Fabienne Verdier
Ce n'est que récemment que j'ai compris le principe interne, l'alchimie qui donne la vie. Pour atteindre cette peinture, plus sublime, plus divine encore, je dois toucher à une vérité intime, indicible. Travailler l'insipide. Rechercher encore l'humilité, la liberté vis à vis de la maîtrise acquise. Il faut que je devienne bendan comme on dit en chinois : « idiote » ou « bécasse »... grande théorie des maîtres taoïstes. Avec le temps et l’ivresse, qui sait ? Peut-être y parviendrai-je...
Peu à peu je me suis familiarisée avec cette vie, le compagnonnage du silence et la présence du non-dit. Il devenait nécessaire d'oublier le temps, de s'oublier soi-même ainsi que toutes pensées, opinions, cultures acquises. Je puis alors devenir "bois brut", "herbe au vent" ou "brise du printemps".
in Passagère du silence