Les mots allumettes, lu par JL Millet
Texte aride, très court racontant un rêve-vie cauchemar.
J’ai été projeté dans une arène, dans « l’enclos en soi de ce qui se tait. Ce qui est noir dans l’obscurité, si rouge dans le sang »
Mais arène austère, crétoise, lieu de naissance du Père Zeus-Taureau, taureau Minotaure, mais la Fille est beaucoup plus cheval de picador aux yeux bandés « ‘’serti’’ dans (le) jardin amer » de cette arène aveuglée « labyrinthe affamé d’humanité »
D’où cette absolue nécessité de gratter des mots allumettes car « ce qui transpire des murs, c’est le goût de l’ombre » et puis il faut tenter encore et encore d’apercevoir les fentes de la palanquère « vestiges des rites », « déloyale consolation (de cet) l’horizon… escale » « tout brûler et repartir, de déchirure en déchirure » pour retrouver « le cercle de la cohérence oubliée »
Faire en sorte que par l’un de ces « chas d’aiguille, tout un univers se faufile » afin de retrouver « l’air qui sépare le mot de la mort » « d’une fusillée au crache-lueur »
Et puis ne retenir qu’un mot un seul, « celui qui brise l’encerclement, dégage une spirale et (l’)élève jusqu’au ciel »
Mais « chaque solution n’est toujours qu’une étape. » car « peut-il y avoir une fin à nos servages gigognes ? »
Alors vite, encore « des mots. Des mots fous. Des mots amulettes. »
JL Millet, avril 2012