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MES LECTURES

  • Marc-André Selosse - Jamais seul

    9782330077495.jpgEnfin retrouvé suffisamment de concentration pour terminer ce livre méga intéressant de Marc-André Selosse, vraiment j'ai énormément appris et même si c'est un peu ardu par moment, c'est un livre incontournable pour appréhender le vivant, en réformer nos visions hygiénistes et nos manies du contrôle totalement obsolètes et même ridicules, bref à lire vraiment !!

    https://www.actes-sud.fr/jamais-seul

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Dresser des pierres Planter des bambous - Nan Shan

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    Le moment de relire ce livre paru en 2002

     

    "À ne pas comprendre l’unité de la Voie,
    le mouvement et la quiétude conduisent à l’échec.
    Si vous vous arrachez au phénomène, celui-ci vous engloutit ;
    si vous poursuivez le vide, vous lui tournez le dos."
     
    Tiré du Xinxin Ming, un court poème du bouddhisme zen attribué au patriarche chinois Sengcan au VIe siècle. C'est le plus ancien texte sacré du zen.
     
     

     

     

  • Alain Gaudé - De sang et de lumière

    "Ci-gît un peu de l'homme d'où qu'il soit,
    Car en ces terres le mot "frère" a été oublié.
    Et lorsque les pelleteuses auront fait place nette,
    Lorsqu'elles auront piétiné ce que vous avez patiemment construit
    Elles s'apercevront peut-être,
    Mais trop tard,
    Que ce sur quoi elles roulent,
    Ce qu'elles tassent,
    Et font disparaître,
    C'est notre dignité."

     

     

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  • Marius Chivu - La ventolière en plastique (Vîntureasa de plasti)

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    Je lis encore des livres qu'on m'a envoyé il y a 10 ans ou plus, les SP (service de presse sauvages comme on dit et ça continue parfois), d'éditeurs ou auteurs qui me sont inconnus (ou pourquoi j'ai arrêté les notes de lecture....), celui-ci lu récemment m'a particulièrement touchée dans le flot des publications que m'envoyait cette édition luxembourgeoise de qualité extrêmement inégale.

    "Publiée en 2012, la Ventolière en plastique (Vîntureasa de plastic), immédiatement remarquée par la critique roumaine, a obtenu le prix de la Meilleure Première Œuvre poétique décerné par l’Association des écrivains de Roumanie, ainsi que le prix de la revue Observator cultural. Ces poèmes d’une grande sensibilité sont dédiés à la relation entre un fils et sa mère, paralysée et amnésique après un accident vasculaire cérébral. C’est un merveilleux chant d’amour filial, avec des associations de mots et d’images d’une grande intensité émotionnelle."

     

    Né en 1978 à Horezu (Roumanie), Marius Chivu est écrivain, traducteur, journaliste, critique littéraire, et rédacteur en chef des revues Dilemateca et Dilema Veche. Il a traduit les œuvres d’Oscar Wilde, Lewis Carroll et Tim Burton.

     

     

  • Les sirènes de Bagdad de Yasmina Khadra - Julliard 2006

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    Une découverte pour moi, troisième tome d'une trilogie trouvé dans une boîte à livres, un livre qui prend une dimension peut-être plus forte presque 20 ans après, sa principale qualité étant de nourrir une réflexion sur l'être humain et toutes les pulsions va t-en guerre des uns et des autres aggravées par les différences culturelles, le poids de trop de traditions ou au contraire du manque de repères, le danger du mépris de l'autre, le mal que ça fait et continue de faire, la violence engendrant toujours plus de violence, de douleur, de misère matérielle et morale, de dépressions sans fin où l'humain vidé de toute substance est prêt à commettre tout et surtout n'importe quoi sans même avoir la possibilité de connaitre l'amour, c'est ce manque d'amour qui nous tue toutes et tous et partout dans le monde, c'est notre point commun, notre lien. N'ayant pas lu d'autres livres de l'auteur, je ne saurais dire si celui-ci est meilleur ou moins bon mais j'en ai apprécié la lecture, simple et vivante, lu facilement entre les lignes, saisi, il me semble, ce qui en est le message le plus important.

