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Jules Mougin (1912- 2010 )

 

LA PLACE

La mitraille résonnait. Sa clameur s'entendait des murailles de Chine
aux îles du pacifique.
Un feu d'artifice embrassait le firmament.
Des fumées éclipsaient le soleil.
On répétait souvent : " Demain ".
Les murs des échoppes vacillaient.
On se donnait la main pour avancer les canons.
On s'écrivait des lettres anonymes.
L'ironie gagnait quand Monsieur-Mensonge survint.
On vit sur le marché des légumes contrefaits et des collectes
catastrophiques.
De graves messieurs hochaient leur tête dénudée.
Des monocles soulignaient des regards haineux.
On se vendait.
On découvrit une autre planète. A la fin, un grand brouhaha
sur la place ( surtout quand on voulut peindre le tréponème pâle).
On y voyait des rats, des bouledogues endiablés, vociférer
les commères. Des croquemitaines en rupture de ban, des gnomes, des baguettes magiques, des laiderons aux seins, des pantouflards, des crapauds, des violons d'Ingres, des tabliers raccommodés, des bagatelles, des alchimistes, un tas d'affaires incommodes, une pierre philosophale, des gens rassis, des mystérieux phénomènes, des techniciens à la recherche des ténèbres, des boutiquiers sans façon, d'anciens champions d'échecs. Le monde à l'envers.
Un marmot gentil comme tout, un petiot frileux, un petit garçon grand comme ça, si petit qu'on ne le voyait plus, un petit fou de rien du tout, assis à califourchon sur une borne disait :
- J'ai faim.

 

 

Commentaires

  • Les tristes échos d'un Après...

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