Jean Bédard
Curieuse mer dans laquelle nous enterrons nos morts, dans laquelle les arbres vont pourrir, où reviennent tous les vivants comme à leur patrie. Elle les retourne au printemps, les ramène à la surface verdissante pour leur ensoleillement, elle les reprend et les remonte dans la lumière afin qu’ils donnent leurs semences dans les ruées de la jouissance, puis qu’ils s’évanouissent sur sa peau terreuse et disparaissent dans ses entrailles.
Un grand roulement de rouleaux qui retournent les ingrédients dans l’obscurité pour les offrir à nouveau à la lumière dans des recompositions sans cesse différentes.
in Marguerite de Porète