Yoann Penard
Il y a d’innombrables lustres, tu rampais à l'aide de longs tentacules, dans un boyau sombre et suintant. Tu avançais lentement, écrasée par ton armure, frôlant le sol de tes antennes et tressaillant à chaque crevasse. Ce n'est qu'au bout de plusieurs lustres encore, que le sol parut s'assouplir, que peu à peu tu t’es redressée, tirant tes os de l'argile humide.
Face à toi, sur les parois, cela tremblait. En avançant encore, tu l’as senti, entièrement cette fois, tout au fond du boyau. Déjà ça te brûlait les paupières et tu découvrais alors que tu avais des yeux.
in Sursis