aller à ses pulsions.
Dans ces moments, elle a un pouvoir de création qui la dépasse et la fait chavirer.
Elle ferme les yeux, laisse ses mains aller vers l’oisiveté et son imagination se débride.
Le voyage commence ici, une épure érotique, chaise longue et verre de sirocco.
P.
*
Du cycle de la création,
du désir de la pulsion,
du désert de la passion,
le Sirocco épure la raison.
Oisiveté ? S'amuser ?
Le bandonéon bouge,
le banc aux néons rouge,
Iles Grenadines,
ou piles de bobines ?
JL
*
De quelle épure étrange viens-tu, beau Sirocco ?
De quel rouge désir rapportes-tu le désert des pulsions,
l'oisiveté du givre ?
Es-tu cycle cruel, création grenadine ?
Ou bien t'amuses-tu, dans ton âme enfantine
à faire guerroyer pour toujours nos passions ?
Da.
*
Dieu installé sur son coussin de sirocco, sirote dans sa grande oisiveté, une délicieuse et divine grenadine. S’étant beaucoup amusé déjà avec sa création, il n’a plus beaucoup de désir ni de pulsions, le rouge du sang de son fils, de la passion et de la fête commence à l’ennuyer. Il songe à entamer un cycle entièrement nouveau et commence à tracer l’épure d’un vaste désert de néant reposant.
C.
*
Dans le désert, le sirocco s’amuse de notre oisiveté. Mais dans cette épure de nature, pulsions et désirs alimentent le cycle de la création et révèlent la nécessité de colorer la vie en rouge intense, comme une grenadine.
B.
Ma.
Regard_fenêtre_souris_dévorer_voir_saugrenu_invraisemblable_
cauchemar_hors_tempête_espace
*
Hors de tout espace rationnel, des souris saugrenues ont vu par la fenêtre, dans les regards dévorés de frayeur, se dérouler le cauchemar d’une invraisemblable tempête.
B.
*
Ce jour-là, la tempête déchira l’espace à moins que ce fut le contraire. Tout dépend du regard que tu portes sur cet invraisemblable cauchemar. Par la fenêtre tu vois des souris en T presque hors champs et alignées, prêtes à être dévorées par ton appétit saugrenu.
S.
*
La souris fuit,
hors espace,
les cauchemars des tempêtes invraisemblables
qui la dévorent.
Ouvrir la fenêtre,
et s'offre à voir
le saugrenu du moindre regard.
O.
*
C'est quand même invraisemblable et saugrenu de se faire dévorer par une souris ! Et tout ce que tu as pu voir en ouvrant la fenêtre, cet espace infini, ces regards oppressants... une tempête hors norme !
Putain de cauchemar !
G.
*
Dans ton regard, une fenêtre s’ouvre sur moi-même; miroir invraisemblable qui m’emporte hors du temps et de l’espace.
Où suis-je ? En quelle partie saugrenue de mon être ?
Je me vois morcelée, abusée, désossée, flottante avec la tempête qui s’abat sur ma tête, et sur celle de la petite souris en train de dévorer cette chaussette qui flotte elle aussi à mon pied…
Mais bon sang ! Baissez le rideau de la fenêtre du monde !
J’ai détourné les yeux. Le cauchemar s’est tu.
D.
*
D’un regard je la trouve sexy.
La souris aime les sushis.
N’est-ce pas un cauchemar l’idée de ne pas y voir ?
Dans l’espace de mon cœur
Il y a une fenêtre, et je vois.
Invraisemblables les oreilles de ce monstre !
Quelle idée saugrenue m’est venue à la vue de ce chevelu, hors de moi tout commentaire…
La tempête fait rage, je suis dévorée par Mickey !!!!
Man
*
Le temps se suspend. Une fenêtre s’ouvre hors de l’espace. Au début, un peu flou, le regard se précise, invraisemblable.
Toujours ce même cauchemar qui continue à me dévorer. L’impression d’être une petite souris au milieu d’une tempête. Une petite souris nue qui se cache sans se voir .. une petite souris saugrenue.
« Bouhouhou… » Minnie m’a quitté !
P.
*
Dans la fenêtre du regard
tempête et cauchemar,
l'espace d'un instant
une fraction hors du temps
saugrenu espoir
invraisemblable à voir,
la souris dévore le rat des champs !
JL
*
Invraisemblable cauchemar !
