« La Vie rurale #2 C’est pas de la science-fiction – St Antonin Nobleval – du 27 mars au 1er avril 2013
Exposition d'une dizaine de mes gribouglyphes sous la yourte de Babelgum
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Exposition d'une dizaine de mes gribouglyphes sous la yourte de Babelgum
Avril-Mai-Juin 2013
illustration (c) Corinne Pluchart
Vous avez remarqué, mis à part votre serviteuse et la merveilleuse illustratrice, nulle femme publiée dans ce numéro : QUE des hommes ! De quoi faire frémir le printemps féministe, un coup fatal aux normes de parité… Alors ? Je ne sais pas, cela doit être le printemps justement, la montée de la sève, l’érection des petites pousses et des bourgeons, quelque chose de l’ordre de l’élan premier, la fougue du yang, le redressement des lingams… Des hommes donc, mais ces hommes cependant écrivent de la poésie, et si ça, ce n’est pas faire preuve d’une certaine sensibilité - sensiblerie diraient les jaloux ; si ça, ce n’est pas mettre à nu une certaine féminité ! Voilà donc des hommes dévoilés, qui se répandent en mots plein de force, de chagrin parfois, de beauté, de compassion aussi, d’attention à l’autre. Ils sont magnifique, les hommes, quand ils posent leurs joujoux de guerre, leurs pelleteuses et leurs calculettes, leur arrogance de garçonnets cravatés trop serrés, quand ils transforment des pulsions en poésie, des colères en coléoptères, des bottes de plomb en papillons de duvet. C’est beau un homme quand il tient debout tout seul, nu face au soleil, quand il respire amplement, les pieds ancrés à la terre mère. C’est beau un homme qui chante et qui pleure, qui tend la main vers d’autres hommes, vers des femmes, des enfants, un chat, une chouette, une fleur. C’est beau un homme qui ouvre ses bras, qui s’invente des ailes, pas pour aller plus vite ou plus haut non, mais pour accomplir des rêves qui donneront des fruits à offrir et partager. Oui, c’est beau un homme, et tout particulièrement quand il est une femme aussi, et un enfant encore. Pas pour faire des caprices ou ne jamais rien assumer, non, mais pour conserver intacte sa capacité à s’émerveiller et pouvoir offrir et partager ce qu’il a vu, entendu, senti, créé. C’est beau un homme, quand il vise haut et juste, avec sa conscience propre, quand il a le cœur au courage et le désir du vivant. Alors surtout, continuez, les hommes, soyez beaux, surtout du dedans !
CG
homme rivière aux étreintes
mille fois renouvelées
homme si vaste
aux bras de sable
homme profond
de sagesse infinie
Cathy Garcia
in Salines
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
Le cattive madri (1894)
L'angelo della vita (1894)
L'amore alla fonte della vita (1896)
Goddess of love
Giovanni Segantini (né à Arco sur le lac de Garde le 15 janvier 1858 - mort dans le Schafberg Pontresina le 28 septembre 1899) est un peintre italien rattaché au courant du symbolisme. C'est un peintre de genre, qui a représenté des sujets typiques, dont des paysages de montagnes
PRINTEMPS
Libellules papillons
dansent vibrionnent
sur des airs de pastel
sèment clochettes sur les sentes
perles de lait dans les prés
où de douces corolles bruissent déflorées
par de dodus bourdons délurés
les bourgeons éclatent
le velours étincelant
de leurs corsages printaniers
et bat le tambour de la terre
dansent les lutines légères
palpitantes mésanges
en robes de duvet
in Je l'aime nature
je suis l’amazone
de tes égarements
la cavalière
de tes orages
Cathy Garcia
in Salines
il ne sait pas ce qu’il fait l’homme
il tâtonne malade
contaminé de conscience
il est perdu
il lui faut grimper
grimper sans cesse
in Pandémonium II
(Livre d'artiste n°1)
Sur le magma frais de la nuit,
toutes les étoiles formaient une mosaïque éclatée
pour ma tête balbutiante.
L’odeur de l’aventure m’enivrait.
