Claude Ber
Le ciel contre les cils. Comme au tréfil des doigts
de la reconnaissance d'un visage. Le rideau d'un
lyrisme italien tombe en bouillonné de scène.
Sur le zigzag des routes. Sur un couchant d'opéra.
Dans la pagaille du réel. Dans une chambre d'hôtel
où des marins montent et les femmes tapinent près
de la gare. A faire ses courses aux rayons de la vie,
rien ne se perd, rien ne se crée. Apostrophe inévitable
entre l'histoire et son récit. Une secousse sismique.
Un trou d'air à ras du sol. Et il dégringole des quasars
dans un vase de porcelaine. Du précieux dans les
tuyauteries de l'évier. Au lieu de la paupière c'est
l'arcade qui cligne. Et sur la nacre d'un coquillage
l'expéditif de la pensée. Son rationnement. Simplement
donc l'ombre des cils sur le cerne d'un visage fatigué.
Un demi cercle orange derrière le dôme de la cathédrale.
Du brouillé rosâtre autour. La rue beige sous les lampadaires.
Du véridique énorme et calibré de cake débité à la coupe
automatique. Capitonné au corps. Collé à la cornée. Je
débloque l'issue de secours d'un coup de pied. Et je sors
par mon dos.
La mort n'est jamais comme, 2003