Paléomix (2008) en couverture du nouveau Pages Insulaires
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avril mai juin 2012
Au hasard de nos pages...
Arrivée de Béatrice Gaudy avec les deux France décryptées ill. bg & jnvp.fr
Cathy Garcia exprime dans ton regard, madame tout le mal vivre d'une fille de l'Est enchaînée au trottoir ill. cg &brassaï
Anna Jouy note ses impressions en direct ici gare de Lyon ill. jlmi
Denise Desautels se souvient qu' elle écrit en chute libre ill. jlmi
Gaëlle Josse chantonne la fin de son blues du rail urbain... Metropolis song ill. jlmi
Lucie Sagnières explore le nirvana de l'absurde ill. jlmi
Isabelle Le Gouic propose deux collages en surimpressions de voyages intérieurs ill. ilg
Murièle Modély se dit : aujourd'hui je descends dans la rue ill. bruce clark
Né-Khô se débat pour vaincre ill. jlmi
Maryline Bizeul présente son nouveau recueil les laissés pour conte ill. x
Bruno Toméra erre dans le dédale du couloir d'urgence
Ferruccio Brugnaro se défend contre la solitude de nulle main, nul regard ill. jlmi
Werner Lambersy poursuit sa conversation à l'intérieur d'un mur : je ne pleure pas et lors d'un pillage ill. courtesy linda zacks & jlmi
Taro Aizu a composé ce requiem pour un laitier de Fukushima ill. ta
Jean-Louis Millet ''chapelette'' les fragments-grains 3 de son psychorama holographique ill. x
Le Salut invérifiable d'un Idiot souterraindémontre de nouveau sa prédilection pour le Sens de l'occasion animation de jlmi & t.
Patrice Maltaverne en arrive au matricule 34 , une histoire de travailleurs dans l'immensité des villes ill. x &ubuweb
Vincent Courtois arpente de dernière fois la Ville et conclue que plus personne ne l'habite ill. vc
Harry Wilkens propose un petit discours d'encouragement en évitant soigneusement le paradis bien avant d'en avoir marre ill. courtesy norman j. olson
Jean-Marc Couvé évoque le sujet pour le moins délicat de l'origine des mots ill. jmc
mais pour Jean-Claude Tardif, il n'y a plus rien ! ill. jlmi
En Musique à partager, la symphonie n°2 de Mahler présentée par Anna Jouy, qui nous propose aussi plein de nouvelleslectures...
Taro Aizu, Amina Saïd, Ferruccio Brugnaro, Denise Desautels, Gaëlle Josse, Isabelle Le Gouic, Né-Khô, Jean-Claude Tardif, Harry Wilkens.
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PoetrySuperHighway.com
My Beloved Sisters with an illustration by Cathy Garcia
- Édition à tirage limité et numéroté - 45 pages – 14 €
Il est pas mal question du doute dans ce recueil, mais en le refermant, c’est du titre que l’on doute. Difficile en effet de croire que Jean-Michel Bongiraud n’en dira guère plus, et on ne le souhaite pas en tout cas, car lire ce livre, c’est comme passer un moment en tête à tête avec un ami. Il ne s’agit pas ici juste d’une formule, mais d’un ressenti bien réel. L’auteur est comme assis en face de nous, le livre devient une table à laquelle on s’accoude, on partage un verre, voire plusieurs, et Jean-Michel Bongiraud nous ouvre son cœur, sans prétention, sans flonflons, sans faux semblants. Une telle simplicité est rare, une telle sincérité aussi. Elle mettra ceux qui sont prompts à juger sans doute mal à l’aise. Il y a quelque chose d’inconvenant, pour ceux qui ne jouent pas cœur sur table, à se livrer ainsi. C’est donc un livre qui fait du bien, qui remet les choses à leur place, la poésie dans la vie, l’homme au cœur de sa vie d‘homme, ni plus, ni moins et les mots tissent des ponts, car au centre de ce livre, il y a un irrépressible désir de partage.
Résoudre par les mots de tous les jours
l’équation de la vie
mesurer la distance
entre son ombre
et la main qui s’ouvre
montrer la lucidité
du poème
au regard qui le croise
Mais entre le désir et sa réalisation, le réel peut devenir un obstacle qui ne cesse de nous interroger.
Depuis quand les hommes
sont devenus si durs
et pourquoi leur langue
est-elle brutale et acerbe
Et c’est cela que Jean-Michel Bongiraud partage ici avec nous, les questionnements, les doutes, les élans et les dépits d’un homme parmi les hommes, et chacun de nous lecteur, devient l’ami auquel il offre sans retenue toute sa confiance.
pour vivre entre nous
que faudrait-il
un rire un ronronnement
une peau contre une peau
ou un tassement de vertèbres
au niveau du cerveau
L’auteur pour qui, on le sent, des mots comme humanisme et fraternité ont gardé toute leur puissance, n’a cure d’être considéré comme naïf, mais donne au contraire tout sa véritable signification à ce mot. Naïf, c'est-à-dire naturel, sans fard, sans apprêt, sans artifice.
ce monde est clair est simple
tel je vous le dis
il a ses qualités
et même celles que j’ignore
car tout n’a pas été dévoilé
et il est bien vivant et serein
et vous pouvez le voir
c’est un monde d’étonnement
Témoin de la beauté, il sait aussi la transmettre.
