Véro Ferré
Laissez moi fendre mon armure tissée au fil des douleurs,
Renouer avec mon essentielle douceur,
Votre désir tout puissant ne me fait plus peur.
Laissez moi oublier que mon corps doit vous faire bander,
Ignorer votre virilité dressée,
Et préférer votre cortex à sucer.
Laissez moi déployer mes courbes nacrées,
Arborer sans hontes les traces du temps,
Les trop-pleins de mon corps désirant.
Laissez moi être cérébrale et animale,
Faire des vagues, attiser la flamme,
Déborder du cadre, partir hors champs.
Laissez moi dire les mots du sexe qui danse,
Sans qu’inlassablement on ne pense,
Que ce sont forcément des avances.
Laissez moi disposer du feu entre mes cuisses,
Tantôt chaste tantôt désirante,
Con scellé, con offert, jamais implorante.
Laissez moi brandir mon majeur,
À la face du viril ,
Et rêver de vous pénétrer.
Laissez moi faire déborder mes révoltes,
Foisonner mes envies d’explorer,
Ma façon de faire humanité.
Laissez moi désirer la poésie du ventre et des peaux,
La tendresse des terres d’asile sorores,
M'enivrer en toute indécence,
De mon ineffable indépendance.
Avril 2020