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Atelier Collage & écriture du 13 septembre 2021

 

 

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K.

 

 

Une explosion de vie, des tapis de couleurs, des fleurs acidulées, dans un kaléidoscope en accordéon. Celui de l’herboriste du coin de la rue qui fume une clope et boit son café d’un air désabusé. 

J.

 

 

Je me balade dans ton printemps, je le visite en herboriste curieuse au son d’un accordéon imaginaire. Chant de lumière et de miroirs à travers un kaléidoscope à géométrie variable. Marelle improbable de petits carrés brillants qui fredonnent la vie en rose.

O.

 

 

Mes yeux voient des tâches géométriques dispersées dans ce kaléidoscope coloré, parsemé de bouquets de fleurs variés d’herboristes.

On semble voir fleurir le printemps mais cet œil sévère veut-il nous priver de la joie de nous emplir de toute cette lumière fortifiante ?

S.

 

 

La vie est comme le soufflet de l'accordéon.

Elle est à géométrie variable.

Le cycle des saisons amène le printemps; cet herboriste qui éclaire de sa lumière 

Et permet de faire tourner le kaléidoscope de la vie.

K.

 

 

Aujourd’hui, c’est le printemps. La lumière et le son d’un accordéon filtrent à travers les persiennes. Alanguie sur des tapis profonds, tu bois la vie en rose. Ton œil au kaléidoscope s’extasie. Géométries mouvantes. Tu vis l’instant présent très longtemps. Tu n’as pas vu s’avancer la pénombre et le manque qui te submergent. L’herboriste du coin de la rue sera-t-il encore là ?

L.

 

 

Rideaux de perles bonbons, fractions de réalité à géométrie variable, visions kaléidoscopes, bouquets de lumière, labyrinthes phosphorescents en accordéons de printemps…

Dans la tasse rose que nous a tendu l’herboriste, le breuvage n’était certainement pas que du thé ! Nous voilà, voyageant sur des tapis volants, l’œil fixe, pupilles dilatées. Les lièvres, la tortue, le serpent, nous invitent au cœur de la matière.

Comment s’appelle-t-elle l’herboriste ? Oui, il se pourrait bien que ce soit Alice.

C.

 

*

 

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J.

 

 

Je comprends pourquoi ce chat est en colère… des gallinacées qui jouissent de toute liberté sous ses yeux… quel désordre !!! 

Un coq ironique, une poule indifférente et l’oiseau haut perché toise tout ce monde à moins qu’il soit inquiet de voir le danger dans le lointain … pour lui, pas de mystère, notre Terre est en péril… 

S.

 

 

Parlons de mystère !!!

Nous attendons une révolution mais l'ironie c'est qu'une minorité

reste indifférente à cette liberté.

Alors règne le désordre.

K.

 

 

L’ironie et le mystère de ces temps perturbés, génèrent le désordre dans l’indifférence. Notre planète demande que nous l’aimions et même les animaux résistent.. mais si peu. Une révolution des cerveaux, pour une liberté de la vie, est à clamer...

J.

 

 

Les corps en liberté dérisoire s’entassent sur la plage. Ils se cachent derrière des bouts de tissu. Oubliés la révolution sexuelle et Fritz le chat ! Tel un oiseau à l’ironie primesautière, je préfère regarder en face l’origine du monde, perchée sur mon échelle. Au fond du jardin, très loin de l’indifférence, je sens le joyeux désordre s’emparer de mes sens et niché au creux de mes reins ce picotement qui ne fait plus aucun mystère. Avec envie, je contemple par-dessus la haie, mon voisin nu au soleil.

L.

 

 

C’est l’histoire d’un mystère, celui de l’indifférence profonde. Je n’ai jamais su dire. Bouche muette, je crie ma révolte et ma colère, invente une révolution de plus, liberté chérie, en dessinant l’ironie du désordre de l’esclavagisme moderne. Concert de poules et d’oiseaux tonitruants, la basse-cour dit l’opinion qui rappelle une chanson, celle des poulaillers d’acajou. Tout le monde s’en fout : personne ne voit , personne n’entend !

O.

 

 

Dans le désordre d’un système devenu fou, où l’humain civilisé est un poulet arrogant qui se pavane sur les plages, où la bouche lisse des usines détruit les dernières réserves d’oxygène et où bientôt le brin d’herbe et l’oiseau ne seront plus qu’un souvenir, les chats de gouttière sortent la nuit et viennent pisser sur les murs des jets de couleurs indélébiles qui clament justice et liberté. Des chats sauvages qui fomentent aux pieds des échelles, des révolutions-mystères, des flammes vives, des pas de côté, qui trempent dans le rouge de leur colère, les bombes d’une inaliénable ironie.

C.

 

 

*

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S.

