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Joyce Mansour

 

J’écrirai avec deux mains

Le jour que je me tairai.

J’avancerai les genoux raides

La poitrine pleine de seins

Malade de silence rentré.

Je crierai à plein ventre

Le jour que je mourrai

Pour ne pas me renverser quand tes mains me devineront

Nue dans la terre brûlante.

Je m’étranglerai à deux mains

Quand ton ombre me léchera

Écartelée dans ma tombe où brillent des champignons.

Je me prendrai à deux mains

Pour ne pas m’égoutter dans le silence de la grotte.

Pour ne pas être esclave de mon amour démesuré,

Et mon âme s’apaisera

Nue dans mon corps plaisant.

 

in le surréalisme, même 2, printemps 1957

 

 

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