Woody Guthrie
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Nulle autre qu’elle
ne sait mieux l’amour
et le nu du poème
nulle autre qu’elle
n'a de fourrure aussi profuse
pour couvrir sa chair vive
et son âme écorcée.
Nulle autre qu’elle
ne sait mieux la colère
et le cri enfoui
le chant des perdus.
Elle se cache si bien
en dessous de la bête
qu'on est à les confondre.
Nuls autres que la nuit
et le vent des collines
ne savent entendre sa plainte.
Nul ne sait
L’humeur labile
l’anxieuse rumination
la folle douleur qui l’étreint.
Nul ne sait l’épine plantée
entre les vertèbres de l’enfance.
in À la folie
méfie-toi des gens sympas qui ne veulent que ton bien
ne laisse jamais personne t’allumer à sa guise non plus
laisse-toi tomber quand tu es fatigué
laisse-toi aller au pathétisme
il fait bon parfois filer un mauvais coton
en bonne compagnie
on entend mieux la lumière dans le noir
et puis quand tu te sentiras
fais-toi la douceur
on n’a rien inventé de mieux quand les temps sont durs
tu es né pour briller
mais pas tous les jours mais pas par tous les temps
fais-toi ce qu’il faut de taches de bosses de fêlures
donne-toi le luxe du relief
ne laisse jamais personne juger de ton éclat
chacun avance par sa propre lumière
les éclairages extérieurs ne sont que des points d’étape
tantôt on est phare
tantôt naufragé
ne laisse jamais autre chose que ton cœur te guider
à y regarder de près
toute chose que le jour t’apporte
est mystère et étrangeté
appel au silence
& terreur d’écorché vif