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  • Dans la nouvelle fournée d'Evazine

    http://evazine.com/

    avril mai juin 2012

    Au hasard de nos pages...

     

    Arrivée de Béatrice Gaudy avec les deux France décryptées ill. bg & jnvp.fr

     

    Cathy Garcia exprime dans ton regard, madame tout le mal vivre d'une fille de l'Est enchaînée au trottoir ill. cg &brassaï

    Anna Jouy note ses impressions en direct ici gare de Lyon ill. jlmi

    Denise Desautels se souvient qu' elle écrit en chute libre ill. jlmi

    Gaëlle Josse chantonne la fin de son blues du rail urbain... Metropolis song ill. jlmi

    Lucie Sagnières explore le nirvana de l'absurde ill. jlmi

    Isabelle Le Gouic propose deux collages en surimpressions de voyages intérieurs ill. ilg

    Murièle Modély se dit : aujourd'hui je descends dans la rue ill. bruce clark

    Né-Khô se débat pour vaincre ill. jlmi

    Maryline Bizeul présente son nouveau recueil les laissés pour conte ill. x

    Bruno Toméra erre dans le dédale du couloir d'urgence

    Ferruccio Brugnaro se défend contre la solitude de nulle main, nul regard ill. jlmi

    Werner Lambersy poursuit sa conversation à l'intérieur d'un mur : je ne pleure pas et lors d'un pillage ill. courtesy linda zacks & jlmi

    Taro Aizu a composé ce requiem pour un laitier de Fukushima ill. ta

    Jean-Louis Millet ''chapelette'' les fragments-grains 3 de son psychorama holographique ill. x

    Le Salut invérifiable d'un Idiot souterraindémontre de nouveau sa prédilection pour le Sens de l'occasion animation de jlmi & t.

    Patrice Maltaverne en arrive au matricule 34 , une histoire de travailleurs dans l'immensité des villes ill. x &ubuweb

    Vincent Courtois arpente de dernière fois la Ville et conclue que plus personne ne l'habite ill. vc

    Harry Wilkens propose un petit discours d'encouragement en évitant soigneusement le paradis bien avant d'en avoir marre ill. courtesy norman j. olson

    Jean-Marc Couvé évoque le sujet pour le moins délicat de l'origine des mots ill. jmc

    mais pour Jean-Claude Tardif, il n'y a plus rien ! ill. jlmi

     

    En Musique à partager, la symphonie n°2 de Mahler présentée par Anna Jouy, qui nous propose aussi plein de nouvelleslectures...

    Taro Aizu, Amina Saïd, Ferruccio Brugnaro, Denise Desautels, Gaëlle Josse, Isabelle Le Gouic, Né-Khô, Jean-Claude Tardif, Harry Wilkens.

     

  • Elle en couverture de l'e-book "My Beloved Sisters" de Walter Rulhman

    A télécharger gratuitement jusqu'à minuit !

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    PoetrySuperHighway.com

     

    Elle.jpg

    My Beloved Sisters with an illustration by Cathy Garcia

     

    http://lorchideenoctambule.hautetfort.com/archive/2012/05/01/psh-8th-annual-great-poetry-e-book-free-for-all.html

     
     
  • Je n’en dirai guère plus – Jean-Michel Bongiraud – Ed. de l’Atlantique 2012

    je n'en dirai guère plus.jpg

    - Édition à tirage limité et numéroté - 45 pages – 14 €

     

    Il est pas mal question du doute dans ce recueil, mais en le refermant, c’est du titre que l’on doute. Difficile en effet de croire que Jean-Michel Bongiraud n’en dira guère plus, et on ne le souhaite pas en tout cas, car lire ce livre, c’est comme passer un moment en tête à tête avec un ami. Il ne s’agit pas ici juste d’une formule, mais d’un ressenti bien réel. L’auteur est comme assis en face de nous, le livre devient une table à laquelle on s’accoude, on partage un verre, voire plusieurs, et Jean-Michel Bongiraud nous ouvre son cœur, sans prétention, sans flonflons, sans faux semblants. Une telle simplicité est rare, une telle sincérité aussi. Elle mettra ceux qui sont prompts à juger sans doute mal à l’aise. Il y a quelque chose d’inconvenant, pour ceux qui ne jouent pas cœur sur table, à se livrer ainsi. C’est donc un livre qui fait du bien, qui remet les choses à leur place, la poésie dans la vie, l’homme au cœur de sa vie d‘homme, ni plus, ni moins et les mots tissent des ponts, car au centre de ce livre, il y a un irrépressible désir de partage.

     

    Résoudre par les mots de tous les jours

     

    l’équation de la vie

     

    mesurer la distance

     

    entre son ombre

     

    et la main qui s’ouvre

     

    montrer la lucidité

     

    du poème

     

    au regard qui le croise

     

     

    Mais entre le désir et sa réalisation, le réel peut devenir un obstacle qui ne cesse de nous interroger.

     

    Depuis quand les hommes

     

    sont devenus si durs

     

    et pourquoi leur langue

     

    est-elle brutale et acerbe

     

    Et c’est cela que Jean-Michel Bongiraud partage ici avec nous, les questionnements, les doutes, les élans et les dépits d’un homme parmi les hommes, et chacun de nous lecteur, devient l’ami auquel il offre sans retenue toute sa confiance.

     

    pour vivre entre nous

     

    que faudrait-il

     

    un rire un ronronnement

     

    une peau contre une peau

     

    ou un tassement de vertèbres

     

    au niveau du cerveau

     

     

    L’auteur pour qui, on le sent, des mots comme humanisme et fraternité ont gardé toute leur puissance, n’a cure d’être considéré comme naïf, mais donne au contraire tout sa véritable signification à ce mot. Naïf, c'est-à-dire naturel, sans fard, sans apprêt, sans artifice.

