Origines de l’islam : ses racines païennes matriarcales – les 3 déesses de la Kaaba
Aujourd’hui encore, les fouilles archéologiques sont quasi-interdites en Arabie Saoudite, à croire que cela en dérangerait certains.
L’arrivée du patriarcat en Arabie
Le patriarcat s’est installé progressivement par la guerre à partir du IVème millénaire avant Jésus-Christ, et semble commencer à Sumer en Mésopotamie. Les anciennes déesses-mères ont été conquises, assimilées, puis remplacées, par les nouveaux dieux-pères (Olympiens, Aesirs nordiques…). Il en est de même avec les divinités matriarcales arabes (Allat, Uzza, Manat), désormais dominées par les nouveaux dieux conquérants venus de Babylone (Hu-Baal).
Paganisme matriarcal : les 3 déesses-mères de l’Arabie pré-islamique, Al-Uzza, Allat et Manat
L’évolution des différents types de mariages arabes pré-islamiques témoigne de la patriarcalisation progressive de la péninsule arabique. L’islam n’en est que la dernière étape.
Matriarcat bédouin : statut élevé et liberté sexuelle de la femme arabe avant l’islam
Le croissant lunaire, symbole de la déesse primordiale
L’étoile et le croissant, aujourd’hui vus comme des symboles de l’Islam, ont longtemps été utilisés en Asie Mineure et par certains peuples turcs, avant l’arrivée de l’Islam. L’origine du croissant et de l’étoile comme symboles date des temps de Babylone et de l’Égypte ancienne. Il a été suggéré que les tribus turques, durant leurs migrations d’Asie centrale vers la Turquie aux alentours de 800 après JC, ont adopté ce symbole des tribus et états locaux dans la zone du Moyen-Orient actuel, qui a adopté à son tour ces symboles. On retrouve aussi trace de ce symbole dans les cultes pré-islamiques du proche-orient aux côtés d’autres symboles et rituels païens adoptés par l’islam. Il est à noter que le symbole lunaire accompagné de l’étoile a également été adopté par d’autres divinités, pour Artémis chez les Grecs, Diane chez les Romains. L’adoption des rites païens au sein de l’église catholique romaine explique aussi le rapport étroit entre la lune et la Marie virginale. Le croissant de lune est en rapport avec les cycles menstruels, symbole du pouvoir de procréation des femmes.
Drapeau de guerre Ottoman (1453-1798), orné de Zulfikar, le sabre trouvé par Mahomet
L’origine du drapeau est sujette à de nombreuses légendes en Turquie, et certaines contredisent l’histoire du drapeau ottoman. Parmi les légendes les plus répandues, on trouve :
- Le croissant de lune et l’étoile étaient des symboles saints pour les tribus turques pré-islamiques, tandis que le rouge est la couleur cardinale pour le sud.
- Le rêve du premier empereur ottoman dans lequel un croissant et une étoile apparaissaient sur sa poitrine, présageant de la future prise de Constantinople par sa dynastie.
- Un croissant et une étoile sont apparus à Mehmed II la nuit de la chute de Constantinople en 1453.
- Une autre théorie date de l’empire byzantin, mettant en lumière le fait que le croissant et l’étoile ont été utilisés comme symboles de Byzance durant des siècles. Lorsque des Ottomans prirent Constantinople, ils adoptèrent ces symboles pour l’Empire Ottoman (la lune représente la déesse grecque Artémis, et les étoiles la Vierge Marie). L’étoile et le croissant de lune étaient cependant symboles de la déesse égyptienne Isis plus tôt.
Jérusalem, première direction de la prière islamique
La Mecque était le sanctuaire pré-islamique le plus important de toute la péninsule arabique. A l’origine, la ville n’était pas au centre de la religion musulmane, les croyants se tournant vers Jérusalem. La direction de la prière (la kiblah) répond à des règles très strictes énoncées par Mohammed dans le Coran. Au début, la kiblah correspond à la direction de Jérusalem (s.2, v.36), pour satisfaire les convertis d’origine juive ou chrétienne. Puis, afin d’asseoir définitivement son autorité tout en contentant la masse des nouveaux fidèles d’origine païenne, la kiblah se tourne vers la Mecque, haut lieu millénaire païen. La vénération de la pierre fut une occasion pour Mohammed de ramener vers lui les païens.
