Elmer Batters et M'aimes-tu ?
M’AIMES-TU ?
quand je suis
l’eau
roule galets
hanche qui bondit
remous secrets
eau sable lumière
qui t’envahissent
la bouche
fauve
aux griffes d’air
ciel fendu
terre foulée
avec des crocs des serres
à déchirer le cœur
d’un soleil
baiser serpent
flamme fumée
la chanson
le parfum
qui te font
pleurer
chatte
de gouttière
vagabonde
folle de lune
rêve tordu
fugue éclopée
semeuse d’espoir
sur laine de verre
quand je ris sans savoir
pourquoi
quand j’ai peur
de tout de vivre de moi
et rage de ne pouvoir
fuir encore et encore
faire tourner le monde
à l’envers
quand je trépigne et cabriole
sans bouger d’un cil
d’un fil
quand je dis
le convenu
le superflu
et omets
l’essentiel
quand j’entends des violons
inexistants
et oublie ces mots ces gestes
qui bafouillent
je t’aime
je naufrage au revers
d’un alcool de brume
ma robe est noire
mes yeux brûlés
des accents nomades
me font couler
mes sourires
tournent grimaces
et je tremble et grince
le vent se lève
tempête dans ma tête
gicle à mes lèvres
un jus noir amer
quand tes mots ne m’atteignent pas
quand tes mots ne m’atteignent plus
qu’explosent les ponts
les piliers de compréhension
un samouraï délirant
à la douceur assassine
s’arrache les entrailles
pour dérouler à tes pieds
l’histoire d’une vie
ratée
ma vie
m’aimes-tu dis
m’aimes-tu
encore ?
cg in Salines, 2007
Commentaires
Toujours jubilatoire de retrouver Salines.
un grand classique ;-)
viens de m'apercevoir que c'est ma 666ème note, ça ferai plaisir aux occultistes ;-)