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Mille Lieux

DSCF9610.jpgMille Lieux c'est le blog de Laurent Deheppe, poète

auteur des carottes fraîches (Polder 157  Décharge / Gros Textes)

 

Sur Mille Lieux on trouve de la beauté à la pelle placée dans différents seaux : 

• Glanage

"Encore un de sauvé. De la poussière, de l'humidité, des piles de polars... TOUT CELA, de François de Cornière, co-édité en 1992 par Le dé bleu, Les écrits des forges, L'arbre à paroles (quelle francophonie !) Aucun effet de manche dans tout ça. De l'amour, de la vie, sur fond de paysages, et point barre.

        LE SABLE DANS LA MAIN


        On le sentira toujours couler
        le sable dans la main:
        poing fermé
        mince filet
        petit tas.

        Ce geste machinal
        où file avec le sable
        quoi d'autre d'exactement
        il est toujours le même.

        Sauf qu'aujourd'hui j'y pense
        laissant couler du sable
        de mon poing sur le sable
        le plus lentement possible
        avant d'ouvrir les doigts."

 

• Jouer avec son ombre :

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(photo de L. D.)

 

• Kabine d'essayage  :

"S'ils ont le nez rouge, c'est qu'ils le trempent dans la peinture.

Dans leur manteau, il y a toujours de la place pour deux.

Les clowns savent (presque) tout faire mais ne s'en vantent pas.

Ils n'aiment pas les coups de pied au cul, mais c'est leur métier.

C'est bien connu, les clowns aiment les cuillères.

Lorsqu'ils sont tristes, les clowns jouent de la musique, même et surtout s'il n'y a personne.
On dit que le rire est le propre de l'homme, ce qui sous-entendrait que tout le reste est sale (citation d'un clown).

Les clowns portent exclusivement des caleçons à fleurs, au cas où ils auraient un accident.

Le jour de leurs quatre-vingts ans, les clown remontent le réveil (et ça les fait bien rire).

Il n'y a pas de bons ou de mauvais clowns, il n'y a que des tentatives d'évasion."

 

• La pierre et le bois  :

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(photo de L.D)

 

• La tête en vrac

          Rain song (J. Prévert)

          Rain rain rain

          il pleut des cats
          il pleut des dogs
          il pleut des boys et des girls
          il pleut des reines et des putains
          des chiens savants
          des chats rouquins

          Rain rain rain rain
          green green green green
          green frog frog green
          It's raining napalm
          bombs and baïonnettes
          It's raining
          blood and death
          Il flotte il flotte
          tout time tout l'temps

          Rain rain rain rain
          et pluie et pluie
          et puis et puis...
          Et puis love dream
          smile et sunshine
          de time en temps.


Pourquoi reprendre sur un blog un poème archi connu (tellement connu, tellement vu qu'on ne le voit plus) et chanté plus d'une fois – et tellement bien par Catherine Ribeiro – ? On a tous au fond du cœur quelques poèmes chéris, de ceux qui nous ont un jour donné l'envie d'écrire et qui sont sans qu'on y pense les vraies fondations de notre propre projet. Alors oui, je prends plaisir à recopier celui-là (je l'avais déjà fait dans un carnet où je garde manuscrit ce qui me touche le plus).
Rain song, c'est la désespérance dans les bras de l'humour. C'est l'universalité de l'anglais pour dire des choses universelles. C'est le vert de l'Irlande vu par les bombes de Belfast. C'est la tranchée boueuse, la "petite fille en flammes" (Nougaro), le micro de Martin Luther King, la kalachnikov qui tire dans le tas, le soleil amer sur la Yougoslavie en larmes... Ce sont les chats pénards qui se prélassent lorsque dehors il pleut très gris, et qui se fichent pas mal de savoir si la bourse est en baisse ou en bien hausse. Et ce sont tous nos amours, inuits corps contre corps, avec nos mains qui savent y faire, nos infidélités aussi parfois – mais tout plutôt que blood and death – et c'est bien sûr un beau sourire dont parfois on ne revient pas.
Sous cette pluie presque indigente, la poésie nous fait tenir: it's a flower sur un dunghill.

 

• Presse-papier


Le sieur Lesieur demande aux abonnés de faire un peu la promotion de sa revue, et ce, selon les moyens de chacun. Alors la voilà ici toute fraîche en son numéro 60, avec son lot de 45 poètes et son prix à l'unité (3 euros) imbattable.
Comme en Po, c'est un marché couvert où l'on sait trouver de tout. On s'y balade son panier sous le bras, on soupèse, on tâte, on choisit; il y en a pour tous les goûts et l'on y découvre assez souvent des saveurs nouvelles.
Comme en Po n'est pas une revue que l'on qualifierait de techniquement parfaite; mais elle confirme l'idée chère aux consommateurs de conserves, qui stipule que le contenu est plus important que la boîte.
J'ai toujours plaisir à en être. Comme chaque fois chez la bouteille d'huile, ici c'est avec une certaine légèreté – on ne lit quand même pas Mallarmé chaque jour que Dieu fait.
Pour finir, et saluant ainsi la bonne conscience des artisans bouchers, je vous mets un os à moelle, pour le chien...

 

 • Rembobinages 

 

Qu'aurai-je vu aujourd'hui
qui ne soit pas violence
angle vif ou désir puéril

Les moineaux près du banc
qui d'un œil égyptien
lorgnaient sur mon kébab

Le ciel
bien au dessus des rues
inutile et pourtant toujours là

La façade en lambeaux
d'un ancien cinéma

             L.D. – Les carottes fraîches

 

Mille Lieux c'est encore  • Une photo une musique

et du


• Vagabondage

"Cela raconte beaucoup de choses, une rivière, pour peu que l'on sache l'écouter. Mais les gens n'écoutent jamais ce que leur racontent les rivières, ce que leur racontent les forêts, les bêtes, les arbres, le ciel, les rochers des montagnes, les autres hommes. Il faut pourtant un temps pour dire, et un temps pour écouter." Philippe Claudel


des • Y'a pas d'sots métiers 

et des


• Zigotages

DRESSEUR DE RAPACES

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(photo de L.D.)

 

Mille Lieux c'est là : http://laurentdeheppe.blogspot.fr/

 

 

 

 

Commentaires

  • Merci bien Cathy pour ce coup de projecteur.
    Content d'y retrouver Rain song et De Cornière

  • avec plaisir, vous inaugurez ainsi une nouvelle pièce de ce blog

Les commentaires sont fermés.