Les 3 déesses de La Mecque
A la Mecque (مكة), avant l’Islam, la tribu des Quraïch (قريش) adoraient une triade de trois divinités féminines, il s’agit d’Allat (اللآت), al-‘Uzza (العُزة) et Manat (مناة), ils citaient leurs noms au cours de leurs tournées (الطواف) autour du Ka’ba (الكعبة). Selon Ibn al-Kalbi, les Quraysh avaient coutume de faire le tour de la Ka’aba en disant : "Au nom d’Allat, d’ʿUzza, et de Manat la troisième idole. Elles sont réellement les "al-gharānīq" (femmes de condition supérieure ) Dont il faut demander l’intercession." Comme aujourd’hui, les pèlerins se rasaient la tête.
Hubal, le nouveau dieu-père des déesses
Alors que pour les Nabatéens (Pétra en Jordanie), Allat était la mère de tous les dieux, pour les autres Arabes, Allat, al-‘Uzza et Manat étaient les filles d’Allah (الله جل جلاله), et étaient les intermédiaires entre Dieu et les hommes pour obtenir ses bénédictions. Allah (le-dieu) est le titre du dieu lunaire Sîn-Hubal (Baal), pièce rapportée tardivement de Mésopotamie dans le panthéon arabe, qu’il domina par la suite à La Mecque. De ce dieu, très peu de temples, de représentations, et de traces écrites nous sont parvenues jusqu’à aujourd’hui. Le terme Allah est antérieur à l’islam puisque le père de Mahomet s’appelle lui-même Abd’Allah, c’est à dire, "le serviteur du dieu".
La Kaaba, temple de la déesse Allat
Ka’aba signifierait cube en arabe, mais la Ka’aba elle-même serait l’ancienne "Kaabou", du mot grec qui signifie ‘jeune fille’, et désigne la déesse Astarté, c’est-à-dire Aphrodite dans la mythologie grecque qui correspond à la Vénus Romaine et l’al-‘Uzza (العزى) des Arabes considérée comme la déesse de la fertilité. Les anciens chroniqueurs rapportent qu’avant l’avènement de l’islam (jahilya, l’ère de l’ignorance), il y avait 24 ka’bas dans la péninsule arabique, mais celle de La Mecque était vénérée par toutes les tribus. Selon des recherches saoudiennes, il existait dans la région de nombreuses Ka’bas (tawaghit) consacrées chacune à une divinité, auxquelles les fidèles se rendaient certains jours déterminés pour procéder à des rites comprenant entre autres une déambulation circulaire et des sacrifices. Les plus importants semblent avoir été les ka’abas des déesses Allat à Taif, d’Uzza à Nakhlah et de Manat près de Qudayd.
Les prêtresses d’Allat
Elle fut célébrée par sept prêtresses nues qui gravitaient sept fois autour de cette pierre, une fois pour chaque planète (soleil / lune / mars / mercure/ vénus/ Jupiter / saturne). A ce jour, les hommes qui gardent la Kaaba sont encore appelés "fils de l’Ancienne Femme","fils de Saba", en arabe "Beni Shaybah". La déesse Allat avait un surnom, ou un titre supplémentaire, Saba prononcé Shaybah, signifiant sage-femme, ou, "Celle de l’ancienne sagesse". Avant l’Islam, les gardiens du Sanctuaire étaient des prêtresses appelées "Bathi-Sheba","filles de l’Ancienne Sage Femme". Bethsabée, "fille de Saba" signifie, ‘‘prêtresse de la maison de Saba". Les musulmans ont gardé ce sanctuaire cubique, et marchent encore autour, tout comme on le faisait à l’époque où on vénérait la Déesse.