Hors les regards le fenêtre est muette,
saugrenue comme cette souris qui dévore l'espace,
cette tempête qui s'allume
dans les yeux énucléés de tes songes.
Da.
*
Elle se penche à la fenêtre et ce qu’elle voit est vraiment invraisemblable. Ce n’est pas possible, se pince-t-elle le regard, je dois faire un cauchemar ! Qu’est-ce que c’est que ces Mickey qui dévorent les couleurs et les régurgitent hors des cases. Ces souris saugrenues qui se multiplient dans l’espace à vue d’œil exorbité, déchiquètent tout ce qui leur passe entre les dents. Oh tempête du grand n’importe quoi ! Marie a mal à la tête, tout se confuse et fusionne et elle voit passer sa chambre haut dans le ciel, jamais elle ne parviendra à regagner son lit !
C.
*
Andy tu l’as dit. Tes souris sont en baudruche. Les cauchemars sont saugrenus à ta fenêtre. Pas de regard comme ça, je voudrais te voir dans cet espace sans l’invraisemblable. Tu peux me dévorer dans cette tempête hors du réel.
M.
S.
Mosaïque_recyclage_tulipe_souriant_ouvrage_éclaté_multiple_
main_fractale_foisonnement_service
*
Le service fut un foisonnement souriant, de mains ouvertes, tendues, porteuses de tissus ouvragés, de tulipes cueillies et proposées en mosaïque fractale.
Le recyclage est à l’œuvre, en sourires éclatés et multiples.
M.
*
De multiples mains tendues offrent en souriant une mosaïque de tulipes. Serveurs et servis s’ordonnent dans un foisonnement ouvragé au service d’un recyclage éclaté, tel une fractale.
B.
*
sur un foisonnement de tulipes
et leur jaune souriant
la mosaïque des mains
dans leurs multiples services
le recyclage des dentelles
éclatées en fractal
le tout vibre sur un tableau ouvragé
O.
*
Foisonnement fractal au service du recyclage. Mosaïque de visages souriants et de mains multiples.
C'est la panique ! Envahi par l'angoisse, je ne sais plus quoi dire !
Mémoire éclatée, la cervelle en dentelle, labyrinthe oppressant, le dédale ouvragé m'inspire la fuite.
Ou alors m'allonger dans un champs de tulipes.
G.
*
Es-tu homme ou girafe ?
Tulipe ou perle de pierre ?
Dentelle ou parchemin ?
Dans ce fractal, multiple et éclaté,
Il est un foisonnement de mains ouvertes
Prêtes à rendre service.
Souriante mosaïque, recyclage joliment ouvragé,
Je vous le confirme : on peut y arriver !
D.
*
La main caresse les tulipes jaunes, l’homme frémit à son contact et son cœur est souriant.
La main dessine un motif ouvragé : courbes, lignes, nœuds, les possibilités sont multiples.
La main peut aussi faire du mal et éclater le cœur de la girafe en gardant le sourire.
Elle sait aussi rendre service et apporter sur un plateau, une boisson qui pétille. Les gestes
sont mosaïques, du plus doux au plus cruel, le foisonnement est immense et le recyclage
indispensable. Une fractale se dessine sur le papier mais que vient-elle faire ici ?
Man
*
Visages souriants éclatés qui donnent naissance à la tulipe en mosaïque. Le foisonnement des pétales aux reflet fractal, s’enorgueillissent de services multiples aux mains ouvragées.
P.
*
Mains et regards,
foisonnante fractale d'une mosaïque éclatée,
souriant recyclage au service ouvragé,
dans les pages multiples fleurs de tulipes,
mains et regards, bouches et lippes.
JL
*
Tant de visages éclatés dans ce foisonnement fractal !
D'où sortent-ils, solitaires, multiples et souriants ?
De quelle mosaïque de dentelles, de quel recyclage de sons et de couleurs ?
De quelles servitudes de services ?
Leurs mains se tendent et s'appellent dans une Babel ouvragée de tulipes.
Da.
*
Mosaïque de visages offerte comme bouquet de tulipes multicolores, visages souriant et foisonnement de mains tendues, ouvrage éclaté de l’humain dans ses multiples activités de service, recyclage de la joie inconditionnelle : de chacun naît une fractale de bienfaits, tout est simple et beau comme pelage de girafe.
C.
*
Les champs de tulipes obéissent à de multiples équation, tout comme les mosaïques, les fractales, les lignes de la main, les napperons ouvragés en papier éclaté, le foisonnement des drapés, les projets de recyclage. C’est trois francs pour le service, dit-il en souriant.
