08/06/2022
Harald Albrigtsen - Baleines à bosse sous des aurores boréales en Norvège
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05/06/2022
Warsan Shire
Personne ne quitte sa maison
À moins d’habiter dans la gueule d’un requin.
Tu ne t’enfuis vers la frontière
Que lorsque toute la ville s’enfuit comme toi.
Tes voisins courent plus vite que toi
Le goût du sang dans la gorge.
Celui qui t’a embrassé à perdre haleine
Derrière la vieille ferronnerie
Traine un fusil plus grand que lui.
Tu ne quittes ta maison
Que quand ta maison ne te permet plus de rester.
Personne ne quitte sa maison
À moins que sa maison ne le chasse
Le feu sous les pieds
Le sang qui bouillonne dans le ventre.
Tu n’y avais jamais pensé
Jusqu’à sentir les menaces brûlantes de la lame
Contre ton cou.
Et même alors tu conservais l’hymne national
À portée de souffle
Ce n’est que quand tu as déchiré ton passeport
Dans les toilettes d’un aéroport
En t’étranglant à chaque bouchée de papier
Que tu as su que tu ne reviendrais plus.
Il faut que tu comprennes,
Que personne ne pousse ses enfants dans un bateau
A moins que la mer te semble plus sûre que la terre.
Personne ne brûle ses paumes
Suspendu à un train
Accroché sous un wagon
Personne ne passe des jours et des nuits dans le ventre d’un camion
Avec rien à bouffer que du papier journal
À moins que chaque kilomètre parcouru
Compte plus qu’un simple voyage.
Personne ne rampe sous des barrières
Personne ne veut être battu
Ni recevoir de la pitié.
Personne ne choisit les camps de réfugiés
Ni les fouilles à nu
Qui laissent ton corps brisé
Ni la prison
Mais la prison est plus sûre
Qu’une ville en feu
Et un seul garde
Dans la nuit
C’est mieux que tout un camion
De types qui ressemblent à ton père.
Personne ne peut le supporter
Personne ne peut digérer ça
Aucune peau n’est assez tannée pour ça.
Alors tous les :
« À la porte les réfugiés noirs
Sales immigrants
Demandeurs d’asile
Qui sucent le sang de notre pays,
Nègres mendiants
Qui sentent le bizarre
Et le sauvage,
Ils ont foutu la merde dans leur propre pays
Et maintenant ils veulent
Foutre en l’air le nôtre »
Tous ces mots-là
Ces regards haineux
Ils nous glissent dessus
Parce que leurs coups
Sont beaucoup plus doux
Que de se faire arracher un membre.
Ou les mots sont plus tendres
Que quatorze types entre tes jambes.
Et les insultes sont plus faciles
À avaler
Que les gravats
Que les morceaux d’os
Que ton corps d’enfant
Mis en pièces.
Je veux rentrer à la maison
Mais ma maison est la gueule d’un requin
Ma maison est le canon d’un fusil.
Et personne ne voudrait quitter sa maison
À moins d’en être chassé jusqu’au rivage
À moins que ta propre maison te dise :
Cours plus vite
Laisse tes vêtements derrière toi
Rampe dans le désert
Patauge dans les océans
Noie-toi
Sauve-toi
Meurs de faim
Mendie
Oublie ta fierté
Ta survie importe plus que tout.
Personne ne quitte sa maison
A moins que ta maison ne chuchote grassement à ton oreille :
Pars
Fuis-moi.
Je ne sais pas ce que je suis devenue
Mais je sais que n’importe où
Vaut mieux qu’ici
Traduction le Boojum
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26/05/2022
Véro Ferré
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23/05/2022
Dans l'ici d'un homme de Guillaume Metz
Textes de Thierry Metz
Comédiens : Guillaume Metz et Lionel Mazari
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10/05/2022
Antonin Artaud - novembre 1947
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18/03/2022
Boris Vian - L’évadé
Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie
Il respirait l'odeur des arbres
De tout son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil
Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau
Il y a plongé son visage
Il riait de joie, il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil
Le temps de rire aux assassins
Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de courir vers la femme
Il avait eu le temps de vivre.
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07/03/2022
Boris Vian
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Les inflitrés par Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre

https://allary-editions.fr/products/matthieu-aron-et-caro...
"Pour l’année 2019, soit avant la crise sanitaire, l’Etat se serait acquitté de près de 800 millions d’euros auprès de ces entreprises, selon la Fédération européenne des associations en conseil en organisation. Mais dans leur livre-enquête les Infiltrés : comment les cabinets de conseils prennent le pouvoir dans l’Etat (Allary Editions), publié jeudi, les journalistes Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre estiment plutôt que le gouvernement a déboursé entre 1,5 milliard et 3 milliards d’euros par an. Un «suicide assisté de l’Etat», décrivent-ils."
