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Atelier Collage & écriture du 10 octobre - Cahors

COLLAGE 1 Myriam.png

M.

 

paix_geste_aboutir_ouverture_fenêtre

 

 

*

Asie merveilleuse, je t’imagine douce et spirituelle, en paix. Malgré la force immense et innombrable de ton peuple, c’est l’ouverture de la vie dans le silence. Au bruit du gong, les bonzes se rassemblent, la lumière s’étend peu à peu par les ouvertures des fenêtres. Dans un geste, le moine observe, avance seul, en prière pour aboutir au bout du chemin, le souffle de l’air se parfume, les oiseaux s’envolent au soleil couchant. 

J.

 

 

*

Quel long chemin depuis la barque amarrée dans un marais poitevin à ce village perdu au fin fond du Tibet ! J'ai longtemps marché, infatigable, de Compostelle à Katmandou, j’ai traversé des forêts denses, emprunté des sentiers inextricables à poursuivre ma quête, chercher une ouverture, une fenêtre sur le monde. J’ai appris les gestes ronds et doux comme de l'argile polie. Je marche encore dans l’espoir d’aboutir,  trouver enfin l'amour et la paix du cœur et de l’esprit. J'attendrai.

O.

 

 

*

J’ai passé ma vie à chercher la paix. Je l’ai cherchée dans mes voyages les plus lointains, je l’ai cherchée dans les livres, dans des philosophies d’ici et d’ailleurs ; je l’ai cherchée dans la nature, dans mes longues marches. Je l’ai cherchée partout sauf en moi-même et puis il y a eu ce bloc d’argile, le pot que j’ai commencé à façonner et au moment où ma main s’est mise à lisser l’intérieur, soudain j’ai compris ! J’ai senti, surtout, ce passage en moi… Sans m’en apercevoir, j’ouvrais une fenêtre : ma quête venait d’aboutir en un seul geste.

C.

 

 

*

Aboutir à ce presque rien
En son point de rupture précisément 
Mais avant 
Le chercher dans l’ouverture 
Du geste et de l’oubli
Au creux de la glaise
En une amplitude infinie
L’accompagnant dans l’herbe murmurante
Puis passer la fenêtre de pierre
Peut-être
En paix.

M.

 

 

 

 

Collage du 9 octobre 23.png

O.

 

sauvage_majesté_cinéma_prisme_lumière

 

 

*

Regarder par le prisme acéré
La douce folie du souffle
Sauvage étreinte 
Par mille feux répétée
Et revivre
Le cinéma d’une vie. 
Mais alors
Mais alors avec majesté
Recevoir la lumière.

 M.

 

 

*

Dans la lumière du cinéma, se ligue l’alternance du prisme de l’ombre et d’éclats de cristal, voyez-vous les bêtes sortent le soir pour forniquer. Les fauteuils rouges accueillent sa majesté, maquillée, apprêtée, cet animal aime la vie parisienne, le luxe, la débauche et la nuit.

J.

 

 

*

Ce soir, il l’emmène au cinéma Majesté ! Ce soir, elle s’est faite belle, juchée haut sur ses talons de lumière, une splendide girafe toute en strass. La ville aussi brille dans sa tenue nocturne, oh Paris ! Elle l’attend et ce soir, elle se sent à la fois sublime et animale et au travers du prisme de cette nouvelle confiance en elle, se sait irrésistible ! Il aura bien du mal à ne pas se jeter sur elle pour la prendre ardemment sur le velours rouge des fauteuils comme un sauvage. Oui, c’est certain, ce soir, il l’emmène au cinéma Majesté ! «  Madame Michel, vous m’entendez, madame Michel, c’est l’heure de la piqûre. ».

C.

 

 

*

Éteignez la lumière ! Ce soir on joue « Sauvage » dans un cinéma du 8e arrondissement, au pied de la tour Eiffel. C'est le soir de la Première. Tous les acteurs sont conviés. Du haut de son second rôle, sa majesté la girafe maintenue fermement par sa dresseuse, observe le couple star, les cervidés qui ne semblent pas avoir compris que les répétitions étaient finies. Le réalisateur s'impatiente, il n'est plus sûr de son scénario ni du prisme qu'il a choisi pour conquérir le public qui arrive déjà. . Comment interrompre les ébats de ces chers animaux ? ...

O.

 

 

 

Josiane Collage octobre 2023.jpeg

J.

 

riche_tourbillon_strabisme_affichage_mouvement

 

 

 

*

Je dessinerai l’humanité 
En un tourbillon de corps
Riche de ne plus t’attendre
Mais le mouvement de tes bras
L’étirement de tes lèvres
Sous cet affichage outrancier
Je te vois
Lorsqu’en un strabisme inquiet
Mon regard se pose sur tes hanches.

