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  • Vampires, cartable et poésie de Sébastien Joanniez

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    édition du Rouergue janvier 2013

    76 pages, 7 €

     

     

     

    « Quand tu dors

    (mais tu ne le sais pas)

    tu deviens

    le quartier général

    des papillons »

     

    Armand le Poète

    Mes plus beaux poèmes d’amour

     

     

    Voilà une très jolie petite histoire, pleine à craquer de poésie et de drôlerie. Le narrateur est un jeune garçon de la Famille Magique, qui raconte comme dans un journal, une semaine et un peu plus de sa vie. La Famille Magique c’est une famille vraiment pas comme les autres, où il suffit de claquer des doigts pour faire ou avoir tout ce qu’on veut. Une famille extraordinaire, où l’on peut croiser lors du Grand Repas, aussi bien Barbe-Bleue et la Statue de la Liberté, la Joconde et King Kong, le Père Noël et les sept nains, Cendrillon et le Petit Prince que Bouddha ou Pachamama et bien d’autres encore. Bon, il y a bien l’Œil de contrôle que ses parents envoient pour le surveiller, mais il n’est pas bien méchant, et ses parents de toutes façons, ils ne sont pas méchants non plus et ils dorment souvent. Normal, quand on est magique, on n’a pas besoin de travailler, mais voilà, notre jeune narrateur lui, ce qu’il veut, c’est aller à l’école comme tous les autres, pour apprendre. Apprendre les mots, les mathématiques et les cris des animaux par exemple.

     

    « Bien sûr, je pourrais claquer des doigts et tout avoir par magie. Ce serait simple : mes parents m’ont appris à utiliser les pouvoirs pour avoir la vie facile. (…) Mais je ne veux pas. Je ne veux pas vivre allongé. »

     

    Et puis, sur le chemin de l’école, il y a LA fille. Celle qui fait que le cœur s’emballe. Pas Sophie Dumas, non, qui est dans son école.

     

    « Je n’aime pas Sophie, moi, mais c’est la seule qui m’aime, la seule à m’apprendre le nombril et le trou des fesses.

    Elle se jette sur moi pendant la récréation et elle veut jouer à l’amour. »

     

    C’est embêtant d’être trop aimé par une fille à l’école et de se retrouver puni à cause d’elle, et puis surtout, ce n’est pas LA Fille. L’autre, celle qui n’a pas de prénom et qui fait de la danse. Celle-là ? Elle donne envie d’écrire des poèmes. Oui, parce que ce qu’il aime aussi, notre jeune narrateur, c’est écrire des poèmes. Il en écrit tout plein et d’ailleurs, tout ce qu’il raconte est beau comme un poème. Ce qu’il va découvrir d’important, c’est qu’avec beaucoup de poésie et un peu de magie, on peut sauver la Fille de sa vie.

     

    C’est bien pratique aussi de faire partie de la Famille Magique et ce n’est pas si mal, finalement, de ne pas être tout à fait comme les autres.

     

     

    Cathy Garcia

     

     

     

     

    Sebastien-JoanniezcEric-Garault.jpgD'abord urbain, auteur dramatique, comédien, metteur en scène, puis RMIste, puis romancier, publié, poète, subventionné, puis néo-rural, puis père, mari, traduit, puis père encore, Sébastien Joanniez est né en 1974.

    Aux Éditions du Rouergue : Marabout d'ficelle (2002, roman) - Terminus Noël (2002, roman) - C'est loin d'aller où (2003, roman) - Même les nuages je sais pas d'où ils viennent (2005, roman) - Entrez (2010, poésie) - Noir grand (2012, roman) - Vampires, cartable et poésie (2013, roman) - J'aime pas ma sœur (2013, récit) / Aux Éditions Sarbacane : Je fais ce que je peux (2004, poésie) - Fred et Fred (2005, poésie) - Treizième avenir (2006, roman) - Camping (2014, poésie) / Aux Éditions Espaces 34 : Des lambeaux noirs dans l'eau du bain (2005, théâtre) - Désarmés (2007, théâtre) - Le petit matin de mourir (2010, théâtre) / Aux Éditions Color Gang : Trop tard c'est bientôt (2007, théâtre) - Dans quels déserts tu ranges tes soifs ? (2007, théâtre) - Cluemo (2010, essai) / Aux Éditions Poivre et Sel : Animalerie (2013, BD).

