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Ernest Pépin

Regard des peuples dont la guerre se souvient

Regard des histoires mortes sous l’écorce des défaites

 Qu’un pont de mémoire rassemble leurs vignes

 Et leurs vagues aux crêtes du sang humain

  

Regard de vive vallée où la rivière déplie son rêve

 Regard fertile des peuples du désert

 Quand le vent lève l’ondulation des femmes

 Regard d’un outremonde à la croisée des couleurs

 Délivre-nous des murailles et des digues

 Contre les racines de l’arc-en-ciel

 Regard des antilopes et des gazelles

 Où l’amour prend sa source et sa gorgée de bleu

 Où le poème prélève son huile et le feu de son rhum

 Regard des découvreurs, des prophètes et des fous

 Faisant du monde un seul troupeau

 Un seul vaisseau luisant d’étoiles

 Habille les terres de voiles multicolores

 Et de courants fraternels

 

Poète de la vigie, du minaret, de la tour de Babel

 Tressant les langues au fleuve de toute vie

 Sache que même la haine a besoin du regard.

 Regard du vertige de l’autre et du graffiti des miroirs

 Regard du mensonge de la sève pure

 Regard des cavaliers tenant la bride de l’éclair

 Ouvre la terre aux rayons de l’amour

 Comme un soleil à partager.

 

 in Regards de feuillage

 

 

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