Giuseppe Cellini - Illustration pour "Isaotta Guttadàuro ed altre poesie” de Gabriele D’Annunzio
"je sens la pierre sous mes reins, l’averse a redoublé, les coups de tonnerre aussi, mais je ne crains plus rien, nous sommes l’orage, sa langue est électrique, sa bouche de sirène m’aspire comme elle sait si bien le faire, je ne suis plus qu’un sexe, immense et elle une langue immense, puis elle vient sur moi, m’aspire avec sa bouche d’en bas, sa bouche de mousse et de bois tendre, lisse, douce, si douce, chaude, si chaude, elle bouge, bouge comme un serpent, la tête en arrière et une fois de plus, elle me pénètre tout entier de sa force de femelle, je n’avais jamais connu ça avant elle, jamais… C’est d’une douceur et d’une puissance incroyable, je me redresse, l’enserre de mes bras et nous ondulons comme deux serpents sur la pierre, sous la pluie. La source c’est mise à siffler, à chanter, les odeurs nous tournent la tête, ses cheveux sentent l’humus et la sève, ses seins, ses fesses, je pourrais m’évanouir, à la place je jouis comme un fou, je hurle comme le tonnerre et je l’entends grogner doucement comme une louve apaisée."
cg in sans titre provisoirement