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Paul Verlaine


Toutes deux regardaient s’enfuir les hirondelles :
 L’une pâle aux cheveux de jais, et l’autre blonde
 Et rose, et leurs peignoirs légers de vieille blonde
 Vaguement serpentaient, nuages, autour d’elles.

Et toutes deux, avec des langueurs d’asphodèles,
 Tandis qu’au ciel montait la lune molle et ronde,
 Savouraient à longs traits l’émotion profonde
 Du soir et le bonheur triste des cœurs fidèles,

Telles, leurs bras pressant, moites, leurs tailles souples,
 Couple étrange qui prend pitié des autres couples,
 Telles, sur le balcon, rêvaient les jeunes femmes.

Derrière elles, au fond du retrait riche et sombre,
 Emphatique comme un trône de mélodrames
 Et plein d’odeurs, le Lit, défait, s’ouvrait dans l’ombre.


 

 

Commentaires

  • Toujours aussi magnifique

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