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Henri Droguet



 C’est un soir un autre
 le cri comme de l’or
 des ruelles à flaques
 le ciel feuillu pierraille
 l’étoile buissonnière
 les vaisseaux vagues blancs
 le vent inévitable
 il pioche aveugle il pioche
 il défouit défouit
 il ricoche écorche
 fouette fou les lampes
 il grouille aux lessives
 le vent c’est
 du vent
 un chien mâchonne
 soudain la lumière s’enflamme aux placards
 vers la mer furieusement sobre
 vieille boutique herseuse
 berceuse cambuse
 un vierge athlète a pissé bleu
 sur le roc à gaillet
 les noirs cressons
 le dernier corbeau grince
 il a plu sur les bêches
 et la lande où j’étais
 assez couru assez
 où la douceur le gîte
 où l’hivernage
 l’innocence désormais ?

(21 octobre 1995)

in Noir sur blanc

 

 

 

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