 

 

La nature est exubérance ; les pratiques chamaniques en attestent.

Ces pratiques d'or qui soignent les troubles d'une certaine Maëva.

K.

 

Les Maoris aujourd’hui, célèbre Maèva. Les fleurs de tiaré embaument, dans l’exubérance de la nature. La cérémonie chamanique trouble les participants. Le soir tombe sur l’or du ciel, les chants dureront toute la nuit. 

J.

 

 

 

L’appel hypnotique te pénètre. Tu rejoins sur le sable Maeva, déesse de l’exubérance, invoquée dans le trouble de la transe. La nature saupoudrée d’or, de parfums et de poudres chamaniques t’emporte au paradis.

L.

 

 

Maeva, ton exubérance nous éblouit, tu portes toute la beauté de la nature en te parant de trésors sortis des mers ou de la Terre…

Trop de beauté appelle les esprits chamaniques, ces petits hommes rouges surgissant et ce ciel menaçant tombant nous troublent… Maeva reste avec nous … On veut croire que le monde peut être aussi beau !!!

S.

 

 

Incantation de feu. Danse du soleil. Sous l’influence des adjurations chamaniques, Maéva, l’enchanteresse, dégrafe l’exubérance de sa nature : explosion de fleurs et de coraux, jets de senteurs exquises. Je retiens l’or au creux de ma paume, l’or du temps que je sens glisser vers le lagon. Il enfante un trouble cristallin, m’entraîne dans un tourbillon sauvage, trop limpide pour m’y noyer.

O.

 

 

Maeva ferme les yeux, sent le sable sous ses pieds, la mer dans ses oreilles, le coeur-tambour. Maeva danse, le corps tatoué d’ocre rouge, elle danse et tourne et le ciel tourne avec elle. Les hommes frappent dans leurs mains et Maeva, femme nature, parée de fleurs, de coquillages, toute en courbes et exubérance, entre en transe. Rituel chamanique, cérémonie océanique, Maeva a de l’or plein les doigts, tous ceux qu’elle touche s’illuminent et les novices ont le regard qui se trouble. Maeva, Maeva déesse-étoile, se fond en eux, pollinise leur âme.

C.

 

 

*

 

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O.

 

 

La maison du sage est éclairée, les regards convergent vers la mer et la forêt des grands singes frissonnent. C’est là que se déclare l’origine du monde, le primitif ne doit pas être une fracture. Donner un sens à la vie moderne devra être respecté, car nos ancêtres vivent toujours en nous.

J.

 

 

Comme un idéogramme chinois en haut à droite du collage m'interpelle et m'évoque le caractère  "grand" en chinois constitué du caractère "homme ".

Si l'on doit donner un sens à la vie, elle débuterait plutôt à l'origine par un mode primitif mais nous pouvons constater qu'une fracture est observable.

K.

 

 

Qui est-ce ? Lucie, notre bipède des origines…

Regarde t-elle le Monde avec ce regard ensablé, voit elle que la vie humaine primitive qu’elle a vécu a tant évolué, créant bien des fractures … 

Après ces millions d’années, comme elle, on cherche à survivre et le sens qui nous mènera à un Monde plus supportable.

S.

 

 

Les tombes et les non-humains sont des vestiges d’un monde primitif, premier. L’homme entraîne la civilisation dans sa course effrénée vers le mur. Mais il avance quand même tête baissée. Sans connaître le sens, malgré son GPS. Sans connaître la vie et le secret des origines. La fracture qui le pourfend, seul son regard la trahit.

L.

 

 

La grande fracture a divisé l’être humain, l’a déchiré entre la Terre et le monde. Sa quête arrogante de transcendance l’a égaré, il s’est détourné de lui-même, s’est coupé de sa nature et dans l’abîme qu’il a peu à peu creusé, croyant toucher aux cieux, il n’a saisi que matière morte. Il a perdu les savoirs primitifs, l’instinct de survie, la sagesse des plantes, le cœur animal connecté à celui de la Terre, ses battements, sa pulsation… Il a perdu le sens de sa vie, la boussole intérieure.

C.

 

 

Singe ou poisson, pattes ou nageoires, origines de l’évolution de l’homme ressassées à l’endroit ou à l’envers. Pauvre mémoire ancrée dans la peau pour tenter d’éradiquer le primitif et trouver un sens à la vie ! « De l’inconvénient d’être né » écrivait Cioran. Nous sommes tous des coups pour rien dans le ventre de la terre, nous nageons dans le placenta de l’absurde : blessures dès l’enfance, fractures ouvertes, grands fracas, séismes à fleur de vie, pendant que s’inscrivent le numérique, l’informatique et tous les hic pour réinventer le monde. 

Singe ou poisson, la belle affaire !

O.

 

 

*

 

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L.

