Chant traditionnel kazakh
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La Camargue, la mer, le grand air et le mistral. Le ciel, le sable, le sel et les oiseaux.
Un père éternellement absent hante les lieux. Souvenirs imaginaires…
La crypte de sainte Sarah, flot d’émotions glissé dans un poème, pour elle.
cg in Journal 1999
Les êtres vont d'une comédie vers une autre. Entre-temps la pièce n'est pas montée, ils n'en discernent pas encore les contours, leur rôle propice, alors ils restent là, les bras ballants, devant l'événement, les instincts repliés comme un parapluie, branlochants d'incohérence, réduits à eux-mêmes, c'est-à-dire à rien. Vaches sans train.
in Voyage au bout de la nuit
Laisser faire la vie, et comme elle le fait bien, comme elle sait être généreuse, tellement que le vertige peut ne pas être loin et pourtant je viens ce soir avec prudence, poser mes pattes sur la feuille… Des traits, des griffes ou plutôt des courbes, des entrelacs. Voilà la vie transformée en bonne fée, une belle gitane un peu sorcière. Quand on entre de plein pied dans un rêve qui remonte aussi loin que l’enfance, plus loin encore peut-être, il y a de quoi être d’abord surprise.
cg in Journal 2000
ils rencontraient le bonheur comme s'ils eussent surpris un papillon dans les bois dénudés et neigeux.
in Ethan Frome
Qui rit après sa mort? La pluie dans le feuillage.
in L'autre visage
[...] il vient dans la vie une heure [...] où les yeux las ne tolèrent plus qu'une lumière, celle qu'une belle nuit comme celle-ci prépare et distille avec l'obscurité, où les oreilles ne peuvent plus écouter de musique que celle que joue le clair de lune sur la flûte du silence.
in Du côté de chez Swann
Je dois tracer seule, toujours et les gens que j’aime me claquent entre les doigts si jamais j'ai besoin d’eux. Que me reste-t-il encore à comprendre que je n’ai pas compris ?
cg in Journal 2006
Les Étrusques (du latin « Etrusci ») sont un peuple qui vivait depuis l’âge du fer en Étrurie, territoire correspondant à peu près à l’actuelle Toscane et au nord du Latium, soit le centre de la péninsule italienne, jusqu’à leur assimilation définitive comme citoyens de la République romaine, au ier siècle av. J.-C., après le vote de la Lex Iulia (-90) pendant la guerre sociale.
Les Romains les appelaient « Etrusci » ou « Tusci » et les Grecs les nommaient « Τυρρήνιοι » (Tyrrhēnioi, c’est-à-dire Tyrrhéniens, nom qui a été donné à la mer des côtes occidentales de l’Italie), mais ils s’appelaient eux-mêmes « Rasna » (forme syncopée de « Rasenna »).
Les Tyrrhéniens sont une tribu faisant partie des « Peuples de la mer » qui, par extension et par amalgame avec la population néolithique villanovienne donnera le nom « étrusque » qui caractérisera ce peuple dont la civilisation est connue sous ce nom en Italie centrale.
Culture de Villanova ou villanovienne est le terme consacré par les archéologues pour l’espace sur lequel va se former la future Étrurie qui est déjà nettement dessiné au début du Ier millénaire av. J.‑C.. Ces archéologues l’ont nommé du nom d’un site archéologique majeur, Villanova di Castenaso, situé dans la région de Bologne. Cette culture néolithique correspond ensuite à une entité ethnique unique qui connaît le travail des métaux, notamment celui du fer. Les Villanoviens vivent dans des villages de huttes ovales, parfois quadrangulaires, utilisent des armes de fer et produisent en bronze des casques, des armures et des objets domestiques de qualité. Ils apparaissent comme des sédentaires, agriculteurs, éleveurs et guerriers (lances, épées, boucliers et poignards des tombes riches). Les femmes ne semblent pas exclues de positions sociales élevées ou de la richesse.
Les Étrusques furent une civilisation matriarcale autochtone du nord de l’Italie avant l’arrivée des romains (envahisseurs aryens). Ils étaient considérés comme des «indigènes» en Italie, et leurs royaumes ont prospéré avant l’expansion romaine. Les étrusques sont originaires de Lydie (Asie mineure – Anatolie, la Turquie antique matriarcale). L’Étrurie n’était ni un état, ni un empire, mais une confédération de 12 cités.