     

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    « Le coup parti, le sort en fut jeté. Mon père tomba à la renverse, son misérable tricot sur la figure, le ventre décharné, fripé, grisâtre comme celui d'un poisson crevé. et je vis, tandis que l'honneur de la famille se répandait par terre, je vis ce qu'il ne me fallait surtout pas voir, ce qu'un fils digne, respectable, ce qu'un Bédouin authentique ne doit jamais voir – cette chose ramollie, repoussante, avilissante; ce territoire interdit, tu, sacrilège: le pénis de mon père. Le bout du rouleau ! Après cela, il n'y a rien, un vide infini, une chute interminable, le néant. »

    Connu et salué dans le monde entier Yasmina Khadra explore inlassablement L'histoire contemporaine en militant pour Le triomphe de l'humanisme. Après Les Hirondelles de Kaboul (Afghanistan) et L'Attentat (Israël ; Prix des libraires 2006) Les Sirènes de Bagdad (Irak) est le troisième volet de la trilogie que l'auteur consacre au dialogue de sourds opposant l'Orient et l'Occident. Ce roman situe clairement l'origine de ce malentendu dans les mentalités.

     

     

     

  • Barbara Glowczewski - Rêves en colère : avec les Aborigènes australiens

     

    Acheté il y a 20 ans, je viens enfin de le lire et pas mécontente en fait de ne le lire que maintenant, avec 20 ans de plus car la résonance est encore plus forte avec les problématiques  d'aujourd'hui. Passionnant, dense et nourrissant.

     

     

     

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    Plon, coll. Terre Humaine, 2004

     

     

    "L’histoire a maintes fois montré que les savoirs peuvent changer de sens selon leurs applications, mais aussi disparaître à défaut de transmission. Dans une perspective temporelle à long terme, le contenu de ce qui se transmet est en partie incontrôlable, mais la responsabilité incombe à l’humanité entière d’empêcher que les lieux et les modes de transmission préservés pendant si longtemps ne soient balayés par l’illusion de modernité de l’Occident qui croit avoir pour mission de tout supplanter. La mondialisation est entendue comme un nivellement de pratiques de consommation et de discours. Or, parallèlement au processus d’uniformisation, la différenciation du local buissonne partout (…). Ce n’est pas en isolant et en interdisant les échanges qu’on préserve les différences, c’est au contraire en instituant des modes de circulation de gens et d’idées."

     

    *

     

    "Barbara Glowczewski livre dans cet ouvrage vingt-cinq ans d’ethnographie, de réflexion, de vie et d’engagement aux côtés des Aborigènes du Nord-Ouest australien. Elle y dévoile l’originalité et la diversité de leur pensée à partir de quatre terrains exposés successivement : la péninsule Dampier, les plateaux du Kimberley, le désert Tanami et la terre d’Arnhem. Chacun de ces espaces présente une réalité variable, accidentée, que l’auteure refuse d’araser au bénéfice d’une démonstration lissée. Il en ressort un livre rude, tant dans sa forme que dans son contenu, morcelé, épousant la géographie de l’espace vécu.

    Les apports de ce travail sont nombreux et variés. Le premier, à la fois préliminaire et global, concerne l’écriture même du texte anthropologique. Ce n’est pas ici, à la façon classique, l’interprétation de l’ethnologue qui domine et irrigue le texte ; mais ce n’est pas non plus cette ethnographie “blanche”, largement mythique, où l’ethnologue “disparaît” en exposant la vie de ceux qu’il nous présente. Glowczewski propose une troisième voie en instaurant un dialogue permanent entre le chercheur, son sujet d’étude, et le lecteur amené à prendre part à l’élaboration du savoir qu’on lui expose. Elle tend ainsi vers une ethnologie participative, non dans le sens d’une adhésion naïve à la « cause » aborigène, mais dans celui d’une libération de l’emprise de la pensée. Cette distance subjective constitue la pierre angulaire de sa méthode et conduit à considérer Rêves en colère sous trois angles différents : méthodologique, éthique et théorique, autant de « leçons » (45) chères à l’auteure.