 

 

Portons un regard sur l'Occident : " quelle empreinte de vie l'humain laissera sur cette terre ?"

K.

 

 

Je vois les empreintes de la vie, dans tous ces regards humains.

C’est un jeu, l’occident maintenant ressemble à un théâtre de masques.

J.

 

 

 

L’empreinte du pied, les regards tristes, animaux et humains, donnent de la vie à la matière terre qui est partout, seul un coin de ciel bleu de l’occident soulage cette oppression.

S.

 

 

Raconte-moi l’Occident comme le voient encore les humains, ceux qui savent les regards purs. Emmène-moi au creux de la terre où la vie existe encore. Insuffle-moi le désir ! Qu’il exulte, sans empreinte aucune ! Oublie les pitreries du clown blanc, raconte-moi l’espoir !

O.

 

 

Nombril, première empreinte indélébile. Avant la main sur la paroi et le pied dans la glaise de la grotte, premier abri des humains et des bêtes. La vie et la mort dépendent d’un regard. Chaque être a su trouver sa fragile place sur cette terre et disparaître sa tâche achevée. Et tout a recommencé.

« C’est ainsi depuis la nuit des temps » dit l’homme sage. « Redeviens petit et humble mon ami clown Occident. Le nombril du monde, c’est l’abeille, pas ton dard venimeux ». 

L.

 

 

La ruche a perdu son miel, la main froide de la violence a marqué la Terre de son empreinte. Humain, sauras-tu soutenir le regard de l’animal que tu extermines ? La vie qui t’a été transmise depuis l’origine ? Cet ADN que t’ont légué tes ancêtres, a-t-il toujours été contaminé par ce gène de domination ? Ô toi, clown blanc d’Occident à la si grosse tête, si tu pouvais contempler ton crâne et voir à quel point il est vide quand il n’est plus connecté au tambour du vivant. Qu’as-tu fait de ta vie, humain, pourquoi as-tu laissé la ruche perdre son miel ?

C.

 

 

*

 

 

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C.

 

 

L’œil de notre monde visionne l’anachronisme et l’écartèlement de toutes ses richesses, il joue à colin-maillard en désignant une cible dans la malveillance. Cette épopée est cruelle et génère des décalages dans le jeu de la vie et dans notre futurisme.

J.

 

 

C’est le cas de le dire, nous jouons à colin-maillard dans cette société.

Si la cible, c'est de vivre, drôle d'épopée entre l'écartèlement de nos vraies origines et ce monde futuriste.

Quel anachronisme !

K.

 

 

 

Je ne comprends pas ce collage…

Il en est ainsi d’œuvres trop complexes ou trop futuristes…

Bien sûr cette cible centrée me dirige vers l’anachronisme entre la limousine flambante et cette dame d’un autre siècle jouant à colin-maillard…

Faut il se transposer dans une épopée imaginaire pour y voir un sens ?

Je comprends la démarche de l’artiste qui interpelle ou interroge…

Pour moi il y a « écartèlement » entre le désir de rentrer dans l’œuvre et l’incapacité à la déchiffrer. Mais faut–il la déchiffrer ?

S.

 

 

Nous vivons une épopée formidable au futurisme et aux anachronismes assumés. Le western cyberpunk aborigène a rendez-vous avec la Mondaine. Tarantino et Robocop déboulent sur la planète du jeu de l’amour et du hasard. La mère de Cupidon joue à colin-maillard les fesses à l’air et prend pour cible un Spiderman lascif. Englué dans sa propre toile, il est en proie à l’écartèlement et s’interroge : « suis-je un homme ? Suis-je une femme ? »

L.

 

 

Partie de colin-maillard pour déjouer le temps de notre épopée infernale où nous confondons les anges et les démons. Je reste ta cible, même si tu t’enfermes, buté et muet, dans un futurisme inventé où la vie ne peut être qu’écartèlement. Quel avenir pour deux étrangers ? Ballotés par l’anachronisme de nos rêves, isolement ou légèreté, recul ou puissance, nous oublions la roue qui tourne. Le compte à rebours a commencé. Tic-tac. Pourtant, j’aime jouer à avancer vers toi, les yeux bandés.

O.

 

 

Sur son terrain de jeu, Homo sapiens joue à colin-maillard entre futurisme et anachronisme. Sa tragédie est cet écartèlement entre infiniment petit et infiniment grand, il chute au cœur de sa propre cible, rêve de déesses-mères dominatrices et d’angelots libres. L’épopée de la vie lui demeure un mystère, d’aussi loin qu’il se souvienne, il a toujours été habile à perdre la mémoire de son origine cosmique.

C.

 

 

*

Un grand merci à toutes les participantes !

PROCHAIN ATELIER EN OCTOBRE

 

 

 

Commentaires

  • De beaux "échanges" images/mots.

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