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Eskhatos, un poème de Frédéric Ohlen

 

À Cathy Garcia

 

 

La faille


Cette trace en nous du Ciel
Toujours tu la ravives
Tu nous ouvres des estuaires



Et d'un mot
L'autre
Quelque chose
Passe


Un souffle
Qui sort des gouffres
Et remonte
Le fil


L'arborescence
Qui ne sait
Plus faire
Silence



Voix d'avant la mémoire
Habitante des veines


Avant même que les rocs se
Heurtent
S'agglutinent en planètes pour


Nous porter


Puisque qu'avant la chaleur et le chant
Puisqu'avant le désir

Tu étais

 

Frédéric Ohlen

 

 


Tiré d' Anima æterna, recueil paru à L'Herbier de feu, Nouméa, en 2011, dans une édition limitée à 35 exemplaires numérotés avec une lithographie de Sylvain Gaudenzi. 

Voir : http://vos-sens-en-eveils.over-blog.com/album-1287759.html


Ce livre rassemble en tout 11 textes assez longs dont 6 sont complètement inédits :
Eskhatos, Cantilène indienne, Devenir, Trastevere, Anima æterna, Are Nui - La Grande Vague.


 

Tous les hommes, on le sait, sont hantés par le Temps. Odi quod facit, sed facit quod sum, « Je hais ce qu'il fait, mais il fait ce que je suis », écrivait déjà Frédéric Ohlen dans la Peau qui marche (1999). Dans la ruée ou à mi-voix, de Vanuatu jusqu'à Rome, sur les collines de Sendai ou dans les rues de Raïatea, la Mort est là, en filigrane ou triomphante.

Les onze poèmes du livre se présentent comme le moyen ultime de la prédire, de la saisir, de la deviner puis de s'en défaire. Car le poète avance « un lotus dans les carotides ». On ne naît pas, on ne s'éveille pas par accident, assure-t-il. Nos vies ont un sens, en dépit des séismes. Une voix pour nous aider à retrouver toujours, loin des « pluies de colère » et du « pays scindé », « obscène dans le feu de son évidence, la beauté ».

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