LES ANNÉES CHIENNES, 2007
Cathy Garcia
LES ANNÉES CHIENNES
1989 – 1997
série autodigestion
Illustrations originales de Marie Bouchet
mabouh@gmail.com
Poèmes de jeunesse (1989 – 1997).
Poèmes naïfs, maladroits, même si un peu retravaillés, alors pourquoi les publier ?
Sans doute la réponse la plus approchante serait celle-ci : auto-digestion.
Sortir Les années chiennes, pour digérer mes 20 ans…
Ce qui alors était sombre est aujourd’hui totalement saturé de noir. Conséquence logique d’une volonté qui ne devrait pas nous échapper….
Vos enfants ont 20 ans, s’habillent de noir, dépriment, s’abîment, se droguent et vous ne les comprenez pas ?
Les jeunes sont le symptôme des sociétés et leurs élans hélas, sont si facilement manipulables.
Une jeunesse suicidaire reflète une société suicidaire, celle qui deale en toute légalité un arsenal d’anxiolytiques, antidépresseurs, somnifères et poisons en tout genre censés nous aider à vivre…
Une jeunesse violente, délinquante est le symptôme d’une société violente et délinquante.
Aujourd’hui être violent et délinquant en affaire cela s’appelle être compétitif. Être violent et délinquant à l’échelle d’un Etat, cela s’appelle défendre la démocratie.
La violence et la délinquance dans la rue, moi j’appelle ça une jeunesse en détresse. Parfois c’est un peuple tout entier qui devient violent et délinquant. Et ça s’appelle une révolution.
Alors oui, voilà des poèmes de mes vingt ans, des poèmes qui n’ont rien de révolutionnaire mais que je voudrais présenter simplement comme un hommage à la fragilité.
Un hommage à chaque nouvelle génération trahie dans ses plus beaux élans et sacrifiée sur l’autel mercantile.
Je dédie Les années chiennes à la jeunesse d’aujourd’hui et de demain, puissent vos élans nous conduire vers des jours meilleurs.
CG, le 21 novembre 2006
dans la nuit cloîtrée,
murs glacés qui brillent,
miroirs où pleurent
mes reflets.
mon profond désespoir ?
se tordent,
se nouent,
se dénouent,
autour du cou
avec de tristes doigts
qui mordent
Le sage sourit, faut bien que jeunesse se passe…
Mais oui mais voilà, ça ne passe pas !
Alors humaine puisque que derrière les mots
il y a le cœur qui cogne,
derrière la plume il y a la main,
tendue, offerte, griffue peut-être.
(…)
Juste un tatouage au bras du néant.
CG
Gérard Lacoste, Toulouse, avril 2007
***
Michel Host :
Petite lettre à Cathy Garcia
Ou quelques Improvisations de critique littéraire hostienne
Il m’est arrivé de jouer au critique littéraire
Elle était sérieusement ennuyeuse cette prose-là
De sorte que je n’aime plus ça
En cet an de disgrâce 2007
Voici une autre cadence pour la
Découverte de l’autre et du même,
Celle / Celui qu’on laissa derrière soi
Au cours de nos « années chiennes »
Dire que vous sortiez de l’enfance en 97
Vous dites « jeunesse » pour jouer à la femme
Je crois
Comme le garçon joue à l’homme
Vous aviez conscience d’être d’une « génération trahie »
Moi pas
Déjà le « mercantile » vous assommait
Je n’en étais pas là, trop jeune homme
Immature garçon
Vous saviez rendre « hommage à la fragilité »
Je n’en étais qu’à la force bête du petit mâle,
Mais peut-être comme à moi
Vous arrivait-il de vous croire invulnérable
Dans ces années écrites par vous j’ai trouvé
L’inquiétude centrale et son reflet
Des naïvetés sans doute mais aussi
La promesse que dénoncent les mots
Le sensible et le beau
Le sensible et le laid
Une crainte un espoir dans l’AUTOPSIE du monde
Et de soi
(...)
Je vais direct à BEAUTÉ CRUE
J’y trouve simplicité et force
Plénitude de l’expression
Comme vous « je voudrais voir le monde / les yeux clos /
Charme / souffle / qui ne dit mot… »
Je le vois parfois
Vous avez dû le voir, et « la beauté noire… qui… »
Et surtout
Je voudrais
Les traits
De vérité
À savoir,
Je voudrais les avoir écrits, ces trois vers-là !
(...)
Michel Host, Pimelles, le 17 juin 07
***
Les années chiennes lues par JL Millet – 10 mai 2008
@ Les Années Chiennes
Publication récente d’un passé saltimbanque.
Itinerrances de jeunesse. Fille-insecte sortie de son cocon pour se heurter aux planes parois de verre du tunnel douloureux de la vie.
Tête prise dans les rets des désirs dits inavouables, avoués, clamés, revendiqués jusqu’à l’auto-digestion, porte de l’éclosion de la ‘’tête vide’’ dans l’ici et maintenant.
JL Millet http://www.zen-evasion.com/