     

     

    ce monde est clair est simple

     

    tel je vous le dis

     

    il a ses qualités

     

    et même celles que j’ignore

     

    car tout n’a pas été dévoilé

     

    et il est bien vivant et serein

     

    et vous pouvez le voir

     

    c’est un monde d’étonnement

     

     

    Témoin de la beauté, il sait aussi la transmettre.

     

     

    Les oiseaux sont des êtres

     

    bien innocents et agréables

     

    (…)

     

    à part froisser l’air

     

    ils ne font aucun mal

     

     

    Et cette naïveté si on peut dire, n’est possible que parce que l’auteur est doté aussi d’une grande lucidité.

     

     

    Un grain bouleverse la vie

     

    on ne sait jamais

     

    la raison de sa venue

     

     

    (…)

     

     

    On veut toujours savoir

     

    si ce que l’on fait est juste ou non

     

    suis-je élégant ai-je une belle bouche

     

    pourquoi celui-ci ne dit pas bonjour

     

    (…)

     

    et je me demande

     

    ce que cherche à dire ce poème

     

     

    Il n’a pas peur de se voir tel qu’il est. L’écriture ici n’est pas un faire-valoir, mais un miroir qui ne ment pas.

     

     

    J’aimerais apparaître

     

    tel que je ne suis pas

     

    un peu plus grand moins gros

     

    plus cultivé plus spontané

     

    mais je l’ai déjà dit

     

    écris à longueur de page

     

    (…)

     

    d’ailleurs de quelle consolation

     

    ai-je vraiment besoin

     

    de changer de forme

     

    ou de cesser la répétition

     

     

    Jean-Michel Bongiraud n’est dupe ni de la vanité de notre condition, ni de la profondeur de notre ignorance, ni de notre petitesse face aux forces de l’univers, mais cela ne l’empêche pas d’aimer. Aimer la nature, aimer les oiseaux, aimer l’autre, égaré peut-être, mais vivant comme lui dans ce monde, où la beauté et l’horreur se partage la mise.

     

    Nous chantons fort

     

    et sans bien suivre la partition

     

    nul ne l’a vraiment apprise

     

    les plus purs la récitent

     

    nuit et jour avec opiniâtreté

     

    les autres avec nonchalance

     

    mais ce n’est pas très cruel

     

    comme jeu juste subtil

     

    les vaches y arrivent et les girafes

     

    je ne sais pas si les cafards le font

     

    mais d’instinct chacun en est capable

     

    au fond pour vivre

     

    il suffit de suivre le troupeau

     

     

     

     

     

    J’aime le murmure du vent

     

    et la parade des oiseaux amoureux

     

    les poules qui ponctuent leur pondaison

     

    par un incessant caquètement

     

    c’est la nature dans sa simplicité

     

    comme un vin qui remplit le verre

     

    il faut tout oublier pour le déguster

     

    les voisins les enfants les supérieurs

     

    dans le gosier tombe la poule

     

    les oiseaux et les brins d’herbe

     

    surtout il ne faut rien recracher

     

     

    Il s’interroge sur ce qui le pousse encore et encore à user de mots pour se faire entendre.

     

     

    Je pourrais rester tranquille

     

    écouter cette même poule pleine d’orgueil

     

    envahir le silence de cette après-midi paisible

     

    elle non plus ne sait pas

     

    ce qui la pousse à chanter

     

    suis-je aussi orgueilleux qu’elle

     

    à vouloir que tout le monde m’entende

     

    mais elle a cessé son vacarme

     

    je peux recommencer le mien.

     

    Sans aucun doute, la réponse est dans ce livre. Rien n’a de sens ici-bas sans l’échange et la communication véritable, celle du cœur. En ces temps où les mots sont tellement galvaudés, vidés de leur sens, la poésie demeure une parole vraie qui peut permettre de nouer avec autrui une relation touchant directement à l’essentiel. En toute simplicité.

     

    Cathy Garcia

     

     

    Jean-Michel%20BONGIRAUD%2001.jpgJean-Michel Bongiraud, est né en 1955 à Saint-Mard (Aisne). Il est l'auteur de plusieurs recueils de poésie ainsi que d'un essai, L'Empreinte humaine, ouvrage publié par les Éditions Editinter. Il a également fait paraître la revue Parterre Verbal entre 1992 et fin 2001 et depuis 2008, il anime la revue Pages Insulaires : http://parterreverbal.unblog.fr/ Il a écrit des articles pour différentes revues ou journaux, dont Le Monde Libertaire, Alternatives Libertaires...

     

    Bibliographie :

    Éditions Editinter : Fermentations poétiques ; Apesanteur fiscale ; le livre des silences ; Du bout de mes orteils ; Un livre pour la pluie ; L'herbe passagère ; Arpège précédé de Une quinte sous nos doigts ; L'Empreinte humaine

    Éditions Encres Vives : A la fin du cri ; Les fruits de l'alphabet ; Mouvements ; Mains

    Éditions Gros textes : Les mots de la maison ;  Pages Insulaires ; Pour retendre l'arc de l'univers

    Éditions L'Épi de seigle : Les mots du manœuvre ; La noisette

    Autres éditeurs : Mots d'atelier, Edition le dé bleu ; Le cou de la girafe, Éditions l'Amourier ; L'ombre de la bêche, Éditions Alain Benoït ; Abeilles, Éditions des Vanneaux ; Sang et broussailles, Éditions Rafaêl de Surtis ; L'herbe et le néant (1994 première édition), Éditions En Forêt (Allemagne) ; Je n’en dirai guère plus, Éditions de l’Atlantique.

     

    Note parue sur :