    Le retour de l’individu

    Sur le plan de la méthode, ce texte opère un retour à l’individu. Ce fait n’est pas nouveau : les critiques faites par l’anthropologie interprétative américaine dans les années 1980 et, avant cela, les projets éditoriaux de la collection « Terre Humaine », avaient attiré l’attention sur l’auteur comme variable (et non comme constante) de l’expérience ethnographique. Toutefois, cette oreille prêtée aux singularités de l’ethnologue, à ses passions tout autant qu’à sa raison, est souvent restée sourde aux individualités étudiées sur le terrain au profit d’un improbable type collectif, ici l’Aborigène. Et, l’auteur nous le fait sentir, il ne suffit pas de nommer les informateurs, de les situer dans un contexte, de décrire la position sociale d’où ils informent, pour en faire de véritables individus. Encore faut-il que le monde sur lequel ils renseignent l’ethnologue se réfracte en eux dans la mesure où ils en sont certes les témoins mais également les acteurs et les produits. La parole laissée aux Aborigènes dans Rêves en colère n’est pas qu’un témoignage sur le monde aborigène. Elle est ce monde, qui ne se résume donc pas à des sites, mais est constitué de situations et de discours qui le mettent en œuvre. Ces situations sont toutes des produits historiques, et c’est donc par l’histoire que reviennent, chez Barbara Glowczewski, les individus. Chacun se voit restituer une épaisseur temporelle qui lui est singulière, une histoire personnelle qui est commandée par la parole de l’informateur et dont le fil est déterré jusqu’aux racines. Les profondeurs sont donc variables : si les récits évoquant les rapports entre le gouvernement australien et les populations autochtones convoquent une histoire dense et longue, ceux sur les initiations suggèrent une histoire plus poreuse au mythe, même si l’auteur se garde bien de les rendre imperméables au changement historique. Car en celles-ci se révèlent aussi des enjeux dépendants de l’époque, comme dans les années 1970-1980 où, sous la nécessité de la transmission du savoir et de la reproduction sociale, se dévoilent des stratégies de revendications identitaires et territoriales (la réactivation d’un site initiatique étant un moyen de légitimer le retour sur un territoire jadis annexé). A lire Glowczewski, le lecteur a l’impression que “l’Aborigène” possède des os hors de son corps propre, et que la parole convoquée dans l’ouvrage permet de les rassembler.

    Ce retour de l’individu correspond à une posture que l’on peut qualifier “d’égocentrisme méthodologique” qui vient compléter et complexifier l’opposition traditionnelle entre holisme et individualisme (méthodologiques s’entend). De l’holisme, l’auteure retient la possibilité de décrire certains phénomènes sans recourir, ou peu, aux individus (notamment quand il s’agit d’expliquer le système d’échange Wurnan où la confrontation d’une mythologie qui définit la Loi et une pensée dualiste suffisent à légitimer une philosophie généralisée de l’échange) ; de l’individualisme, c’est au contraire l’importance accordée aux stratégies individuelles et aux libertés qui est relevée et fait l’objet de très belles « leçons » : « leçon d’éthique » (275-294), « leçon de survie » (227-240), etc. Cependant, l’insistance avec laquelle Glowczewski évoque l’émotion qui traverse les rites et les traditions aborigènes (347-348) n’appartient en rien à une lyrique de l’ethnologie : il s’agit bien d’une application rigoureuse de sa méthode “égocentrée”. Sur le plan formel, cette méthode transparaît clairement dans les nombreux dialogues qui irriguent l’ensemble de l’ouvrage. Entre l’ethnologue et les Aborigènes, entre Aborigènes également, le lecteur ne perd rien de ces paroles en actes dont même la gestuelle est livrée. Cette attention prêtée à l’écriture de la forme dialoguée déborde la simple convocation des sources orales. Il s’y engage un véritable rapport qu’a noué l’ethnologue avec ses enquêtés, fait de respect mutuel, de sentiments partagés et qui s’inscrit dans un réseau d’échanges plus général où des dettes doivent être honorées.