S.
C.
Fuite_renversant_gémellité_âme_drame_fauve_volume_drapé_
volcanique_astral_recommencement
*
Elles s’enveloppèrent dans un drapé, renversant et astral. La gémellité de leur âme ne faisait pas de doute. Celle-ci prenait du volume. Elles couraient vers un drame volcanique et fauve. Pas de possibilité de fuite, mais un recommencement par le feu.
M.
*
Le drame se joue à plein volume, volcanique. Tandis que les âmes, dans un éternel recommencement, s’échappent du drapé astral, devant la gémellité renversante, s’opère la fuite du fauve.
B.
*
L’âme et le drame ont des liens de gémellité renversants. Leurs origines sont volcaniques ou astrales suivant les théories de la fuite en avant, comme un fauve drapé dans l’ultime recommencement. Que diable !
S.
*
Une fuite astrale malencontreuse...
… et c'est le drame du fauve
renversant la gémellité de ton âme.
La clé du recommencement
est de draper ta nature volcanique
dans tous les volumes nés de tes écrits.
O.
*
Le volume drapé de ton âme fauve n'a d'égal que la gémellité volcanique du drame de ta fuite. Renversant recommencement astral !
G.
*
Que diable vas-tu chercher dans les méandres de l’âme ?
Le fauve tapi derrière toi te guette, au moindre faux-pas, c’est le drame !
La fuite en avant est vaine.
Le pont lunaire qui se dresse devant toi t’emporte vers l’astral, mais demain, c’est l’éternel recommencement…
Le silure drapé d’écailles aux reflets volcaniques prend du volume et son Envol.
Il a dérouté le félin, renversant, non ?
Ton double acrobate fait un pied de nez au vertébré.
Gémellité.
Dans le brasier intérieur, tu l’as enfin retrouvé !
D.
*
La gémellité est un drame qui empêche toute fuite. L’âme des deux êtres est irrémédiablement drapée l’une dans l’autre. Chaque départ de l’un ou de l’autre est un moment volcanique, leur corps astral reste lié, ils ne peuvent pas se séparer. Chaque pas est renversant comme un fauve prêt à bondir. Même un casque intégral ne suffit pas à s’isoler de leurs cris déchirants si on vient à les séparer, rien ni personne ne peut les séparer, pas même le Cheval Renversant, ni le poisson Recommencement
Man
*
« Au feu ! »
L’alarme est déclenchée, renversant son lot de drame au passage. Certains fauves prennent la fuite. D’autres, drapés de silence, y voit un recommencement.
Une âme volcanique se sentirait à son aise. Et dans son volume astral, le diable qui s’est fait tirer la queue, se découvre une part de gémellité avec la lune.
P.
*
Lapis-lazuli et jade,
gémellités cosmiques,
âmes sœurs volcaniques,
gemmes délitées,
météorites astrales
dans un éternel recommencement...
Fuite du fauve
qui hume le drame
et vite se sauve,
volutes et volume du feu,
d'un renversant dieu
drapé de flammes...
JL
*
Ton âme volcanique
a l'éclat renversant
de ce soleil en fuite
Un volume de feu et de diableries
Pour toi, oublieuse de ta gémellité,
c'est un éternel voyage,
un recommencement,
un drame fauve,
un souffle astral.
Da.
*
Le drame astral, vous dis-je, oui c’est arrivé cette nuit ! D’abord la caravane qui a pris feu et elle, elle a pris la fuite à cheval avec son chat. Un problème de gémellité de l’âme et un tempérament trop volcanique lui a fait foncer tout droit dans le drapé renversant d’une poubelle, où elle aurait dit chercher un peu de sérénité. C’était sans compter sur le diable qui passait par là à trottinette comme par hasard et le chat — véritable fauve en vérité — l’a pris pour une souris brune mais avant même qu’il ne puisse lui bondir dessus, une pluie d’énormes météorites provoqua bien avant l’heure le réveil du Bouddha. Le Poisson de la Fin des Temps a donc enclenché le grand recommencement alors que ce n’était pas du tout l’heure. Un drame astral, vous dis-je et de grand volume, on ne sait pas ce qu’il va se passer mais si j’étais vous, je mettrais mon casque.
C.
