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  • Citations au dos du n°81 de la revue Nouveaux Délits

     

     

    « Que moi, Lili, je suis essentielle et que j’ai droit à cette vie dont j’ai fait la preuve en vivant 14 mois. On peut dire que 14 mois ce n’est pas beaucoup mais pour moi c’est comme toute une vie humaine, entière et heureuse. »
    Lili Elbe in Man into Woman, 1933

     

     

    « (…)  c'est un œil dur, qui cherche dans notre corps, nos expressions, notre démarche, nos imperceptibles mouvements, des signes de notre masculinité ou de notre féminité antérieure. » 
    Tal Madesta in La fin des monstres

     

     

    « - Corbeau, t'es un garçon ou une fille ?
    - Croa, croa
    J'ai rigolé et je me suis allongée sur le dos. Le ciel était d'un bleu profond. Je m'imaginais que j'étais couchée sur des nuages de coton blanc. La terre était humide dans mon dos. Le soleil était chaud, l'air était doux. Je me sentais heureuse. La nature me serrait contre elle et semblait ne me trouver aucun défaut. »
    Leslie Feinberg In Stone Butch Blues

     


    « Brouiller les cartes.
    Masculin, féminin ? Mais ça dépend des cas. Neutre est le seul genre qui me convienne toujours. S’il existait dans notre langue, on n’observerait pas le flottement de ma pensée. Je serais pour de bon l’abeille ouvrière. »
    Claude Cahun in Aveux non avenus, 1930

     

     

    « Au lieu de dire que le genre est ceci ou le genre est cela, reconnaissons que le mot genre a des dizaines de sens qui y sont intégrés. Il s’agit d’un amalgame de corps, d’identités et d’expériences de vie, d’impulsions inconscientes, de sensations et de comportements dont certains se développent organiquement et d’autres sont façonnés par le langage et la culture. Au lieu de dire que le genre est une seule chose, commençons par le décrire comme une expérience holistique. »
    Kate Bornstein, in Gender Outlaws: The Next Generation

     

     

     

     

  • Revue Nouveaux Délits n°81

     

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    LGBTQIA+ et plus encore...

     

    Le milieu, l’éducation, le genre assigné, la norme, la pression sociale préformatée nous placent qu’on le veuille ou non, qu’on le réalise ou non, dans des cases dont il est difficile de bouger.

     

    Aujourd’hui, une partie de la génération dite Z pulvérise tous les préétablis, y compris dans sa propre communauté, en y rajoutant des lettres, des couleurs, en inventant de nouveaux pronoms, de nouveaux prénoms et plus encore. Ça fait couler beaucoup d’encre et agite beaucoup de langues, surtout celles qui ne sont pas concernées ; ça perturbe, ça énerve, ça dérange, ça permet de focaliser aussi la haine, toujours la même vieille et vilaine histoire. Cible des hommes à grosses fusées, des hommes à gros fric, des hommes à gros calibres de crasse arrogance, des hommes à petit quotient de réelle humanité qui pensent pouvoir décider de qui doit exister ou pas. Chaque fois qu’un individu ou groupe d’individus déclare comme non existant un autre individu ou groupe d’individus, il y a crime contre l’humanité. Et innombrables sont les communautés à travers l’histoire, et jusqu’à ce jour, à en être victimes. Ça continue, inlassablement. La communauté queer en est une parmi d’autres, elle-même divisée, le vivre ensemble ou tout simplement le laisser vivre n’a jamais été simple.

     

    Pourtant, il est juste question d’inclusivité toujours plus clairement établie. Nommer c’est faire reconnaître, c’est aussi prévenir le mal-être. Souffle, courage, sensibilité, créativité. Une nouvelle expérience humaine vers toujours plus d’humanité. Une évolution, n’en déplaise aux vieilles et puantes idéologies resucées, un miroir tendu à notre vieux monde à l’agonie. Tant de souffrances pour quiconque ne colle pas aux voies toutes tracées par le modèle dominant : rejet, exclusion, mépris, violence jusqu’à la mort, insupportables.

     

    Alors ce numéro, simplement pour dire : iels existent et ont toujours existé dans toutes les cultures et de tout temps, que ça plaise ou non, qu’iels soient reconnu-e-s ou non, IELS, comme elles et ils, SONT, c’est aussi simple que ça. Nul n’a légitimité de décider à leur place. Le monde queer n’est pas une marge mais un monde plus concret, plus en phase avec la réalité de l’incroyable diversité des êtres humains et le plus important n’est pas d’en débattre, d’avoir un avis qu’on ne nous demande pas mais tout simplement de laisser les personnes concerné-e-s s’exprimer, les écouter et les entendre. Leur foutre la paix aussi, la paix c’est bien pour tout le monde.

     

    cgc

     

     

    Sommaire et + ici : 

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2025/03/25/nouveaux-delits-n-81-6541082.html

     

     

     

  • Vincent Breton - Ne m'étiquette pas !