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26/02/2022
Les médias vous mentent sur l'Ukraine
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25/02/2022
Arno Peters - Mappemonde réelle
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23/02/2022
Kathy Acker, cannibale littéraire
L’écrivain postmoderne Kathy Acker est morte le 29 novembre 1997, le corps ravagé par le cancer. Elle est morte dans une clinique qu’elle était allée chercher au Mexique pour y suivre un traitement alternatif. Ce n’est que très récemment qu’elle avait subi une double mastectomie et pour diverses raisons, certaines d’ordre financier, elle s’était détournée des traitements modernes, la chimiothérapie ou l’ablation du sein par exemple, pour choisir des traitements naturels.
Kathy Acker naît en 1944 et grandit New York dans une riche famille juive allemande. Son père quitte sa mère avant qu’elle naisse, il résulte une relation difficile entre elle et sa mère, et elle se sent toujours marginale dans une famille bourgeoise. À dix-huit, sa famille lui coupe les vivres. Au début des années soixante, elle suit des cours de littérature à l’université de Boston et en Californie. Elle emménage ensuite à New York et y travaille un temps comme strip-teaseuse pour subvenir à ses besoins. Parallèlement, elle fréquente assidûment la scène littéraire et poétique de St. Mark’s Place. Cette combinaison impossible signifie qu’elle est toujours déchirée, vivant une double vie, dans deux Moi différents. À cette époque, elle ne trouve pas sa place dans la culture hippy émergeante qui déteste tout ce qui ressemble de près ou de loin aux homosexuels, dealers, travestis, prostituées et autres déviants. Elle écoute le Velvet Underground, travaille sur la 42e rue, n’est jamais très loin du milieu d’Andy Warhol et de la faune de la Factory en général. Sa mère, qui s’est remariée tardivement, se suicide au milieu des années soixante-dix. Il semble que ce drame joue un rôle important dans son écriture, mais aussi dans sa vie. Au début des années 70, elle vit à San Francisco, puis va à New York et déménage à Londres au cours des années 80. Un petit scandale éclate lorsqu’on l’accuse de plagiat pour une histoire écrite sur Toulouse- Lautrec dans Young Lust, dans laquelle est incluse une petite partie déconstruite à partir du Pirate de Harold Robins. En 1986, son roman Sang et stupre au lycée est interdit en Allemagne sous couvert de protection de l’enfance. Mis à part les thèmes de l’inceste et du sadomasochisme, le fait que ce roman n’ait prétendument pas de sens a beaucoup ulcéré et déconcerté les censeurs qui, choqués, lui reprochaient ses incorrections grammaticales, dessins, calligraphie, extraits en persan, confusion entre rêve et réalité et l’incohérence générale du récit. À son retour à New York en 1990, Kathy Acker prend brutalement conscience du fait que le milieu de l’art expérimental et avant-gardiste dans lequel elle a grandi s’est fissuré et a disparu sous la pression du conservatisme politique et des intérêts commerciaux de l’art officiel. Une fois de plus, le milieu de l’art est dominé pas les hommes et les blancs, ce pour quoi elle le critique. Il est désincarné et a pratiquement disparu. Elle s’établit alors à San Francisco. Au cours de sa carrière, elle publie nombre de livres influents et brillants, dont Sang et stupre au lycée [Blood and Guts in High School], Empire of Senseless, Don Quichotte [Don Quixote], Grandes espérances [Great Expectations], Kathy Goes to Haïti, Pussy, King of the Pirates et bien d’autres.
Kathy Acker est un écrivain post-beat et féministe unique et irremplaçable […] Elle est morte l’année tragique qui a également vu disparaître William Burroughs et Allen Ginsberg.
