Lucia Bianchi
Encore une fois, s’accrocher. A quoi ?
L’amour ne se partage pas. Le sexe est égoïste. Il nous est toujours demandé beaucoup plus que ce que l’on a. On finit par s’arracher lambeaux de peaux, morceaux de chair, de poumons, de cœur. Ne serions-nous que des trous noirs déguisés de viande ? Je cherche, creuse, malaxe mon ventre, m’essore jusqu’à la moelle et cherche sans repos.
Je cherche et constate, impuissante. Ne plus savoir les cycles, se savoir si démunis.
Je vois, je sens, me méprends. M’éprends ? S’éprendre et ne plus comprendre. Lâcher le mental, descendre dans l’émotion. Perdre sa vie à tenter un impossible compromis. Ce champ de guerre où tous les coups frappent deux fois.
Un frisson me parcourt, me désole de moi-même et de la vanité. Je n’ai pas les clés de mes rêves. Je coince et barbote.
Cg in Celle qui manque (Asphodèle, 2011)