Mikko Lagerstedt
Que devient le monde livré à de vieux enfants qui ne rêvent que de téter aux mamelles de la jeunesse éternelle ? Larves confites dans du sucre à la violette synthétique. Leurs inquiétudes remplissent les supermarchés. Toutes ces courses et consommations illimitées n’ont aucun sens. Gesticulations ridicules, drôles si on veut, mais si peu. Pardonnez-moi si je préfère la compagnie d’un arbre, d’un enfant, d’une fleur, d’une bête, à celle des rayons fringues, lessives ou yaourts. Je n’ai jamais rien compris à cet amour là. Juste un trou de plus à la surface d’une lune égarée dans un système en carton-pâte, à combler de guimauve, de mensonges, d’artifices, d’articles en tout genre. Se faire sucer jusqu’à la moelle et sans aucun plaisir, à peine un mal de tête, de tuyaux enchevêtrés. Jeu des illusions, kaléidoscope enivrant. Une rengaine si usée, pourtant.
Cg, 2009
in Qué wonderful monde (Nouveaux délits 2012 - coll. Les Délits Vrais n°1)