Michelle Caussat
J’ai gravi bien des escaliers, j’ai pleuré sur bien des tombes
Je me suis sentie espionnées, comme par l’œil d’un poisson mort.
La belle pluie bleue m’a lavée de tous ces mystères, m’a défaite comme une fleur.
Maintenant qu’il fait nuit, dans la compagnie d’un chat blanc et roux,
j’égrène des fruits de mémoire, je tâche d’attendre le jour.
Il viendra avec ses voitures et ses paroles déchirant le foulard d’un songe,
crevant la rue de klaxons et de détritus.
in Traction Brabant n°65