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Noé Nectar et son étrange voyage de John Boyne

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Gallimard Jeunesse, novembre 2012

illustrations Oliver Jeffers, traduit de l’anglais (Irlande) par Catherine Gibert

255 pages, 13 €

 

 

Voilà un roman original et atypique qui aborde, avec grâce et imagination, un sujet aussi grave que la mort d’un parent. À contre-courant des mangas et des histoires truffées de gadgets high-tech. L’étrange voyage de Noé Nectar est doté de ce qu’on pourrait appeler un charme d’antan, renforcé par les illustrations en noir et blanc qui semblent sortir tout droit d’un vieux manuel scolaire. Un récit à tiroirs, renfermant bon nombre de surprises, qui, tout en épinglant quelques travers, porte à l’honneur des valeurs humaines comme le courage, la persévérance, l’amour du travail bien fait, l’entraide, l’engagement et l’importance de la relation humaine qui est bien plus essentielle que la réussite dans le monde extérieur. En effet, rien ne sert de courir vite, si nous n’arrivons pas à temps là où nous sommes réellement attendus par ceux qui nous aiment vraiment. C’est aussi un très bel hommage au travail des mains, à l’artisanat dans ce qu’il a de plus noble.

Noé est un petit garçon de 8 ans qui quitte sa maison, ses parents, un beau matin, très tôt, bien décidé à ne plus jamais y revenir. Ce n’est pas qu’il n’aime pas ses parents, mais il refuse d’affronter l’inacceptable. C’est pourquoi il doit partir à l’aventure et très loin. Sa maison est à la lisière de la forêt et il prend donc le chemin qui s’y enfonce. Un chemin qui va le conduire presque tout droit dans un monde qu’il ne soupçonnait pas, où les arbres ont du caractère comme les objets qui sont animés et souvent dotés d’un prénom et où les animaux parlent. Après avoir traversé deux villages aussi bizarres et inquiétants l’un que l’autre, Noé qui commence à avoir vraiment très, très faim, atteint un troisième village où il fera la rencontre d’un teckel et d’un âne, qui lui aussi a continuellement très, très faim. Dans ce village, près d’un arbre plus étonnant encore que les autres, il découvre une drôle de maison toute biscornue, défiant toutes les lois de la construction. Surprise de taille, c’est un magasin de jouets ! Noé ne peut résister à l’envie d’y entrer. Là, se trouvent tous les jouets dont un enfant pourrait rêver, mais en bois. Tout est en bois, pas le moindre bout de plastique ! En bois et peint dans des couleurs tellement plus belles que tout ce qu’il connaît, que Noé ne saurait pas dire leur nom. Un magasin inquiétant lui aussi tout de même, où d’innombrables pantins semblent conspirer, où les portes se déplacent toutes seules, où les sonnettes sonnent si elles le veulent, où les pendules sont timides, où les planchers font ce qu’ils peuvent pour ne pas que vous tombiez dans le vide. Quant au coucou qui donne l’heure, c’est un véritable coucou qui entre par la fenêtre toutes les heures. Dans ce lieu extraordinaire, vit un vieil homme qui va accueillir Noé, l’inviter à manger et à qui, peu à peu, Noé va se confier. Le vieil homme aussi va lui raconter sa vie, aussi étrange et exceptionnelle que cette maison où il demeure et où avait vécu son propre père, un certain Gepetto… Et c’est ainsi que cet univers totalement imaginaire va croiser un conte que tous les enfants connaissent, celui de Pinocchio.

 

Cathy Garcia

 

 

 John Boyne by Richard Gilligan.jpgJohn Boyne by Richard Gilligan

 

 

 

John Boyne est né en Irlande en 1941 et vit aujourd'hui à Dublin. Il a étudié la littérature anglaise et l'écriture. John Boyne a commencé à publier ses premières nouvelles à l'âge de 20 ans. 70 d'entre elles sont publiées. Auteur de six romans, «Le garçon en pyjama rayé» fut couronné de deux Irish Book Awards, sélectionné pour le British Book Award et brillamment adapté au cinéma. Ses romans sont traduits dans trente langues différentes.

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