Le culte des pierres
Vénérer une pierre est typiquement païen. On appelle ces pierres divines béthyle (de l’hébreu béthel "pierre sacrée"), et est une pratique polythéiste classique de l’antiquité. La pierre de la Kaaba n’échappe pas à cette règle. Cette pierre faisait en effet l’objet de vénération pré-islamique. Le culte pré-islamique des pierres peut être rapproché à des cultes lithiques des bétyles qui furent répandus dans tout le Proche Orient dès la plus haute antiquité. En effet ce culte rendu à une pierre n’est pas isolé dans l’Antiquité : on peut citer la pierre noire d’Émèse dont Héliogabale fut le grand-prêtre avant de devenir empereur romain, la pierre noire de Dusares à Petra, et c’est sous la forme d’un bétyle qu’en 204 avant J-C que Cybèle, la déesse-mère phrygienne de Pessinonte, fait son entrée à Rome. Dans de nombreuses cités orientales, des pierres sacrées sont l’objet de la vénération des fidèles, telles l’Artémis de Sardes ou l’Astarté de Paphos. En Arabie ce n’était pas une exception car le culte des pierres était omniprésent dans la société pré-islamiques. Par exemple la "pierre rouge" était la divinité de la ville arabe au sud de Ghaiman, ou la "pierre blanche" dans la Kaaba d’al-Abalat (près de la ville de Tabala, au sud de La Mecque).
La pierre noire, vulve d’Allat ?
Beaucoup d’occidentaux, surtout des sages-femmes, ont observé que l’écrin de la pierre noire, à l’angle de la Kaaba, a une forme de vulve, avec une tête de bébé qui en sort. Le mot Hajj (pèlerinage islamique à La Mecque) est dérivé de «Hack» qui veut dire friction en langue Arabe car il y avait un rituel païen dans lequel les femmes frictionnaient leur partie génitale sur la pierre noire espérant ainsi augmenter leur fertilité.(Dr.Jawad Ali dans son livre «L’histoire des arabes avant l’Islam» partie 5,page 223). Elle enduisaient la pierre avec le sang des menstrues et tournaient nues tout autour.
Une survivance de culte phallique à La Mecque ?
La Lapidation de Satan (arabe : رمي الجمرات, Ramy al-Jamarat signifiant « lancer [de pierre] sur les cibles [piliers] ») est une cérémonie pratiquée par les musulmans lors de leur pèlerinage ( Hajj ), au cours de laquelle ils jettent des pierres, qu’ils auront collectées durant une phase antérieure du pèlerinage, sur trois rochers qui symbolisent le diable.
Des pèlerins de Shiva ?
Ce rite s’effectue le 3e jour du pèlerinage à Mina en Arabie saoudite, à 5 km à l’est de La Mecque. Les trois piliers de pierre (un petit, un moyen et un grand) furent remplacés par les autorités saoudiennes en 2006 par trois murs de pierre, pour prévenir les accidents. Si l’écrin de la Pierre Noire de la Kaaba fait irrémédiablement penser à un vagin, les 3 piliers semblent représenter des phallus, ce qui confirmerait que La Mecque ait été un sanctuaire païen dédié à des cultes de fertilité. Sur la photo ci-dessus, le pilier phallique est entouré d’un muret circulaire, qui pourrait indiquer un vestige de culte de Shiva, ce qui semble confirmé par la tenue des pèlerins, vêtus de blancs et rasés comme des brahmanes hindouistes.
Source : http://matricien.org/matriarcat-religion/islam/origines-islam/
Les 3 déesses-mères de l’Arabie pré-islamique, Al-Uzza, Allat et Manat
Hicham ibn al-Kalbi (737-819) est un historien arabe, compilateur des traditions orales des bédouins et des conteurs professionnels. Parmi ses œuvres existant encore il y a le Kitāb al-aṣnām (en arabe : kitāb al-aṣnām, كتاب الأصنام, livre des idoles), dans lequel il parle des idoles des arabes de la période pré-islamique. L’intérêt de ce livre est accru par les informations qu’il apporte sur l’antiquité arabe et les coutumes tribales et traditions qui seraient sinon sans doute perdues.