La langue étrusque résiste encore aux tentatives de déchiffrement. L’étrusque n’appartient pas à la famille des langues indo-européennes. Il présente certaines particularités grammaticales avec les dialectes lycien, carien et lydien. C’est aussi une langue agglutinante, c’est à dire qui accole des suffixes au radical des mots (comme le basque ou le turc). Elle se caractérise par une propension à la répétition. Autre curiosité, les nombres se forment par soustraction : par exemple, on ne dit pas « vingt-six » mais « quatre ôtés de trente ».
Pour les Romains, les Étrusques avaient fondé les premières villes d’Italie. "Romulus avait fait venir de Tyrrhénie des hommes pour le guider et lui enseigner en détail les rites et les formules à observer, comme dans une cérémonie religieuse. Le fondateur, ayant mis à sa charrue un soc d’airain, y attèle un bœuf et une vache, puis les conduit en creusant sur la ligne circulaire qu’on a tracée, un sillon profond. Des hommes le suivent qui sont chargés de rejeter en dedans les mottes que la charrue soulève, et de n’en laisser aucune au dehors." Sans les étrusques, Rome n’aurait jamais été ce qu’elle est. Pour l’académie italienne d’archéologie, seule Rome comptait, et il était inconcevable que les étrusques puissent surpasser les romains. S’ils suscitent la jalousie des romains, c’est surtout parce qu’ils les devancent dans tous les domaines. Les romains ont tout emprunté à la civilisation étrusque : les insignes de la magistrature, le rôle des haruspices, le système des noms propres, l’architecture des temples, l’organisation urbaine, les rites de fondation des villes ou l’organisation de la légion s’inspireront du modèle étrusque.
Si l’on se base sur la superficie des sites archéologiques, les cités étrusques s’étendaient sur 30, comme à Chiusi, à 200 hectares, comme à Veiès ; Caere, Populonia, Tarquinia et Volterra dépassaient les 100 hectares. D’après la taille des nécropoles, on peut estimer la population moyenne comprise entre 20 000 et 40 000 habitants, chiffres très importants pour l’Antiquité et tout à fait comparable aux cités grecques. La chaussée était constituée de couches superposées de cailloutis ; elle disposait d’un égout recouvert ou à ciel ouvert. A Rosella et à Marzabotto, on peut observer des maisons domestiques construites autour d’une cour centrale pourvue d’un impluvium et d’une citerne pour recueillir les eaux de pluie ; autrement dit, l’ancêtre de l’atrium romain. Les Étrusques montrèrent une grande maîtrise de l’hydraulique : Rome leur doit l’assèchement du marais où s’éleva ultérieurement le forum et la réalisation du cloaca maxima. Les sols imperméables de la campagne de l’Étrurie centrale furent percés de puits verticaux reliés à des canaux souterrains qui allaient se déverser dans les rivières voisines. Ces travaux ont contribué à résorber la malaria qui réapparut au XIXe siècle faute d’entretien du système hydraulique étrusque !
Dès la fin du IVe siècle, les grandes familles romaines avaient l’habitude d’envoyer leurs fils étudier à Caere et il était de bon ton dans ces mêmes familles de mettre en avant ses origines étrusques. Sous la République et au début de l’Empire, les jeunes Romains des classes supérieures devaient suivre une initiation l’Etrusca Disciplina (livres sacrés). A l’époque d’Auguste, la maîtrise de langue étrusque était encore considérée comme un signe de haute éducation. Dans sa quête de restauration des valeurs romaines et républicaines, Auguste contribua à ressusciter des us et coutumes étrusques (haruspices, collèges sacerdotaux, sanctuaires, archives, conseil fédéral, cultes oubliés…). On sait qu’Auguste décida de faire réunir à Rome l’ensemble de ces textes, au besoin par la copie des originaux. Le même Auguste donna comme précepteur à ses enfants adoptifs, Caius et Lucius Caesar, un érudit, Venius Flacus, qui connaissait l’Etrusca Disciplina. Rome doit aussi aux Étrusques les débuts du théâtre latin, avec les « ludions », artistes qui pratiquaient des mimes dansés. Enfin, selon Tite-Live c’est un Étrusque dénommé Pisaeus qui aurait inventé la trompette dont les armées romaines généralisèrent l’usage.
