Anouk Rugueu - Instant de connexion
Soleil et ce miracle renouvelé du printemps. Les yeux sont fatigués, les oreilles se dilatent. Les oiseaux, les insectes, les lézards rapides comme des moines shaolin. Le mental se tait pour laisser les sensations prendre le dessus et toujours cette connexion qui se fait avec les sensations premières de l’enfance. Enfance et printemps, deux faces d’un même élan, d’un présent qui s’éternise. Sensations et images se répondent et soudain un mot, oublié, mais qui revient comme quelque chose de désagréable, un mot qui donne envie de vomir : réfectoire. Peur et mal-être, mamelles de mon enfance mais sentir en moi une force trop longtemps mutilée par le doute. Fermer les yeux. Le soleil a une odeur de poivre.
in Le livre des sensations