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Martín Caparrós

Plus de la moitié de l’argent qui transite par les bourses du monde riche est confié au HFT – High Frecuency Trading -, la forme la plus extrême de spéculation algorithmique ou automatisée. Un nom à rallonge pour quelque chose de très compliqué et de très simple à la fois : des ordinateurs surpuissants qui réalisent des millions d’opérations en quelques secondes ou millisecondes ; ils achètent, vendent, achètent, vendent achendent ventent vachètent achentent vachendent véchendent sans trêve, tirant parti d’infimes changements des cours qui, en pareilles quantité, se transforment en montagnes d’argent. Ce sont des machines qui opèrent beaucoup plus vite que n’importe quel être humain, indépendantes de quiconque. (…)

Le HFT, c’est de la spéculation à l’état pur : des machines qui ne servent qu’à gagner toujours plus d’argent. Ce sont des opérations que personne ne réalise sur des contrats qui ne sont pas faits pour être honorés concernant des marchandises dont personne ne verra jamais la couleur : achat et vente de néant en quelques secondes, marché pur sans l’intrusion de quelque réalité que ce soit. Argent sur de l’argent, fumée produisant du feu, la fiction la plus rentable.

 

in La faim

 

 

 

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