Hormis Burroughs, Kathy Acker fut très influencée par la philosophie française, le féminisme particulièrement, et connaissait très bien Bataille ou Sade (que la plupart des féministes trouvent douteux). Mais, comme elle disait, ce n’est qu’après avoir lu L’Anti-Œdipe de Deleuze et Guattari, ainsi que certains travaux de Michel Foucault qu’elle a finalement compris la théorie sous-tendant ce qu’elle faisait par intuition. C’est alors seulement qu’elle a pu mettre des mots sur son travail, comprenant que d’autres expérimentent et pratiquent le même mécanisme de pensée schizoïde qu’elle-même. […]
L’étiquette de pseudo plagiaire que l’on attribue à Kathy Acker vient d’une technique narrative par laquelle elle s’approprie des textes, partant de différentes sources, et procède à leur déconstruction en jouant avec eux, modifiant, coupant, recomposant, réécrivant et éclatant les originaux. Elle sépare, coupe et insère les textes dans des contextes différents, changeant les sexes et chamboulant l’ordre. Mais là encore cette tentative n’est pas le seul fait de Acker, ainsi Nova Express de William Burrouhs utilise des cut-ups de Shakespeare, Rimbaud et Jack Kerouac.
Ayant passé son adolescence à New York, Kathy Acker connaissait très bien la scène du cinéma underground et expérimental. Elle s’est mariée avec le compositeur de musique expérimental Peter Gordon. De ce point de vue, le travail d’écrivain de Kathy Acker peut-être comparable à celui d’un cinéaste ou d’un musicien. De nombreuses techniques qu’elle utilise proviennent de ces médias, qu’elle applique ensuite à ses textes. Ainsi du montage, cut-ups, sampling, surimpression, postsynchronisation et le refus de la linéarité. Un temps, alors qu’elle habitait Londres, Kathy est devenue amie avec Genesis P-Orridge (de Throbbing Gristle et Psychic TV). Ils s’attaquaient ensemble à cette société imprégnée d’une sorte de sadomasochisme qui pousse les hommes à désirer leur propre répression, via la publicité, la variété commerciale et le christianisme. Où la répression du désir, la culpabilité et l’instinct de mort semblent infecter tout ce qui existe. […]
Les féministes devraient-elles brûler Kathy ? Kathy Acker est presque toujours restée étrangère au mouvement féministe. Sa marginalité l’a quelque peu mise en porte-à-faux avec le féminisme dans ce qu’il peut avoir de plus prude. Lors d’une interview radiophonique, elle a déclaré avec désarroi que la féministe allemande Germaine Greer avait reproché à l’une de ses amies de porter des chaussures sur lesquelles était inscrit « Fuck Me ». Elle avait l’habitude d’aller dans les librairies et de dessiner des pénis dans les livres de la féministe radicale (c’est ainsi qu’on l’appelle) et militante anti-pornographie Andrea Dworkin. Elle était l’une des ses « principales bêtes noires ». […] Les féministes qui ont influencé Kathy Acker sont entre autres, Luce Irigaray, Elizabeth Grosz et Judith Butler.
Paroxysm, novembre 2002
Traduit par Norbert Naigeon
Source : https://www.editions-laurence-viallet.com/cahier/en-memoi...
écouter aussi :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-compagnie-des-p...
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18/02/2022
Michel Serres (2016)
12:38 Publié dans RÉSONNANCE | Lien permanent | Commentaires (0)
13/02/2022
Mathieu Slama - Adieu la liberté Essai sur la société disciplinaire
09:04 Publié dans RÉSONNANCE | Lien permanent | Commentaires (0)
12/02/2022
Michaël Serfaty
"« Je ne trahis pas, je témoigne. Je ne révèle pas, je m’insurge. Je ne dévoile pas, je crie. », écrit Michaël Serfaty, gynécologue et photographe.
Depuis trente ans, dans un volumineux carnet d’artiste – composé de dessins, de bouts de scotch, de ficelles et de tissus, d’images collées, de menus objets, de tickets divers -, il note des phrases, des fragments d’histoires, des réflexions émises par les patientes reçues dans son cabinet.
Un livre publié par Arnaud Bizalion Editeur, avec qui il avait déjà réalisé en 2019 Les Bras du séquoia, recompose cet ensemble très riche, surtout très émouvant, et totalement personnel dans la traduction en gestes plastiques des paroles fondamentales qu’il entend."
Michaël Serfaty, Je vous écris avec la chair des mots, textes de Sylvie Hugues et Marie Darrieussecq, graphisme et maquette Marie-Anne Hauth, Arnaud Bizalion Editeur, 2020
Voir sur le site de l'artiste auteur :
https://www.michael-serfaty.com/je-vous-%C3%A9cris
14:09 Publié dans ARTISTES QUI M'INTERPELLENT, RÉSONNANCE | Lien permanent | Commentaires (0)
30/01/2022
Nestor Makhno, paysan d'Ukraine
Un révolutionnaire anarchiste quasi oublié enterré à Paris au Père Lachaise
21:47 Publié dans RÉSONNANCE | Lien permanent | Commentaires (0)