M.

 

 

*

J'ai prévu un affichage sur tous les murs de la ville afin d’imposer la complexité du strabisme et peu importe si ce kaléidoscope, ce tourbillon de couleurs vives et riches risque de faire perdre la tête ! La vie va vite. L'humanité va vite. Tout est mouvement. Où suis-je dans cette agitation ?

O.

 

 

*

L’écran s’allume, l’affichage clignote : il y a du parasitage puis tout apparaît en même temps, tourbillon ! Le clignotement devient stroboscopique, tout semble en mouvement et le panel déjà si riche des couleurs passe au fluorescent aveuglant ! Ma vue se brouille, j’entends une voix « tout se réunit au point du strabisme », la tête me tourne, explosion, écran noir. Le docteur me prend la main : « c’est très bien, me dit-il, revenez la semaine prochaine, même heure. ». Je sors du cabinet, je sors dans la rue, tout me semble si calme.

C.

 

 

*

Sur le mur de béton accrochée, collée, brute, existe une affiche, grande colorée, riche de mouvements, déchirée de tourbillons. C’est l’affichage qui dessinera toute l’humanité, des hommes, des femmes, des enfants, des animaux, un foisonnement. Ouvre tes yeux, évite le strabisme, l’avenir c’est le passé qui devient l’avenir.  

J.

 

 

 

 

Course duelle.jpg

C.

 

humanité_évolution_duel (adj.)_énergie_équilibre

 

 

 

*

Énergie
 
Grogne l’humanité
Mais veille l’ange du jour d’après
L’homme court
L’homme hésite
Et dans un élan duel
Écorche son rêve
Principe de son évolution même
L’homme court
L’homme aime
En équilibre
Sur un lit de braises.

M.

 

 

*

Ça bouge, ça explose d’énergie, sans équilibre, sans décence, avec évolution dans l’ horreur. Le monde duel s’exprime, l’homme nu, l’homme squelette, l’homme armé, l’homme en un mot détruit l’humanité. Les mamans en pierres restent figées, malgré tout protectrices, elles essaient d’ouvrir les bras pour l’éternité. 

J.

 

 

*

Voilà la grande ronde de l'humanité des démonstrations d’amour aux gestes les plus barbares, les  rapports duels homme-loup, ange ou démon… L'homme court, dépense son énergie aux conquêtes de l'impossible. Évolution ou régression ? Équilibre précaire avant la chute funeste. Des dunes d’os redeviendront poussière.

O.

 

 

*

L’humanité a toujours été duelle. Dans sa course à l’évolution, elle n’a cessé de chercher l’équilibre pour le détruire sitôt repéré. Elle met tant d’énergie à avancer qu’elle ne voit pas que la plupart du temps, elle recule. Il y a quelque chose d’essentiellement simple qu’elle a perdu à moins qu’elle ne l’ait pas encore trouvé. Les braises des origines couvent encore, nos plus lointains ancêtres continuer à souffler dessus et l’humanité court… Court-elle à sa perte pour se retrouver ?

C.

 

 

*

 

Textes inspirés par le collage de F.

 

partir_houle_cercle_voyage_spirituel

 

 

*

Pourrais-je partir malgré la houle
Et sortir, sortir du cercle dormant
Le voyage sur mes lèvres
Et d’humeur spirituelle
Suivre l’appel de l’eau.

M.

 

 

*

J’aime le voyage, je vais partir. Monte dans mon bateau, la houle de la mer me porte déjà. J’imagine ce temps spirituel, des hommes en cercle où tout se négocie, l’attente des palabres, les animaux gracieux, terrifiants, dangereux, les couleurs extraordinaires, les senteurs du marché, la chaleur de la terre, je suis sûre qu’en rentrant, je serais différente.

J.

 

 

*

Partir pour un autre peut-être, sortir du cercle pour un voyage, une quête spirituelle…se nourrir des gestes ancestraux et de la nature apaisante… mais il y aura l'épreuve de la traversée ! Celle du fleuve  et de sa houle violente avec les inquiétants tourbillons d’ écume… Une fois sur la rive opposée, le soleil se lèvera derrière une arche de verdure et les éléphants s'embrasseront.

O.

 

 

*

Partir… Elle avait toujours rêvé de partir loin et elle avait beaucoup voyagé, navigué et toujours le cercle de la houle l’avait ramenée à son point de départ. Un jour, elle décida qu’elle ne bougerait plus. Ainsi commença le plus étonnant de ses voyages : son voyage spirituel.

C.

 

 

 

Commentaires

  • Une nouvelle fois, de bien belles choses

  • O; a bien tiré partie de l'oeuvre "Trophy" de Wim Delvoye

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