Lim Theng Hoon (Malaisie) - 1953
PLANÈTE ALLUMETTE
Je l’aimais d’un amour audacieux, paisible, risible. Je m’en lave les yeux, le cœur, les oreilles et je pars, ivre folle dans les vastes et vertes prairies. Je deviens vache et je broute les étoiles, je deviens ver et un oiseau m’avale. Je deviens fiente, riche fiente pour participer au monde pleinement, le nourrir de mon être, mon existence, mon amalgame. Je deviens âme. Âme enchaînée à la ronde. Ronde planète. Petite allumette à rouge tête.
Qui sera assez fou ? Assez fou pour l’allumer ?
Assez fou pour noyer le poisson et lancer l’oiseau par la fenêtre ?
Les chiens aboieront toujours et toujours les hommes leur diront « ta gueule ! ».
La planète roule sous nos doigts, change de couleur. Petite allumette cramée… Plus d’allumette, plus de planète pour rêver !
16 janvier 2002 – 18h40
In Trans(e)fusées
Commentaires
vite, vite, stop avant de brûler la planète par les deux bouts.