Irène Andrieu
On lui a donné de multiples noms Conscience, Conscience d’Être, Témoin, Observateur, Vigilance, Dieu, ou Cela chez les Bouddhistes. (…) « Cela » est absolument neutre. « Cela » n’interprète rien, n’exprime rien et semble n’avoir aucune origine. Rien au-delà… mais tout peut être perçu à partir de cette position, dans la sérénité, le Calme parfait, signalé par la Roue de la Vie comme Sagesse du Lion.
Cet état parfaitement tangible, plus vivant que chaque instant de notre vie quotidienne, est indéfinissable. La première rencontre avec la Conscience bouleverse tous les concepts que nous projetions sur elle. (…) Elle se manifeste d’abord par une impression de stabilité interne, à partir de laquelle le monde commence à être perçu avec plus de sérénité. Puis survient une zone de silence. Il devient très difficile de parler et l’on peut comprendre alors à quel point notre expression quotidienne est reliée aux réactions émotionnelles. Sans intérêt pour quelque chose, il n’y a rien à en dire. La neutralité est silence. Le monde intérieur et extérieur apparaît dans sa mouvance et sa fugacité. Oui, tout est bien impermanent et cela n’a plus d’importance, car le sentiment de Vie qui nous habite se révèle non dépendant de tout fonctionnement mental habituel. Il n’existe plus que complétude, acceptation naturelle et beauté. En avançant encore, dans l’acceptation de tout ce qui se présente, il arrive qu’on débouche à l’improviste dans la lentille de lumière. L’ego se volatilise d’un coup sans avertissement. Il n’existe plus que le monde, le mouvement, les couleurs, la lumière, les sons… et tout cela ne laissera aucune trace dans la mémoire une fois l’expérience achevée. Et puis plus rien. Nous avons cessé de nous approprier le monde, comme le fait sans cesse la Conscience de veille. Nous sommes sortis de la séparation qu’opère le mental d’avec la réalité. Lorsque le phénomène s’inverse, parce qu’il existe une nécessité d’opérer à nouveau la jonction mentale avec le monde extérieur, on peut percevoir l’esprit fonctionnant avec un extrême ralenti. Le mental associatif essaye péniblement de reprendre la barre. Il faut faire un effort pour nommer les choses perçues, comme un enfant en train d’apprendre à parler. On cherche ses mots. Et puis, très vite, le mouvement s’accélère. Quelques instants après, l’enchaînement mental est rétabli et l’on oublie que la moindre pensée exige la mise en œuvre de toute cette alchimie qui s’opère à l’intérieur de nous à la vitesse de l’éclair.
In Lecture karmique du zodiaque