L’ancienne religion des arabes
Suivant les régions et les époques, les arabes ont vénéré des centaines de divinités différentes.Les déesses Al-Uzza, Al-Lat et Manat formèrent une trinité dans l’Arabie pré-islamique. Leur culte a été largement répandu : des nabatéens de Pétra dans le Nord, aux royaumes légendaires de l’Arabie Heureuse dans le Sud, y compris Saba, la Sheba biblique (reine de Saba), jusque dans l’est, en Iran et à Palmyre. Elles étaient des déesses très populaires à la Mecque du temps de Mahomet. Les trois ont été vénérées sous forme de pierres aniconiques (non figuratives) non taillées, que l’on appelle des bétyles. Les "idoles" d’Al-Uzza et Al Lat étaient 2 des 360 statues païennes (1 par jour) de la Ka ‘aba qui ont été détruites par Mohammed. Certaines idoles citées dans le Coran sont d’importation yéménite, leur évocation est assez floue car le Yémen, à l’époque de Mahomet, était depuis plusieurs siècles judaïsé puis christianisé.
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Al-`Uzzâ (العُزّى [al-`uzzā], l’être tout puissant) : La déesse de l’étoile du matin. Idole pré-islamique apparentée à Vénus/Aphrodite et personnalisée par un bloc de granit long d’environ six mètres.
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Al-Lât (اللَّات [al-llāt], al-lât; la déesse) : Déesse du soleil représentée par une immense image de granit gris. Hérodote (484-420 avant J.-C.) signale la présence d’une divinité arabe nommée Alilat (ال + الإلَهة [al+ilaha → al-ilaha], la déesse ; alilat).
- Manât (مَنَاة [manā]) : Déesse de la lune décroissante, symbole du destin du temps et de la mort (مَنيّة [manīya], destin; sort; mort). Divinité pré-islamique du sort, qui coupait le fil du destin à l’image de Morta la troisième Parque.
Dusares, le dieu-fils
Dusares est à l’époque le principal dieu masculin accompagné de sa trinité féminine : Uzza, Allat et Manat. Dusarès serait le fils de Manat, la déesse du destin, ou de la Vierge Chaamou (prononcer Kaamou), sans doute une erreur de transcription pour Kaabou, le Cube (forme du bétyle, la pierre sacrée divine, ou la forme du sanctuaire).
Rappelons aussi que les dieux nés d’une vierge sont des cultes typiques du matriarcat (société sans père ni mari, mais pas sans oncles) : vierge étant synonyme de non-mariée, et un enfant né d’une vierge étant un enfant sans père.
Allat, une déesse populaire
Allat (en arabe : اللات, en hébreu : Elat) était une déesse de la fécondité et de la féminité vénérée en Arabie à l’époque préislamique. Son nom serait une contraction de al ilahat, déesse. Elle avait sa statue dans la Kaaba où elle était censée résider. Une inscription sur une roche à Adumattu en Arabie dit : “Puisse Allat (la Déesse) exhausser tous nos vœux.” Les anciens Arabes prêtaient serment par la prière : "Par le sel, par le feu et par Al-Lat qui est la plus grande de tous." Une autre inscription dit : "Shalm-Allat", "la paix de la Déesse" - semblable à "la paix de Dieu sur vous". Un geste de main de bénédiction accompagnait ces paroles. Avant l’avènement de l’Islam, on peut trouver le nom d’Allat dans certains prénoms composés, comme Wahaballat (Wahab – Allat – وهب اللآت), c’est-à-dire "le don d’Allat", puis Shalamallat (شلم اللآت) qui veut dire "la paix d’Allat – سلام اللآت".