Selon les traditions, Junius Brutus, le neveu maternel du dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe, est le fondateur légendaire de la République romaine, en 509 av. JC. La République romaine est la phase de la civilisation de la Rome antique qui commence en 509 av. J.-C., à la chute de la Monarchie dont le dernier représentant, Tarquin le Superbe, un Étrusque, est chassé du pouvoir par l’aristocratie patricienne qui profite de l’affaiblissement de l’Étrurie.
Ce peuple préférait les plaisirs de la vie à la guerre et aux conquêtes militaires. Les grecs et les romains jugeaient leur mode de vie scandaleux. Les récits contemporains et leur art indiquent que les femmes étrusques ont eu un statut d’égalité avec les hommes, et ceux-ci ont été autorisés à socialiser librement (liberté sexuelle). D’après l’historien Théopompe, ils célébraient tellement "d’orgies" qu’aucun d’eux ne pouvait être sûr de sa filiation paternelle. La filiation des étrusques était donc maternelle. Les femmes étrusques sont donc des femmes libres. Elles disposent de leur propre fortune et possessions, alors que leurs voisines grecques et romaines sont sous la tutelle de leur père, puis de leur époux : les femmes étrusques occupaient une place importante dans la société.
La femme romaine est un peu plus libre que la femme grecque mais, le statut de la femme étrusque était jugé scandaleux par les romains qui n’hésitaient pas à juger son comportement de licencieux et de mauvaise moralité, les comparant aux musiciennes ou aux prostituées des banquets grecs ou romains. Alors que le mari étrusque tient son épouse en haute considération, les maris romains écrivaient tout au plus sur la tombe de leur épouse « domum servavit » (A été une « bonne servante de ma maison »). Tite-Live oppose la « mère vertueuse romaine » aux « femmes étrusques couchées sur leurs lits de banquet ».
Des pièces archéologiques trouvées dans les tombes, comme des fresques, sarcophages, urnes et trousseaux funéraires, témoignent de l’importance de la femme dans la société. Les objets retrouvés dans les tombes féminines montrent aussi que l’épouse étrusque pratiquait aussi le travail manuel comme le filage et tissage. Dans les cimetières, les femmes étaient souvent indiquées comme des « maîtresses ».
Quand les tombeaux de Toscane (Italie) furent mis à jour au 19ème siècle, les conséquences furent retentissantes. Car, dans chaque tombeau, la place d’honneur était réservée à la mater familias, la femme chef de famille. Cette règle était incontournable, si bien que Raniero Mengarelli, l’archéologue du 19ème siècle, “édicta une nouvelle loi : dans les tombes étrusques, le corps de l’homme, à gauche, était disposé sur une plateforme ; celui de la femme, toujours à droite, dans un sarcophage… Il semble”, écrit Jacques Heurgeon, “que le sens de cette différence était de s’assurer qu’une certaine catégorie de défunts – les femmes – aurait un caractère plus sacré…". D’autres tombes ont révélés des femmes guerrières, aux côtés d’hommes parés de bijoux.
Au IXe s. av-JC (époque villanovienne), toutes les sépultures de la communauté étrusque disposent d’un matériel d’une valeur égale, ce qui révèle l’absence totale de stratification sociale. La seule distinction est sexuelle. La société étrusque du IXe s. av-JC est une société communiste. Dans les siècles suivants (époque orientalisante, invasions aryennes), une stratification sociale apparaît. Certaines tombes d’aristocrates se démarquent des autres par un matériel plus riche (vase d’importation grecque, bijoux etc…).
Plus tard, l’accent était mis sur le couple et ses représentants. Toute l’intimité du couple étrusque est exprimée par plusieurs exemples du type Sarcophage des Époux conservés au musée du Louvre, à la Villa Giulia au musée Guarnacci. Le mari et son épouse sont allongés, enlacés l’un contre l’autre, égaux pour l’éternité comme ils l’avaient été dans la vie terrestre. La particularité de ce sarcophage repose donc sur la présence des deux époux ensemble, allongés l’un contre l’autre, et dont les cendres sont mêlées dans l’urne ou dont plusieurs urnes sont rassemblées, l’épouse représentée versant du parfum (contenu dans une alabastre aujourd’hui disparue) sur une main que lui tend son époux, un des rituels des funérailles étrusques. Seule la femme porte des chaussures pointues, les calcei repandi. Cela expose aussi l’importance de la femme dans les rôles de la cité étrusque, traduite ici dans des proportions et des poses similaires à celles de son époux.
