Pensées pour Tristan Cabral (1944-2020)
" Le pays d’où je viens n’a jamais existé
Un vieil enfant de sable y pousse vers le large
Un bateau en ciment qui ne partira jamais"
et bien le voilà parti, libre pour de bon, bon vent et bon voyage à toi poète !
Maison de la Fourdonne, St Cirq-Lapopie, 2008
Le somnambule
Je garde sous la peau mon costume de mort
avec à l'intérieur le long poignard de l'aube
ma voix se couvre mon ombre et moi nous sommes seuls
et je laisse sur l'eau des blessures insensées
Je suis à bout de peau je fais des métiers d'absence
je descends dans le corps des oiseaux somnambules
j'éteins les ombres blanches sur le miroir des morts
et la couleur du monde s'est perdue en chemin
Je vois le ciel pendu à des crochets de plomb
je vois des marées mortes dans le sang blanc des algues
et sur les seuils de pierre des bracelets d'oiseaux
Dans un désert de peau je guette un enfant fou
je vois dans les bûchers des émeutes de miroirs
et le même visage à toutes les fenêtres....
Tristan Cabral, 1982
In "faire-part" n°1er trimestre 1982
2008
*
Poète libertaire, brûlant et brûlé, poète visionnaire, en témoigne cette vidéo
tournée lors du Printemps des poètes à Toulon, en 2008