Et un grand remerciement à Jean-Luc et L'Oustal pour le chaleureux accueil,
on remet ça fin janvier ;-) :
22:25 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
05/11/2022
Atelier Collage & écriture du 26 octobre 2022
O.
homme_ persévérance_mort_lumière
La mort accrochée à ses tibias, une main au volant de sa voiture de sport, son élan vers la lumière aura raison de sa persévérance.
G.
Le dieu puissant de la possession aujourd’hui est mort dans la lumière. Les hommes ne connaissent plus la persévérance et l’amour, ils meurent tous dans l’ennui, dans la pauvreté ou dans la richesse excessive.Tout juste sorti du cercle des origines, l'homme se mesure à Dieu et brûle de la flamme divine.
J.
Homme, tu retourneras en poussière avait dit l’homme d’église. D’accord, mais avant d’y retourner, il faudrait déjà en sortir, avait-il pensé et c’est avec persévérance qu’il avait tenté de s’arracher au tourbillon premier : travail, argent, épouse, voiture, tout retomberait avec lui en poussières mais qui dont éteindrait derrière lui la lumière ?
C.
La vendeuse des quatre saisons s'est installée sous ma fenêtre. Elle attend, des légumes d'été mêlés aux crânes dans ses paniers, la fin annoncée. L'homme passe. À peine sorti du chaos qu'il supplie qu’on lui accorde la lumière, mais déjà la mort rôde. Avec persévérance, il a franchi les âges, invoqué et escroqué les dieux, espéré… Déjà l'heure n'est plus aux passions flamboyantes mais aux examens de conscience, à la sagesse acceptée : « Souviens-toi que tu es né poussière et que tu redeviendras poussière »
O.
J.
diffracté_caillou_partition_fragilité
La pensée diffractée diffuse ses rayons. Caillou planté au cœur de la partition, l'âme du peintre visité traverse les regards.
Coup de feu, rouge sang, fragilité du souvenir et de l'instant.
G.
Un caillou a traversé la fenêtre, éclater la vitre en morceaux. La lumière qui semble diffractée mêle les fragments de verre aux partitions éparses qui jonchent un tapis inondé de sang. Les programmes du prochain récital narguent l'espace de ce qui me reste de vie. Ma musique, en lambeaux, remise en question par la fragilité des choses, les pitreries du destin . Rien ne se passe comme prévu. Lâche ton revolver ! rien ne se résout dans la violence.
O.
Immobile devant la fenêtre, elle contemple le crépuscule aux ondes diffractées et tandis que dans son cœur se joue la partition de la fragilité, elle laisse remonter à sa mémoire tous les visages du passé. À la marelle du temps, elle a joué : 1 2 3 4 5 6, éviter l’enfer, tomber sur paradis, petit caillou blanc de sa vie qu’elle a lancé bien sagement. Petit caillou blanc de son cœur. Immobile, elle contemple les lambeaux de sa vie sans pleurer tandis que tombe la nuit et le doigt sur la gâchette, elle joue à la roulette russe : enfer ou paradis…
C.
Un caillou, un seul, dans le rouge sang. Est-ce un symbole ? pourquoi cette image diffractée empreinte de fragilité, surement une partition, une émotion, un instant de vie comme une onde lumineuse, dans un arbre qui ne cesse de parler.
J.
G.
cauchemar_prisonnier_consommation_conscience
Oui ! notre cinéma est toujours ouvert, notre vie stimule la pellicule. Le grand REX, opportuniste diffuse les films qui parlent à notre conscience. Apprenons le rire, le cauchemar, l’amour, la musique, la mort... et bien d’autres choses. Il ne faut pas que nous devenions prisonniers de notre consommation, les images défilent tout au long de la vie.
J.
Il disait : « la terre est bleue comme une orange », je pensais : la vie a basculé dans un cauchemar ! « Qui a volé l’orange ? » Tours de verre, lumières des galeries commerciales, fureur et agitation …nous sommes des nains de jardin, des pantins au mauvais goût institué, prisonniers de nos habitudes de consommation comme les pélicans qui ingèrent n'importe quoi. Mais pour ces derniers, quand leur proie est bien au chaud dans leur poche gulaire, ils recrachent l’eau qu’ils ont avalée en s’emparant du poisson, c’est alors seulement qu’ils l’engloutissent …Quand cracherons-nous notre conscience avant d’ingurgiter n’importe quoi ? En attendant ce jour illusoire, m’offrir une balade ; cheveux au vent, avaler un peu de CO2 dans la vieille 2 CV de papa !
O.
