Camil Tulcan
Les cloches des brebis et le chant fruité d’un oiseau, le vent dans la ramure des arbres ne vient pas caresser ma peau. Il y a ici des bruits de vaisselle et une voix d’homme à la radio. Il suffirait que je cesse tout vouloir, éteigne tout désir, pour que l’eau d’un quotidien endormi s’écoule sans heurts. Hélas, j’ai trop soif de paroles, de rêve, de magie et plus encore. D’aventures de l’esprit, de cœur qui palpitent, de rires partagés. J’ai besoin de sortir de la gangue où je suis enfermée depuis mon enfance. J’ai besoin d’être remise au monde. Il y a tant de beauté, de saveurs, tant de souffrances aussi, mais je dois rallumer ma flamme, je ne veux plus voir la poésie mourir sur une feuille, se dessécher faute de pluie. Il y a des corbeaux qui claironnent, ils savent bien que l’été va déjà vers son déclin. J’ai cet affreux sentiment de ratage monumental, une colère qui me ronge et je sais portant qu’il me faut faire la part des choses.
cg in A la loupe tout est rituel