Plus de 2000 ans avant l’islam
Elle a été vénérée à La Mecque pendant plus de 2000 ans avant l’islam. Le fameux lieux de pèlerinage islamique de La Mecque fut à l’origine son sanctuaire. Allat signifie simplement "la Déesse" tout comme Allah signifie "le Dieu". Le T final est féminin. Al-Lat, dont le nom est une contraction d’Al-Illahat, "la Déesse ", est mentionné par Hérodote (Ve s. av-JC) comme Alilat, qu’il identifie à Aphrodite. Elle est quelquefois aussi assimilée à Athéna et est appelée "la Mère de Dieux ", ou "la Plus grande de Tous ". Elle est une déesse du printemps et de la fertilité, la déesse de la Terre qui apporte la prospérité.
Une déesse cosmique
La déesse arabe Allat occupe une place importante dans le panthéon syro-mésopotamien des premiers siècles de notre ère. Identifiée, dans un contexte de syncrétisme, à Athéna, elle prend des allures guerrières. Identifiée à Némésis, elle acquiert une dimension cosmique fondée, entre autres, sur la tradition astronomique babylonienne. L’iconographie complexe des reliefs du temple d’Allat à Hatra, proche de l’art palmyréen, symbolise cette accession au rang de divinité cosmique.
Une déesse lunaire et agricole
Son symbole est le croissant de lune (quelquefois montré avec un disque solaire reposant dedans). Le soleil en Arabie était appelé Shams, était considéré comme féminin, et pouvait représenter un aspect d’Al-Lat.Les nations Islamiques utilisent toujours l’étoile et le croissant sur leurs drapeaux. En tant que déesse de la fertilité, elle porte une gerbe de blé dans une main; et un morceau de sève d’encens dans l’autre. Son emblème a été retrouvé gravé sur de nombreux encensoirs. Elle est une déesse agricole comme les autres déesses méditerranéennes (exemple : Déméter), et aimait avoir des gâteaux aux grains cuits au four en offrande.
La protectrice des animaux sauvages
La déesse est parfois représentée assise sur son trône, portant un voile sur la tête et vêtue d’une tunique large ; elle tient à la main gauche une palme appuyée sur son épaule gauche. Le lion assis près d’elle indique qu’il s’agit d’une déesse maîtresse des animaux sauvages ; une inscription isolée assimile cette déesse à Artémis, la protectrice des animaux sauvages chez les Grecs (voir ci-dessous, à gauche, de Palmyre). Les lions d’Allat sont des statues trouvées au cours des fouilles du temple d’Allat à Palmyre, elles représentent un lion gardant entre ses deux pattes une antilope ; le lion représente probablement la déesse Allat protectrice de la vie sauvage identifiée par l’antilope.
Un sanctuaire de paix détruit par les musulmans
Elle avait un sanctuaire dans la ville de Ta’if (الطائف), à l’est de La Mecque, et était connue de l’Arabie à l’Iran. Elle y était la divinité principale, et fut représentée sous la forme d’une pierre cubique (météorite ou roche volcanique) autour de laquelle on a édifié un sanctuaire, "La maison de la déesse". Il y était défendu de couper les arbres, pratiquer la chasse, et tuer; et celui qui s’y réfugiait ne devait pas être agressé. L’ensemble des Arabes, y compris la tribu Bani-Quraïsh (celle de Mohamed), adoraient cette déesse et faisaient des pèlerinages à son sanctuaire. Après la prise de la ville d’al-Taïf par les Musulmans, le Prophète Muhammad ordonna al-MughIra Ibn Shu’bah (المغيرة بن شعبة ) de détruire le sanctuaire d’Allat et sa statue (صنم) et de récupérer les richesses qui lui furent offertes.
Khamsa – La main de Fatima – La main de Myriam
Allat possède une main célèbre, que beaucoup de gens du moyen-orient portent aujourd’hui comme talisman porte-bonheur, en ne sachant pas que c’est la main de leur ancienne déesse : la déesse Allat pour les musulmans, et à la déesse Elat pour les juifs. Autant les juifs que les musulmans l’utilisent. Les musulmans l’appellent désormais la Main de Fatima. Fatima est un autre nom de la même déesse arabe. Les juifs l’appellent la Main de Myriam, mais l’utilisation de cette main protectrice de la Déesse est la même : chasser le mauvais œil. L’œil sur l’amulette "se retourne" vers la source de la malédiction. Rejetée par les sunnites, elle est en revanche très importante chez les chiites. Fatima était un autre nom pour Al-lat. On l’appelle aussi la Créatrice, la Source du Soleil et de l’Arbre du Paradis, l’Arbre de Vie. On dit que Fatima a existé dès le début du monde matériel. Mohammed a appelé sa propre fille comme la déesse Fatima, mais son culte était toujours violemment réprimé par les musulmans.
