Mara Berendt Friedman
Savoir tisser de la joie avec tout ça, malgré tout ça et la faire partager, c'est ça le courage et rien d'autre. Il faut cependant dire, poser le noir, ne pas faire semblant. Ce n'est qu'en acceptant toutes nos émotions qu'on peut trouver cette joie inconditionnelle. Au début, un petit truc de rien du tout, la dernière étincelle d'une toute petite braise, on souffle dessus pour voir, on n'y croit pas, c'est mort mais cette dernière petite lueur, ce point rouge en soi, c'est ce qui ne meurt jamais. Alors on souffle dessus, on continue et un jour un peu de fumée, un autre une flamme, un autre encore un brasier à l'intérieur ! « Se consumer de joie », cette petite expression anodine. Puis l'incendie retombe, c'est le noir, on oublie, on n'y croit plus mais toujours ce petit point rouge. Si on s'en souvient, on le retrouve vite et on recommence, on souffle dessus. Vient le jour où l’on sait qu'on peut rallumer cette braise quand on veut, une paix s'installe, rien n'a changé dehors mais celles et ceux qui nous croisent aperçoivent la flamme. Elle illumine, elle réchauffe celles et ceux qui veulent bien s'approcher et une flamme rallume une autre flamme qui rallume une autre flamme et alors nous brûlons, libres et joyeux, nous brûlons de vie.
in (c)Ourse bipolaire
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Joli voie