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Amandine Cau - Danser avec le vent - marins, bergers, solitudes

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Le berger n’est pas riche. Il est certes sur SA montagne. Et ce sont SES brebis. Mais pas dans le sens de posséder. Dans le sens de connaître.
Connaître. Il n’y a pas de sentier convenu.

 

(…) Suivre ce flot, se laisser emporter par lui, creuser la draille où il s’engouffre, déborde, change le cours ou quitte le lit de la rivière. Le troupeau est mouvement.

 

(…) Le berger regarde. Il ne garde pas, ce sont elles qui le gardent. Qui gardent son âme.

 

(…) Je sens le vent, le froid, l’humidité, le baiser du soleil, mon corps nu dans l’océan et la rivière sur mes doigts. Cela me réveille, me dégourdit l’esprit, me fait oublier aussi bien mes certitudes que mes incertitudes. Je suis vivante.

 

(…) Je ne sais pas ce qui manifeste chez ces êtres là ce besoin si pressent d’honnêteté, ce rejet si convulsif de tout ce qui éloigne l’homme de sa vérité, mais il y a probablement quelque chose de l’ordre d’une blessure au cœur et d’un élan, aussi. Ce mélange de larmes et de rire, d’accident tragique et d’amour inouï.

 

(…) cette vie de fou où l’on nous prie d’avancer tout en restant assis, où le temps nous presse, où l’on nous presse, de quoi ?

 

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« J’ai passé dix ans à côtoyer la mer. Elle m’a rendue heureuse. Et puis, un jour, je suis partie. J’en avais assez qu’elle me porte. J’avais envie de vivre sans elle. J’avais envie de me prouver que mes deux jambes pouvaient me pousser toutes seules. Je me suis tournée vers la montagne, par esprit de rupture et par conviction. L’horizon ne pourrait plus m’appeler. Il serait cerné par une silhouette chargée de me retenir. Lorsque la chaîne de montagne me fit face, avec un troupeau de 1600 brebis à surveiller, quelle n’a pas été ma surprise de constater à quel point je ressentais exactement les mêmes sensations qu’en mer. »

Publié chez Gros Textes en 2021 dans un contexte purement poétique, Marins, bergers, solitudes véhicule par ses photographies et surtout par son texte un propos absolument hors les drailles. Le métier de berger – de bergère en l’occurrence –, y est décrit en termes extrêmement sensitifs, dans les différentes facettes d’une relation brute avec l’environnement, la nature, les animaux domestiques et sauvages, le temps et l’espace, l’existence, le face-à-soi (les solitudes)…L’originalité du livre tient à l'évidente proximité des sensations entre marins et bergers, entre navigatrice et bergère.

 


Collection HORS LES DRAILLES
Préface Michel Zalio, postface Guillaume Lebaudy
88 p., illustré couleur, 24x16,5,

Cardère éd., octobre 2022

https://cardere.fr/pastoralisme/183-danser-avec-le-vent-9782376490302.html

 

 

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