Nadia Maria
Je ne suis à ma place nulle part, je ne suis « je » nulle part. Pas plus, pas moins qu’avant, mais j’ai vieilli et plus on vieillit, plus on cristallise, plus c’est difficile de briser la gangue douillette des habitudes, plus difficile de jouer son « je » pour un autre. Plus difficile de dire « je t’aime » de toute son âme, plus difficile de dire « c’est mon ami(e) », plus difficile de faire des choix, tellement ils paraissent fatals, plus difficile de se regarder dans le miroir…
cg in Journal 2001