La « famille nucléaire » se substitue à la communauté agraire de la période précédente, ce qui correspond à l’instauration du pouvoir d’un pater familias. On assiste alors à la transmission de l’heredium : la transmission du patrimoine s’effectue au sein de la même famille et le patrimoine lui-même devient héréditaire. L’instauration de cette règle constitue un changement majeur à la période protohistorique. Ce changement détermine à son tour la mise en œuvre d’un système social nouveau qui se substitue à la société villanovienne archaïque. On voit naître des maisons disposant d’une surface plus réduite, ce qui révèle l’apparition d’un modèle familial à l’effectif restreint. On passe du système clanique (maison de 80m2) à la famille nucléaire (40 m2). Donc la civilisation étrusque connait à ses débuts, un passage du matriarcat au patriarcat. Néanmoins la femme conserve un statut particulièrement valorisant (iconographie valorisante, mobilier funéraire très riche) si on la compare à la femme romaine, qui n’a même pas de prénom. La civilisation étrusque se développe en conservant une forme de mémoire de l’époque matriarcale villanovienne.
La condition féminine dans la civilisation étrusque représentait une particularité par rapport à ce qu’elle était dans le monde méditerranéen. Chez les Grecs et les Romains par exemple, les femmes occupaient une position marginale et de second plan par rapport aux hommes. Les femmes des Étrusques sont émancipées par rapport à celles des grecs ou des romains. La femme étrusque a une grande importance tant au niveau politique qu’administratif et vit pleinement une vie de famille au sein de la société civile où son rôle est prépondérant. Parée de tous ses bijoux, la femme participe aux banquets et aux jeux étrusques ; elle pouvait aussi posséder des biens en son nom propre. Des écrits historiques rapportent des faits impliquant des femmes comme Tanaquil, Vélia Spurinna et d’autres qui ont des rôles protagonistes.
La femme participe à l’intense activité de la société. Elle « sort » souvent « sans rougir, pour être exposée au regard des hommes », participe aux cérémonies publiques, aux danses, concerts, jeux ; elle préside même parfois à partir d’une estrade appropriée. Elles sont autorisées à regarder les compétitions des hommes, ce qui était interdit en Grèce et puni par la peine de mort. Sur les fresques de la tombe des Biges par exemple, on peut voir de « nobles » spectateurs assis sur des bancs, hommes et femmes mêlés. La mixité de ce public est un trait éminemment significatif, d’autant qu’en un cas au moins, c’est une femme qui semble occuper la place d’honneur dans une tribune.
Sur les urnes funéraires et sur les couvercles des sarcophages elles sont représentées comme elles étaient réellement dans leur vie terrestre, sans retouches, le visage souvent marqué par les rides et le corps alourdi par l’âge, témoignant d’un fort caractère. Ce type de représentation est pratiquement unique dans le monde contemporain des Étrusques où les femmes étaient épouses, mères, concubines. Les fresques tombales ne manquent pas de révéler comme dans la Tombe des Taureaux des scènes érotiques osées montrant une femme se donnant à plusieurs partenaires ou participant à des jeux sexuels compliqués.
Pendant les banquets, la femme est allongée sur le triclinium auprès de son époux qui lui reconnaît une position sociale équivalente dans la gestion du patrimoine familial et dans l’éducation des enfants. Elle a le pouvoir de donner le nom à ses enfants (surtout parmi la classe la plus élevée de la société), les épigrammes funéraires rapportent souvent le matronyme et les femmes sont rappelées par le nom de leur gens (clan) mais aussi avec leur propre prénom qui témoigne de la volonté de les considérer comme des individus distincts et indépendants de la société. Sur les épigrammes le nom de la femme est précédé par le prénom (son nom personnel) comme affirmation de sa propre individualité au sein du groupe familial. Les noms propres de femme fréquemment gravés sur le vaisselier et les fresques funéraires sont : Ati, Culni, Fasti, Larthia, Ramtha, Tanaquille, Veilia, Velia, Velka. (Par comparaison, dans la société romaine, les femmes sont connues par leur gentilice féminisé : toutes les femmes de la gens Livia s’appellent Livie …).
Les usages dans les rapports avec le monde féminin étaient très différents de ceux du monde grec et par la suite romain : on sait qu’effectivement les femmes assistaient aux banquets auprès des hommes chez les Étrusques, ce qui n’était pas le cas chez les Grecs, leurs contemporains où la démocratie était uniquement masculine. La femme étrusque ne jouissait pas d’une grande réputation auprès des écrivains grecs et romains. Les Grecs furent particulièrement choqués par la liberté dont jouissait la femme étrusque.