Sainte Trinité du Boulet de la Sainte Consommation, priez pour nous pauvres prisonniers du cauchemar matérialiste. Du grand cinéma roi de la vie, les spectateurs sont sortis tout affolés, les uns divaguent à propos d’un grand pélican de la mort qui voudrait les gober, d’autres sont restés dans la salle, ils se seraient étouffés avec des frites. Dieu est une tête de veau, hurlent les autres et tous de vomir leur tripe dans le caniveau. Sainte Trinité du Boulet de la Sainte Consommation, priez pour eux et pour l’avènement de la conscience collective, dit très calmement l’homme qui sort en dernier de la salle en jonglant avec des oranges.
C.
Innocent souvenir d'un voyage en 2CV,
Le rêve se transforme en cauchemar !
Le règne glorieux de la consommation est désormais révolu,
Carcasses et vieux déchets font bien marrer les nains !
Mais n'es-tu pas pour l'instant prisonnier de cette conscience ?
G.
C.
solitude_ouverture_caverne_quête
Tout se bouscule, tout se ferme dans l’obscurité de la caverne. Pourtant cette nuit, avec ou sans homme, la frontière n’existe pas. Regarde, malgré tout, si elle apparait l’ouverture est là ! Proche.
La quête est incessante et la solitude se vaincra.
J.
Écrire. Écrire au-delà des frontières, trouver une issue, une ouverture à ma solitude peuplée. Ouvrir une fenêtre sur le monde, assassiner le paraître et tous ces hommes qui m'assaillent. je les veux sans têtes, sans regards, et nus. Ils traverseraient ma vie comme des fantoches, me laisseraient poursuivre ma quête, seule dans ma caverne, enchaînée à mes ombres. Quand je ferme les yeux, vêtue de dentelles et de froufrous d’une autre époque, je voyage dans un monde imaginaire au milieu des cygnes et des chevaux ailés. La vie n’est acceptable qu’onirique. Un homme tente cependant le passage à travers une trouée de lumière. Arrivera-t-il à m’atteindre ?...
O.
Homme des cavernes, il est grand temps de naître !
Saute dans le vide sur le dos de Pégase
Le voyage est risqué, par-delà les frontières,
Mais l'histoire s'écrit et elle devrait te plaire...
La femme solitude parée de son sourire et ses plus beaux atours
Se déploie comme un cygne dans ta profonde nuit...
C'est peut-être l'ouverture espérée de ta quête !
G.
Crapahuter nu dans les souterrains du sens, toujours cette quête d’une improbable ouverture, solitude de qui a perdu sa quête, sa tête même en des transes archaïques pour oublier la poussière et les vieux plis du passé. Rejouer la métamorphose du cygne, croire encore au cheval ailé, à la lumière qui perce la nuit de l’homme. Écrire comme ouvrir une fenêtre qui s’ouvre sur une fenêtre qui s’ouvre sur… Retourner au fond de la caverne interroger les ombres, descendre encore jusqu’au lac profond où se dissolvent les frontières. Plonger alors jusqu’au noyau et se fondre au métal en fusion pour en tirer la joie qu’il faudra de sa main propre forger.
C.
20:05 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
17/10/2022
Week-end atelier Collage & écriture à Oloron Ste Marie - 12 & 13 novembre 2022
08:49 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE, ÉVÈNEMENTS ARTISTIQUES, LITTÉRAIRES & CO | Lien permanent | Commentaires (0)
15/10/2022
Atelier Collage & écriture du 10 octobre 2022
L.
apesanteur_ douceur_ chocolat
Bleu, bleu du ciel. Le temps s'est arrêté. Apesanteur de l'instant ouvert à la douceur. Tourne comme un derviche prieur l’improbable cosmonaute de ton songe, aérien et mystérieux. Enfoncée dans les coussins moelleux du sofa, rêveuse, tu appelles une gourmandise, une énorme coupe de glace au chocolat, une autre de champagne qui stimuleraient ton désir. Tu accepterais enfin que la princesse russe qui sommeille en toi puisse accéder au septième ciel.
O.
Moment d’apesanteur dans le suave d’un hors-temps de volupté, fondant comme chocolat, luxueux et pétillant comme une coupe de champagne. Sortie dans l’espace du temps pour soi. Robe lumière de princesse, tapis moelleux de sultan, le geste lent, sensualité de l’instant, gourmand, hédoniste, égoïste, oui, oui, oui ! Laissons-nous planer au-dessus du malheur, bercés par le grand bleu de la douceur. Tchin mon amour !