(Cathy Garcia in Papillon de nuit - Franche Lippée, Ed. Clapàs, 2001)
Très jeune étudiante new-yorkaise, Amber Ortolano est passionnée de photographie. Elle semble être son propre modèle avec un univers personnel déjà bien marqué.
http://amberortolano.blogspot.fr
Sutar ka Jhopda Cave Interior, Ellora Caves - Sri Lanka 1890's
Dénudez-vous que l’on entende
Danser les os
Sur la musique du vent
Cathy Garcia
in Mystica perdita
Note parue sur La Cause Littéraire : http://www.lacauselitteraire.fr/quand-j-etais-cagibi-helene-gaudy
illustrations Émilie Harel
Ed. Le Rouergue, janvier 2013
96 p. 7 €
Une petite histoire tout en douceur sur les émotions enfantines, sur le sentiment de solitude qui est le lot de chacun, enfants comme adultes.
Amy est en colère. Chez elle, personne ne l’écoute. Ni sa maman, ni son papa et même plus sa grande sœur Rosa.
J’ai pensé que j’étais devenue invisible ou que j’avais rétréci comme Alice au pays des merveilles quand elle boit la potion magique. (…) J’ai dit « Personne ne m’écoute jamais », maman a haussé les épaules et Rosa en a profité pour filer dans sa chambre. Papa, on ne l’entendait déjà plus. Il était encore parti travailler en oubliant de dire au revoir.
C’est comme ça qu’Amy est devenue cagibi.
Le cagibi était mal rangé. Il sentait la peinture, le vieux et la poussière, mais je m’en fichais. Là, au moins, j’étais tranquille. Personne ne pouvait venir m’embêter.
Amy s’est enfermée à clé dans le cagibi. Au départ, elle aurait bien aimé que quelqu’un vienne frapper à la porte, la supplier, mais personne n’est venu la chercher, alors Amy, après avoir bien pleuré, a décidé : Ce cagibi, je n’en sortirai plus jamais.
Dans le cagibi, il y a tout ce qu’il faut : à boire, à manger, des tapis, un duvet et même des vieux jouets. Amy va découvrir ainsi que la solitude et l’ennui, cela développe l’imagination, ce n’est pas si difficile que ça de vivre dans un cagibi. Alors même quand sa maman lui prépare son plat préféré, Amy résiste. Une journée, une nuit, une journée encore, elle n’accepte d’ouvrir que pour s’emparer rapidement du plateau repas que sa maman posera devant la porte ou du MP3 que lui prêtera, à sa grande surprise, sa sœur Rosa. Elle ne l’aurait jamais fait avant.
Le temps passe et Amy écoute sa famille vivre de l’autre côté de la porte, elle note comme des petits changements, des verres qui tintent, Papa et Maman qui se prennent dans les bras. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que tout le monde allait commencer à lui envier son cagibi, ça a commencé par Rosa qui avait besoin de parler, alors elle l’a laissée rentrer, et puis maman, qui elle aussi avait besoin de raconter sa fatigue, sa lassitude et puis Papa qui ne voulait pas rester tout seul, si bien que finalement, c’est toute la famille qui s’est retrouvée dedans. Et oui, ça fait du bien à tout le monde, un petit coup de cagibi, et maintenant on le sait, grâce à Amy.
Je ne suis pas devenue quelqu’un d’autre mais il y a quelque chose que j’ai compris : on voyage beaucoup, dans un cagibi.
Tout le monde a besoin d’un petit cagibi, pour se réfugier, pour se confier, c’est un endroit idéal pour faire des conseils de famille et des igloos en duvet. On peut y aller tout seul quand on a besoin de pleurer, y être triste ou en colère, on peut aussi y rigoler, y rêver et y faire des projets. On peut aussi y prendre le temps de s’écouter et de s’aimer. Ce n’est pas rien ça. Merci Amy !
Cathy Garcia
Formée à l'école des Arts décoratifs de Strasbourg, Hélène Gaudy choisit finalement la voie littéraire pour donner libre cours à son imagination. Membre de la revue Inculte, elle participe à la rédaction de différents ouvrages du collectif parisien parmi lesquels Une chic fille, paru en 2008. La jeune femme signe également plusieurs œuvres à son nom comme Vues sur la mer en 2006, une variation sur le thème de la solitude, et Si rien ne bouge en 2009. On lui doit également un livre destiné au public adolescent intitulé Atrabile, publié en 2007.
Festival des lumières de Gent, Belgique - 2012
Des luminaires inspirés de l'origami...