Pauline Ohrel
SANS AILES
Je voudrais des ailes. Aile comme lumière, aile comme légère.
Hélas…. Mes ailes lasses.
Je touche aux bas-fonds où rampent fous et insanités. Tunnels lugubres, lancinants. Je me creuse au-dedans pour accueillir la vie mais mes yeux ne surprennent que la mort. Mort des mouches, mort du souriceau, mort dans l’âme que je traîne d’un matin à l’autre.
L’âme… Une superstition ?
Ainsi donc j’étais folle et je ne le savais pas. J’avais oublié. Trop bien caché, dissimulé dans mes brouillards, mes fumées. Folle sans aile. Sans amour. Sans amour surtout. Toujours à me frotter au côté crin de la vie. La peau douce mais le cœur si friable.
A force d’user ma solitude, elle est devenue fine et translucide.
Fragile, si fragile…
cg 2002