C.
Planant dans la stratosphère, l’astronaute hallucine. L’oxygène vient à manquer. En apesanteur, son cerveau en roue libre confond le bouton d’arrêt d’urgence avec une grosse boule de glace vanille entourée de chocolat. Il salive d’avance. Les morceaux de cacao éclatent comme un hublot. À ses côtés, Aladin chevauche son tapis volant. Sa visière se craquèle et des bulles de champagne s’échappent de son casque. La main de la dame du lac infini émerge des profondeurs cosmiques. Le velours de sa robe aux arabesques chocolatées est d’une grande douceur. Et de sa voix onctueuse, elle l’apaise : « Ne t’en fais pas, tout va bien se passer. Tu reprendras bien un peu de glace… ».
L.
O.
cinéma_sable_manivelle
La séance peut commencer au cinéma « Paradisio ». La vieille manivelle va encore une fois être actionnée. Dans la pénombre, les habituels amoureux s’enlacent. Ils sont là depuis le début. Ça fait un siècle. Leur passion a jalonné le sable du désert où le taxi pour Tobrouk s’est enlisé. Ou bien est-ce la voiture de James Dean ? Elle a calé sous l’impact de son illustre conducteur. Des hippies dans l’Hair du temps l’ont recouverte de messages de paix et d’amour. Et la pellicule déroule sa bobine inlassablement : science-fiction, drame, péplum… Tout y passe et tout se mélange. C’est Halloween au pays de Mme Butterfly. Hollywood sans le chewing-gum. Peu importe, les amoureux ne se lassent pas. Ils desserreront leur étreinte juste pour les pop-corn et une glace café-vanille. Pour reprendre des forces. Dans un siècle, ils seront toujours là.
L.
Un coup de manivelle et les voilà partis ! Cinéma, voyage, la même aspiration à l’évasion. Salon de sable, rêve d’ailleurs, le monde par un seul baiser est renversé. Road-movie intérieur en quadrichromie, le style baroudeur des sensations. Un coup de manivelle et les voilà de retour. Écran noir, le rêve a fleuri.
C.
Les acteurs ont déserté les feux de la rampe, mais la voiture oubliée, abandonnée sur le sable par quelques truands, ronronne. Qu’ont-ils fait de l’arme qui a explosé le pare-brise ? Moteur ! Tourne, tourne la manivelle. Les masques tombent. La machine immobilisée prend vie, ouvre la route aux amoureux transformés en statue de sel, à mes divagations fiévreuses… Je fais du cinéma. Le vent du large décape la scène. Mirage ou changement de décor ? Quelle est donc cette jeune femme brune ? Anna, Anna Magnani, c’est toi ?...
O.
C.
vol_carcan_hémoglobine
Un vol d’oies sauvages a fendu le ciel comme on te fend ton âme, à toi, la femme lésée, prisonnière de ton carcan, ta burqa imposée, pendant que les autres femmes, celles de l’autre monde usent de leur corps, le bougent sans savoir, et la vie coule sous les gourmandises, la luxure ou la nudité permise. Le caprice est de mise, à moins que pour elles aussi la vie ne se complique et s’achève sur un tapis de roses dans un flot d’hémoglobine…
O.
Dans le crâne venteux subsiste la mémoire d’un vol dans le couchant. Le guerrier a mené sa vie d’une poigne de fer. Il a parcouru des endroits immuables où aujourd’hui encore les anges côtoient les tortionnaires. Où les rêves pavés de roses se mêlent aux flaques d’hémoglobine. Le rouge cerise fissure le sourire et les mains tendues à travers les âges tentent toujours de soulever les herses. Des mains d’où surgit l’art pour combattre les larmes, les armes. La lumière vient de là : les deux femmes sont nues et claires comme l’air, libérées de leur carcan. Elles volent dans le couchant.
L.
Par le pouvoir des crânes de nos grandes mères, jaillissement des sucs et des perles ! Par le pouvoir du jus de cerise et de la Fortune qui veille sur le sourire de nos petites filles, vol au-dessus des carcans ! Par le pouvoir des forges solaires, des roses pourpres et du lait blanc de lune, frottements d’ailes à infuser dans l’hémoglobine des mâles endormis. Par le pouvoir des évidences : femme, vie, liberté ! Le règne des assassins est terminé !
C.
19:24 Publié dans * ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE | Lien permanent | Commentaires (2)