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Loïe Fuller

Article initialement paru sur : http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2013/01/22/le-corps-l-oeil-la-plume-loie-fuller-vue-par-cathy-garcia.html

 

Je suis tombée un jour, par hasard et en arrêt, sur cette vidéo. Un vieux film muet des Frères Lumière (de 1896) que j'ai cru recolorié, où l'on voyait une danseuse agitant des voiles qui la faisait ressemblait à un papillon, une fleur, c'était beau, étonnant, décalé et le fait que le film soit muet et un peu abimé, renforçait encore cette captivante impression d'étrangeté. Ce que je ne savais pas, c'est qu'en en fait non seulement cette danse était avant-gardiste mais que la danseuse utilisait aussi de nouvelles technologies grâce à l’électricité. Le film, donc, n'était pas recolorié.   

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’Revêtue d’une longue chemise de soie blanche, elle improvise de grands mouvements pour interpréter une femme sous hypnose. Le public réagit alors spontanément en s’écriant « Un papillon !… Une orchidée !… ». C’est ainsi qu’elle créera sa première chorégraphie, la Danse serpentine, celle proposée sur la vidéo, au Park Theatre de Brooklyn, à New York, le 15 février 1892.’’

 

Son succès ne fut pas éphémère, mais en tant que danseuse elle fut éclipsée en 1902 par Isadora Duncan, sa compatriote, qu’elle contribua à faire connaître en Europe. Malgré une longue et impressionnante carrière, elle fut pratiquement oubliée après sa mort à Paris le 1er janvier 1928.

 

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Loïe Fuller par Toulouse-Lautrec

 

« C’est alors que retentit un rire étrange, crépitant, condensé : celui de la Fée Electricité. Autant que la morphine dans les boudoirs de 1900, elle triomphe à l’Exposition ; elle naît du ciel, comme les vrais rois. Le public rit des mots « danger de mort » écrits sur les pylônes. Il sait qu’elle guérit tout, l’Electricité, même les névroses à la mode. Elle est le progrès, la poésie des humbles et des riches ; elle prodigue l’illumination ; elle est le grand Signal : elle écrase aussitôt née l’acétylène. A l’Exposition on la jette par les fenêtres. Les femmes sont des fleurs à ampoules. Les fleurs à ampoules sont des femmes. C’est l’électricité qui permet à ces espaliers de feu de grimper le long de la porte monumentale. Le gaz abdique. Les ministères de la rive gauche eux mêmes ont l’air de Loie Fuller. La nuit, des phares balaient le Champ de Mars, le château d’eau ruisselle de couleurs cyclamen ; ce ne sont que retombées vertes, jets orchidée, nénuphars de flammes, orchestrations du feu liquide, débauches de volts et d’ampères. La Seine est violette, gorge de pigeon, sang de boeuf. L’Electricité on l’accumule, on la condense, on la transforme, on la met en bouteilles, on la tend en fils, on l’enroule en bobines, puis on la décharge dans l’eau, sur les fontaines, on l’émancipe sur les toits, on la déchaîne dans les arbres ; c’est le fléau, la religion de 1900. » Paul Morand

 

En guise de clin d'oeil pour finir je voudrais mettre en parallèle ou plutôt en connivence donc, une photo qui n'a rien à voir. Une photo de Tamaki Obuchi, un japonais né en 1956, qui m'a évoqué aussitôt cette danseuse.

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Comme quoi les femmes et les fleurs...

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