     

    "Ne m’étiquette pas ! Je ne suis pas celui que tu crois et peut-être que sur ma tête ne tiennent pas les étiquettes que tu aurais voulu poser. Je ne dis pas ça pour m’opposer, mais parce que pas plus que tu ne m’appartiens, je ne t’appartiens. Mais s’il est vrai qu’il ne faut pas se laisser définir par autrui, il faut aussi oser dépasser ses propres auto-représentations nourries souvent de nos biais cognitifs…

     

    C’est quoi la norme ?

    Petit garçon, il fallait être baptisé, faire son catéchisme, aimer ses parents, travailler pour avoir des bons points.

    Je n’étais pas baptisé. Pour certains copains dans la cour de l’école, c’était impossible. Je serais mort. Ils demandèrent l’avis du « meilleur de la classe » qui réfléchit longuement à la question, me fixa et prononça (véridique) son avis d’expert : « non, c’est possible, mais il ira en enfer ! »

    J’avais beau revendiquer à huit ans ne pas croire en Dieu, la menace pesait sourdement sur mon destin. Pire encore, mes parents étaient divorcés – à l’époque c’était rare- et j’avais, comble de la subversion, avoué publiquement détester mon père. Cela choquait mais je ne pouvais révéler ce qu’il avait pu faire sous mes yeux à ma mère ou plus tard à ma sœur. Une petite voix en moi, celle de l’injustice, fit de moi un petit garçon qui ne voudrait jamais s’identifier au patriarcat, même si je ne savais pas dire ce que c’était.

    Au collège, j’étais bon à l’écrit. Alors il « fallait » que je ne sois pas matheux. Au lycée, une professeure écrivit : « aime l’Histoire, n’aime pas la géographie« . Que devais-je faire avec cette sentence ? Pourtant, j’aimais beaucoup la géographie…

    Fonctionnaire on m’accorda le sérieux de la fonction publique. Il fallait pour être engagé que le maire signe « un certificat de bonne moralité ». Je me conformai donc au risque de mettre en tension certains aspects de ma vie qu’il convenait de dissimuler alors qu’ils n’avaient rien de répréhensibles : « cache tes sentiments amoureux. »

    Il me fallut quitter l’étroitesse d’esprit des campagnes d’alors pour me « libérer » dans la capitale. Mais la « tolérance » vous colle des étiquettes sur le front. Je fus présenté aux diners amicaux de l’une de mes tantes adorées, comme son « neveu gay ». Ça partait d’une bonne intention, ça faisait bien dans le décor des années quatre-vingts, mais je me sentais réduis à mes préférences amoureuses dans des sous entendus parfois à la limite du graveleux.

    Plus tard encore, en charge d’une fonction administrative, on me prêta un pouvoir dont je ne disposais pas et même de revenus qui ne me furent jamais dévolus. On s’imaginait que j’étais forcément du côté « du ministre » ou que j’avais trahi ma classe pour quelques honneurs…

    Retraité – quel mot englobant et réducteur- on m’imagina éclusant ma vie en loisirs sans fin dormant sur un matelas de billets. Billevesées bien sûr ! Et parfois, il m’est arrivé, il m’arrive encore, de me glisser dans le paysage en portant l’uniforme tranquille qui permettra que mon rôle social se trouve identifié et que « ça passe » en discrétion…"

    (...)

     

    Un texte très intéressant et très juste qui résonne pour moi, à lire dans son intégralité (important) sur le blog de l'auteur : https://vincentbreton.fr/ne-metiquette-pas/

     

     

  • Anton Mauve

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    Marais

    berceaux de vie

    avant dessèchement

    avant prise de terre

    avant exploitation

    avant bétonisation

    encore un dernier envol

    avant de n'avoir

    plus que larmes

    à essuyer

     

    in en cours

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Mon premier Juke box poétique ! Jeudi 27 mars, 18h30, Médiathèque de Pradines (46)

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    cliquez sur l'image pour voir en grand

     

     

    Wikipédia : Le terme « juke-box » apparaît dans les années 1930 aux États-Unis, dérivé du mot argotique « juke-joints » qui désigne un bar où l'on danse (« juke » décrit un mouvement soudain et désordonné). À cette époque, on utilise également « juke-bands » pour désigner les groupes de musique qui s'y produisent.

     

     

  • Anita Reynolds

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    Je suis goutte
    et je suis océan
    la flaque dans laquelle
    jouent les enfants
    je suis fontaine
    fraîche chaude
    mémoire blanche
    des origines
    source sacrée
    porteuse de vie
    messagère des fées
    guérisseuse aussi
    jaillissante bouillonnante
    colliers de perles
    bracelets de cristaux
    je suis la divine mère
    de tous les fleuves

     

    in Je l'aime nature, à tire d'ailes 2024