Uzza, la déesse guerrière
Al Uzza, al-Uzza, El-Ozza, Uzza, Izza.
Aussi appelée: Uzza Saïda ("Uzza la bénie") ou S’ida ("la bénie").
Mentionnée dans le Coran,ʿUzzā ou Uzza (arabe : عزى), était une déesse arabe pré-islamique de la fertilité, l’une des trois divinités les plus vénérées de la Mecque avec Allat et Manat. Elle était très populaire : des enfants étaient prénommés ʿAbd al-ʿUzzā (prénom très porté avant l’islam) et souvent invoquée dans les serments. Le nom ʿUzzā était symbole de beauté dans la poésie arabe pré-islamique. Surnommée la guerrière "vierge" (non mariée), elle est la plus jeune dans la triade des déesses; avec Al Lat; et Mana. Manat et Al-Lat sont considérées comme des filles d’Al-Uzza.
Une divinité tribale de la puissance
Al-Uzza, «la plus puissante», a été l’une des divinités les plus vénérées par les arabes. Uzzi, en hébreu aussi, signifie "puissant", d’où le nom de la fabrique des célèbres pistolets mitrailleurs israéliens. À l’origine, les Sabéens (royaume de Bilqis, la reine de Saba, dans le Yémen actuel), vénéraient Al-Uzza dont le culte s’est répandu partout en Arabie. Elle a été très populaire dans tous le Moyen-Orient, y compris à Jérusalem. Elle était la déesse de nombreuses tribus et royaumes arabes du nord de l’Arabie, de la Syrie et de l’Irak, comme c’était le cas à Palmyre et dans le royaume des Manadhziah. Elle était la déesse de l’étoile du matin et du soir, Vénus. Elle avait un temple à Pétra (bien que celui-ci n’ai pas été déterminé), et pourrait bien avoir été la déesse patronne de cette ville.
De nombreuses assimilations chez les grecs
Les Grecs l’ont assimilé à Urania, l’"Aphrodite Céleste" ( "Céleste", une épithète d’Aphrodite, aussi bien que le nom d’une muse) et avec Caelistis, une déesse lunaire, le nom romain pour la déesse Carthaginoise Tanit. Al-Uzza est aussi quelquefois identifiée avec Isis. D’autres sources l’assimilent à Minerve / Athéna, qui feraient d’elle une déesse vierge (non mariée) guerrière. Hérodote affirme que la déesse suprême des Arabes était Uranie, qui, dit-il a été appelée Alilat (Al-Lat). En effet Al-Uzza était parfois confondue avec Al-Lat, conduisant certains chercheurs à se demander si Al-Lat et Al-Uzza n’étaient pas différents noms régionaux pour la même déesse.
Une avatar d’Ishtar
Elle a beaucoup de points communs avec Ishtar et Astarté, elles aussi déesses de l’Étoile du matin et du soir. Elles sont toutes des déesses de l’amour et de la guerre, et les grands félins étaient sacrés pour elles aussi. Elle est montrée armée comme une bellatrix (guerrière romaine), debout près d’un arbre d’acacia, avec un Caracal, ou lynx du désert. Ashtar (Ashtar -عشتر ـ عشتار en Syrie et dans la Mésopotamie ), il s’agit d’une divinité féminine veillant à la reproduction chez les animaux, effectivement, cette planète qui est connue sous le nom de " l’étoile du matin – نجم الصباح " , et " l’étoile du soir – نجم المساء " est visible dans le ciel pendant deux périodes de l’année. Durant la première période, elle apparaît comme un astre très brillant à l’est avant le lever du soleil, et durant la deuxième période, elle est visible à l’ouest, après le coucher du soleil. Justement, ces deux périodes correspondent au cycle naturel de la reproduction chez beaucoup d’animaux, d’où son nom de la " planète de l’amour, de la fertilité et de la beauté ", Aphrodite des Grecs, Vénus des Romains, et aussi " al-‘Uzza – العزى " des Arabes. Al-‘Uzza était la déesse qui symbolisait la saison de l’hiver comme Allat qui fut la déesse de l’été.