     

    Note parue sur la Cause Littéraire : http://www.lacauselitteraire.fr/vampires-cartable-et-poesie-sebastien-joanniez

  • Liu Yi, peintre chinois des immolés tibétains

     

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    Liu, 50 ans, fait partie des rares chinois "Hans", l'ethnie ultra-majoritaire dans le pays, à soutenir la cause des Tibétains, provoquant l'arrivée des autorités sur son lieu de création.

    Plus de 100 Tibétains se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire depuis 2009, symbole du désespoir de cette minorité face à la domination de Pékin. La crainte est telle de nouvelles immolations qu'à Pékin, les policiers qui surveillent la place Tian Anmen pour la réunion annuelle du Parlement sont équipées d'extincteurs.

    La plupart des Hans acceptent le discours officiel, qui affirme oeuvrer pour le développement du Tibet tout en combattant les immolations.

    Les Tibétains "demandent simplement la liberté de religion et le respect", affirme Liu, dans son atelier aux murs de briques, installé dans une communauté d'artistes à l'est de Pékin.

    "Mon premier objectif est de commémorer leurs actes", explique-t-il. "Et aussi de faire connaître la vérité sur le Tibet à travers ces peintures, parce que, en Chine surtout, personne ne sait ce qui se passe là-bas".

    Liu peint ses portraits à partir de photos fournies par une écrivaine tibétaine, mais il traite ses 40 sujets comme s'il les connaissait personnellement, insistant sur certaines histoires: le premier immolé, le plus jeune, la première femme...

    "Celle-ci était mère de quatre enfants, celui-là avait un bébé de un an", détaille-t-il, se faufilant entre les visages sombres aux traits puissants qui, sans recours à la couleur, tracent des expressions paisibles mais des regards intrépides.

    Depuis 15 ans, de plus en plus de Chinois Hans se convertissent au bouddhisme tibétain -- comme c'est le cas de Liu -- sans pour autant prendre fait et cause pour leur combat politique, explique Robbie Barnett, expert de la question tibétaine à l'université de Columbia à New-York.

    Conversion au bouddhisme tibétain

    Certains artistes ont trouvé l'inspiration dans les superbes paysages montagneux du Tibet. Quelques passionnés sont allés à la rencontre du dalaï lama, le chef spirituel tibétain en exil en Inde, qualifié par Pékin de "séparatiste" et accusé d'encourager les immolations.

    "C'est très risqué et inhabituel pour un artiste han comme Liu d'entreprendre un tel projet publiquement. A ma connaissance, il n'y a pas de précédent", relève M. Barnett.

    La Chine a massivement investi dans les régions tibétaines pour améliorer les conditions de vie mais contrôle étroitement les monastères, bannit les images du dalaï lama et condamne lourdement toute personne déclarée coupable d'encourager une immolation.

    Pour les opposants, le développement au Tibet a surtout bénéficié aux Hans, au détriment de la culture et de la religion tibétaines.

    Selon les statistiques officielles, le nombre de Hans dans la région autonome du Tibet a augmenté de 56% entre 2000 et 2010, et de 92% la décennie précédente, tandis que celui des Tibétains a progressé de seulement 12% et 15% pour les mêmes périodes.

    En incluant les zones tibétaines d'autres provinces chinoises (Sichuan, Qinghai, Gansu et Yunnan), les Tibétains se retrouvent aujourd'hui en minorité sur leurs terres, selon le gouvernement en exil à Dharamsala.

    Liu espère éveiller les consciences avec sa dernière série de portraits, même s'il sait qu'il n'a aucune chance d'être exposé en Chine, pas plus que sa série consacrée à des opposants connus, dont les victimes de la répression de la place Tiananmen en 1989 ou ceux qui incarnent pour lui la "conscience de la Chine", tel le prix de Nobel de la paix Liu Xiaobo, emprisonné depuis 2010.

    Liu Yi s'est épris du Tibet dès son premier voyage dans les années 1980, où il a adopté un chien et peint le dalaï lama.

    Ses portraits d'immolés lui ont valu trois visites en dix jours des autorités, qui ont tenté de confisquer les oeuvres.

    "A moins qu'ils ne me mettent en prison, tant que je suis libre, je continuerai à peindre", assure-t-il. "Je n'ai pas peur. Qui suis-je, comparé aux immolés'"

    Par

     

    Lire aussi ici : http://www.dombosco.fr/article-liu-yi-artiste-chinois-engage-114420734.html