Emmanuel Correia
Crise
Attendre en silence
que le temps se penche
dans une pièce vide,
dépose une ride.
Doucement sur mon front,
trace un sillon
de ses doigts lisses
où sagesse s’immisce.
Nue sur une chaise,
que l'esprit se taise,
les mains ouvertes,
en éveil.
Ceinte de murs blancs,
je vide l’écran.
Libérée de l’image,
je balaie le passage
et j'attend.
J'attendrai
infiniment
l'éternité.
Malgré la vie, ses ravages,
malgré la nuit prise de rage,
j'attendrais immobile
que le flux cesse,
pour atteindre mon île.
Une île tendre,
douce peau,
souffle chaud,
vent dans les voiles
d'une lointaine étoile.
cg in Les années chiennes
(textes de jeunesse publiés en 2007)