Max Bucaille et Samedi soir
SAMEDI SOIR
Éclaboussures violettes
Sur la mâchoire d’un ciel d’orage
Les mantes encapuchonnées rodent
Sur les places désertes. C’est l’heure
Où les rats comptent la monnaie
Quelques montures élégantes paradent encore
Dans les dernières rues animées
Les clowns à tête de mort
Secouent leur bâton crécelle
Puis la nuit éclate comme un vase
Sur les carreaux du crépuscule
Dans les mansardes poussiéreuses
Les crétins patientent et les vers de sable
Guettent leurs étoiles-mères
Bientôt les nuées nocturnes viendront s’abattre
Sur des comptoirs étincelants
Pour se noyer
Haut et court
à des alcools de potence.
cg 1999
in Trans(e)fusées