Jean Gédéon
Hommes-lierre, hommes-galets, sans angles, sans arrêtes,
Dévorés par les rouilles fugaces de la modernité,
Roulant avec le flot jusqu’à votre embouchure inexorable.
Hommes-galets,
Dans les murs de la peur journalière,
Hommes-lierre, accrochés à vos rêves effilochés,
Nourris par les écrans de la réalité virtuelle,
Vous acceptez l’abominable, parce que les images,
Les voix qui sont censées savoir vous ont affirmé,
(et vous les croyez), que l’inacceptable doit être accepté
Comme l’hiver succède à l’automne, l’automne à l’été.
Hommes de peur, de sang, consommateurs conditionnés,
Sommés chaque jour de consommer plus de dérisoire,
Vous avez trop longtemps accepté avec naïve confiance,
De confier vos pauvres vies à la cupidité, au mensonge.
in Crispations