Les mecquois, fils d’Uzza
Al-Uzza incarne la confiance, la vigilance et la préparation. Elle est très protectrice, et est une alliée de taille dans les batailles. Elle a été honorée par les Koreischites (la tribu de Mohammed) comme une de leurs déesses les plus importantes. Ils se disaient "fils d’Uzza" et imploraient sa protection dans les batailles. Les Arabes déplaçaient les pierres qui incarnaient les divinités, pour les ériger au milieu des champs de batailles, parce qu’ils croyaient que leur présence parmi les combattants les protégeait et leur donnait le courage et l’aide nécessaires pour leur apporter la victoire et vaincre leurs ennemis. D’après les historiens arabes, Bani (la tribu) Quraïsh, avait déplacé les pierres d’Allat et Al-Uzza dans la bataille d’Uhud "وقعة أُحد", contre la jeune l’armée islamique conduite par le prophète Mohammed.
Son sanctuaire, détruit par les musulmans
Al-Uzza avait son sanctuaire de Nakhlah dans une vallée de palmeraies, sur la route de La Mecque vers l’Irak. Il y avait trois arbres d’acacia sur lesquels on disait qu’elle était descendue. Certains érudits pensent qu’elle a même peut-être été la divinité tutélaire de La Mecque. En l’an 8 Hégire, après la prise de la Mecque par les Musulmans, le prophète Mohammed confia à Khalid Ibn al-Walid (خالد بن الوليد) la mission de détruire la statue de la déesse, démolir son sanctuaire et couper son arbre.
Manat, la vieille déesse du destin et de la mort
C’est la plus ancienne divinité chez les Arabes; son culte très répandu pourrait précéder ceux d’Al-Uzza et d’Al-Lat. C’est une divinité féminine, représentée par une pierre noire non sculptée, installée au bord de la mer rouge à Qadid (قديد), dans une région située entre Médine et la Mecque. Le terme Manat (مناة), Manawayat, ou Menata est dérivé des termes arabes, al-muna (المنى) et al-manyyah (المنية), c’est-à-dire la "mort – الموت", le "destin – القدر", la ruine et la destruction. Manat fut aussi chez les Arabe la déesse de la justice (العدالة) et de l’équité ( الانصاف ). Saint-Épiphane du 4ème siècle l’appelle La Mère de Dusarès, le dieu local de la montagne, en l’appelant par son titre Chaamu ou Chalmous, qui signifie "jeune fille ou vierge".
Al Manat était associée avec Némésis la déesse pré-olympienne de la vengeance, elle même liée à Cybèle, Artémis et Déméter.
Elle est connue à partir des inscriptions nabatéennes : des tombes ont été placées sous sa protection, lui demandant de maudire les profanateurs. Elle est mentionnée dans la poésie, portant les défunts à leur tombe, et leur tendant la coupe de la mort. Elle est représentée par une vieille femme avec une coupe, et les symboles dans le bas de sa robe épellent son nom dans la langue sabéenne (qui n’utilise pas de voyelles et s’écrit de droite à gauche), M-N-T. La lune décroissante sur sa tête est un symbole de la mort. Son culte ne cessa qu’en l’an 8 Hégire où le prophète Mohammed confia à Aly Ibn Abi Talib (علي بن أبي طالب ) la mission de détruire sa statue (صنم).
Source : http://matricien.org/matriarcat-religion/paganisme/allat/