Cette coutume étrusque était très mal vue par les Grecs où la femme vivait dans l’ombre de la maison. En effet, la fille ou l’épouse grecque reste à sa place dans le cadre domestique et ne se montre que rarement en communauté. Voisins directs des Étrusques dans l’Italie du sud qui appartenait alors à la Grande Grèce cette différence de coutume était une des raisons de la rivalité des deux peuples, en plus de leur concurrence commerciale.
La truphé étrusque définit les mœurs sexuelles que les Grecs définissent comme dissolues. Les auteurs grecs définissent de « mœurs dépravées » (Athénée, Timée de Tauroménion…) les pratiques étrusques dans plusieurs domaines comme l’habillement (le fard des femmes, les bijoux, les couleurs voyantes, l’épilation des corps féminins et masculins), la représentation récurrente des banqueteurs dans les fresques, de plus accompagnés de leurs femmes (qui choisissent leurs places à table, « qui boivent à la santé de qui elles veulent »), leur égalité de traitement, qui ont leur propre nom, qui assistent aux ludi (jeux), et un certain laisser-aller dû à la richesse de leur terroir (qu’on peut rapprocher du farniente et à la dolce vita, expressions connues des Italiens contemporains). On a ainsi pu parler d’une « Étrurie du vin » autour de Vulci et de Caere. Il semble d’ailleurs que ce sont les Étrusques qui ont fait connaître le vin aux Gaulois. Le mot même serait, avant d’avoir été latinisé, d’origine étrusque. Au-delà d’une certaine médisance évidente, les récits des mœurs prêtés aux Étrusques devaient traduire un mode de vie très libéral, totalement incompréhensible et inconvenant pour les Grecs. La visite des hypogées (tombes creusées sous le sol) de Tarquinia confirme cette impression de joie de vivre : sur ces fresques funéraires, les banqueteurs, les danseurs, les athlètes, prolongent pour l’éternité le mode de vie aristocratique des grandes familles titulaires de ces tombes.
Théopompe, historien grec du ive siècle av. J.-C. a indiqué que « les femmes jouissent de tous les hommes en toute liberté. Dans les rues elle marchent hardiment à leur côté des hommes et dinent couchées à côté d’eux. Elles ont pris grand soin de leur corps et de leur visage, les cheveux enlevés de leur peau avec de la cire fondue et excellaient dans la nudité [...] Les femmes étrusques font des enfants en ne sachant pas qui est le père ». — Théopompe, Histoire, livre XLIII.
« Théopompe dit que chez les Tyrrhéniens les femmes sont en commun, qu’elles prennent grand soin de leurs corps et qu’elles s’exercent nues, souvent avec des hommes, quelquefois entre elles ; car il n’est pas honteux pour elles de se montrer nues. Elles se mettent à table non auprès des premiers venus des assistants, et même elles portent la santé de qui elles veulent. Elles sont du reste fort buveuses et fort belles à voir. » — Athénée, Le Banquet des savants, XII, 517d
Enfin au IIIe s. av-JC, Rome achèvera définitivement le processus, en assimilant les étrusques au modèle romain qui donne les pleins pouvoirs au père. La femme étrusque devient une femme romaine et le "pater familias" a autorité sur elle. Ce statut est le fait du droit romain. Le "pater familias" était l’homme de plus haut rang dans une maisonnée romaine. Il détenait la "patria potestas" (puissance paternelle) sur sa femme, ses enfants et ses esclaves. Cette potestas était de vie ou de mort, et était viagère. Elle ne s’éteignait, sauf adoption, qu’à la mort.
On connaît de Rome à la fois sa rigueur et sa luxure. Pourtant, les vieux Étrusques pratiquaient l’amour libre, la filiation maternelle et l’éducation commune des enfants, tout ce qui caractérise la société gentilice; la prostitution leur était inutile. On raconte que "le viol de Lucrèce" signa le coup d’arrêt de cette société libérale; dès lors, la législation républicaine de Rome plaça les femmes sous la protection et l’autorité des pères et des époux, et les astreignit à une fidélité absolue, afin de garantir la reconnaissance de paternité.
Source : http://matricien.org/geo-hist-matriarcat/europe/etrusque/