Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les nuits de Masshad d'Ali Abbasi (2020)

 

 

Terrible film inspiré de faits réels survenus dans cette ville entre 2000 et 2001.

 

"Dans la ville sainte de Mashhad, en Iran, une journaliste enquête sur une série de meurtres de prostituées... Inspiré de faits réels, un thriller choc qui met à nu la violence de la société iranienne.

2001. Mashhad, l’une des principales villes saintes chiites, est secouée par une série de meurtres sordides visant des prostituées : à la faveur de la nuit, celui que l’on surnomme le "tueur araignée" étrangle ses victimes avec leur foulard avant d’abandonner leur corps dans un terrain vague. Arezoo Rahimi, une jeune et pugnace journaliste de Téhéran, décide d’enquêter, en compagnie d’un confrère d’un journal local, sur cette affaire dont la résolution semble loin d’être une priorité pour la police. Au contraire, la croisade de ce criminel animé par un fanatisme morbide, qui déclare mener un "djihad contre le vice" en "nettoyant" la ville de ses femmes corrompues, rencontre une large approbation au sein de la population…
 
Inversion des valeurs
Réalisateur danois né à Téhéran, Ali Abbasi – prix "Un certain regard" en 2018 pour Border, et qui vient de signer, dans un tout autre registre, The Apprentice, biopic de Donald Trump – porte ici à l’écran une terrifiante histoire vraie survenue en 2001 à Mashhad : une série de seize meurtres, suivis d’un procès retentissant, qui l’avaient marqué dans sa jeunesse. Le cinéaste en tire un thriller étouffant, dont l’hyperréalisme cru met à nu les bas-fonds d’une République islamique qui laisse prospérer la misère, la drogue et la prostitution, tout en tolérant les violences envers les femmes les plus vulnérables, dans une inversion sidérante des valeurs. À l’écran, la traque menée par Arezoo (la Franco-Iranienne Zar Amir Ebrahimi, prix d'interprétation à Cannes), sans cesse entravée par sa condition de femme, s’efface presque devant celle, glaçante, de Saeed, le tueur que la caméra accompagne de crime en crime et jusque dans son intimité : un modeste maçon, ancien soldat de la révolution, capable d’autant de tendresse pour ses enfants et sa jeune épouse que de froideur envers celles qu’il assassine au nom de Dieu. Un brillant exercice de mise en scène autant qu’une épreuve de tous les instants pour le spectateur. L’épilogue, où le fils du meurtrier joue à recréer les actes de son père, ne laisse ainsi que peu d’espoir quant à l’avenir de la société iranienne."

 

 

Écrire un commentaire

Optionnel