Gábor Béla
ACCESSOIRISTES D'UN SOIR
AUX MÉNINGES TROUBLÉES
Quel rivage pour les clandestins
pour quel festin ?
Le jeu ?
Faire l’amour farfelu
divaguer avec les truies
puiser à la nuit
les liqueurs illicites
leurs parfums
mystiques
et la pluie étonnée
nous rejoindrait à la nage ?
Quand les longs doigts du rêve
pénètrent le réel
le frottement crée
des étincelles
des jouissances qui flambent
comme des allumettes
Fiel noir
lettres impossibles
rire éclatant du soleil
profite, profite
des souffles ultimes
petite sœur
et ne joue pas avec les allumettes
mais il fait froid aujourd’hui
le monde est froid
le cœur grelotte
il pleut tristesse
l’automne
à la gorge
commence à serrer
Solitude
le cœur dans son terrier
un lapereau tremblant
Se mettre à l’abri
en hauteur
ne pas se prendre
le plein fouet
le versant nu de nos extrêmes
fragilités
Chercher l’autre rive
des yeux seulement
paysages projetés
crachés au visage
Le mythe usé jusqu’au nerf
maudit
au taux destructeur
Sous les doigts s’effrite la surface
et si on n’était pas aussi fort
que l’on croyait ?
et si ?
Après A vient Z
la connaissance
des raccourcis.
cg in Salines, 2005
(in Eskhatiaï, Ed. de l'Atlantique, 2010)
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Superbes Salines