Les oiseaux sont des êtres
bien innocents et agréables
(…)
à part froisser l’air
ils ne font aucun mal
Et cette naïveté si on peut dire, n’est possible que parce que l’auteur est doté aussi d’une grande lucidité.
Un grain bouleverse la vie
on ne sait jamais
la raison de sa venue
(…)
On veut toujours savoir
si ce que l’on fait est juste ou non
suis-je élégant ai-je une belle bouche
pourquoi celui-ci ne dit pas bonjour
(…)
et je me demande
ce que cherche à dire ce poème
Il n’a pas peur de se voir tel qu’il est. L’écriture ici n’est pas un faire-valoir, mais un miroir qui ne ment pas.
J’aimerais apparaître
tel que je ne suis pas
un peu plus grand moins gros
plus cultivé plus spontané
mais je l’ai déjà dit
écris à longueur de page
(…)
d’ailleurs de quelle consolation
ai-je vraiment besoin
de changer de forme
ou de cesser la répétition
Jean-Michel Bongiraud n’est dupe ni de la vanité de notre condition, ni de la profondeur de notre ignorance, ni de notre petitesse face aux forces de l’univers, mais cela ne l’empêche pas d’aimer. Aimer la nature, aimer les oiseaux, aimer l’autre, égaré peut-être, mais vivant comme lui dans ce monde, où la beauté et l’horreur se partage la mise.
Nous chantons fort
et sans bien suivre la partition
nul ne l’a vraiment apprise
les plus purs la récitent
nuit et jour avec opiniâtreté
les autres avec nonchalance
mais ce n’est pas très cruel
comme jeu juste subtil
les vaches y arrivent et les girafes
je ne sais pas si les cafards le font
mais d’instinct chacun en est capable
au fond pour vivre
il suffit de suivre le troupeau
J’aime le murmure du vent
et la parade des oiseaux amoureux
les poules qui ponctuent leur pondaison
par un incessant caquètement
c’est la nature dans sa simplicité
comme un vin qui remplit le verre
il faut tout oublier pour le déguster
les voisins les enfants les supérieurs
dans le gosier tombe la poule
les oiseaux et les brins d’herbe
surtout il ne faut rien recracher
Il s’interroge sur ce qui le pousse encore et encore à user de mots pour se faire entendre.
Je pourrais rester tranquille
écouter cette même poule pleine d’orgueil
envahir le silence de cette après-midi paisible
elle non plus ne sait pas
ce qui la pousse à chanter
suis-je aussi orgueilleux qu’elle
à vouloir que tout le monde m’entende
mais elle a cessé son vacarme
je peux recommencer le mien.
Sans aucun doute, la réponse est dans ce livre. Rien n’a de sens ici-bas sans l’échange et la communication véritable, celle du cœur. En ces temps où les mots sont tellement galvaudés, vidés de leur sens, la poésie demeure une parole vraie qui peut permettre de nouer avec autrui une relation touchant directement à l’essentiel. En toute simplicité.
Cathy Garcia
Jean-Michel Bongiraud, est né en 1955 à Saint-Mard (Aisne). Il est l'auteur de plusieurs recueils de poésie ainsi que d'un essai, L'Empreinte humaine, ouvrage publié par les Éditions Editinter. Il a également fait paraître la revue Parterre Verbal entre 1992 et fin 2001 et depuis 2008, il anime la revue Pages Insulaires : http://parterreverbal.unblog.fr/ Il a écrit des articles pour différentes revues ou journaux, dont Le Monde Libertaire, Alternatives Libertaires...
Bibliographie :
Éditions Editinter : Fermentations poétiques ; Apesanteur fiscale ; le livre des silences ; Du bout de mes orteils ; Un livre pour la pluie ; L'herbe passagère ; Arpège précédé de Une quinte sous nos doigts ; L'Empreinte humaine
Éditions Encres Vives : A la fin du cri ; Les fruits de l'alphabet ; Mouvements ; Mains
Éditions Gros textes : Les mots de la maison ; Pages Insulaires ; Pour retendre l'arc de l'univers
Éditions L'Épi de seigle : Les mots du manœuvre ; La noisette
Autres éditeurs : Mots d'atelier, Edition le dé bleu ; Le cou de la girafe, Éditions l'Amourier ; L'ombre de la bêche, Éditions Alain Benoït ; Abeilles, Éditions des Vanneaux ; Sang et broussailles, Éditions Rafaêl de Surtis ; L'herbe et le néant (1994 première édition), Éditions En Forêt (Allemagne) ; Je n’en dirai guère plus, Éditions de l’Atlantique.
Note parue sur :