    L’ethnographie-boomerang

    Ce sentiment de la dette parcourt le texte et dessine une éthique dont Barbara Glowczewski cherche à nous faire partager la responsabilité par son engagement : la « colère » des Aborigènes – envisagée comme un invariant des passions humaines et comme un mode singulier de narration – est également celle de l’auteure. La « distance subjective » dont elle se recommande est le reflet de l’investissement total annoncé dès le départ : l’ethnologue est impliquée dans son terrain au point qu’elle intègre le jeu des relations de parenté (47) et adopte cette pensée singulière que fonde la croyance en « l’esprit de la matière » (Bachelard 1953). Mais Glowczewski nous rappelle aussi que le métier d’ethnologue met parfois l’engagement aux côtés des Aborigènes à rude épreuve, comme lorsqu’il s’agit d’éditer des témoignages (125-129) ou de réaliser un CD-Rom (279-287).

    L’actualité des Aborigènes rend leur écriture difficile et l’auteure s’applique à rendre cette difficulté dans les tergiversations de son texte, dans les analyses avortées qui témoignent moins de l’échec de son ethnographie que de la vitalité d’une culture. Les remarques faites à propos d’artistes aborigènes retouchant les peintures rupestres primitives pour rendre à leurs ancêtres fondateurs, les Wanjina, un peu de leur présence (153-154) constituent sur ce plan un passage essentiel qui nous convie à “éloigner” notre regard sur le patrimoine. Sans tomber dans un relativisme absolu, Barbara Glowczewski propose un décentrement total sur plusieurs points (la pensée dualiste, la pensée réticulaire, le passage à l’âge adulte), considérant les expressions occidentales de ces éléments à partir de leurs manifestations australiennes. Si ce type d’analyse convainc dans les cas du dualisme (206-207) et des franchissements de la jeunesse par le motif du labyrinthe (288-291), la volonté de rapprocher la pensée en réseau (propre au Rêve) et le développement contemporain en Occident d’une esthétique réticulaire (la toile de l’Internet, la double hélice de l’ADN, etc.) peut prêter à confusion et être interprétée comme une forme de sociobiologisme. Pour Glowczewski cependant, il ne s’agit pas d’une réduction naïve à la physiologie mais au contraire d’une évaluation de la pensée indigène “au niveau” des représentations occidentales des faits invisibles.

    Le Rêve à la trace

    Le recours à la notion de réseau constitue l’apport théorique le plus important de Rêves en colère. Mis en rapport avec la notion d’empreinte de G. Didi-Huberman (155), l’idée de réseau exprime ce que recouvre l’idée centrale du Rêve dans la pensée des Aborigènes. A cet égard, les détours auxquels se livre l’auteure, la reconstitution non pas linéaire mais « connexionniste » de son vécu sur le terrain, résonnent avec l’objet et sous-tendent l’approche qui, finalement, l’éclaire au mieux. En fin de compte, le Rêve, c’est du temps, de l’espace, des relations sociales qui s’enchevêtrent et forment un ensemble discontinu d’itinéraires de nature différente (narratifs, géographiques, initiatiques). Le Rêve permet ainsi de réconcilier les notions proprement occidentales de transcendance et d’immanence, de « dehors » et de « dedans », en des points précis, des traces visibles dans l’espace australien qui constituent autant de portes d’entrée vers d’autres dimensions. Ainsi se constitue progressivement une géographie mentale du Rêve dont le savoir le plus complet appartient à quelques personnages, les chamanes, étudiés notamment sous l’angle du rapport voir/savoir dont l’auteure aurait pu montrer la portée plus universelle (193-194).

    Ces personnages sont aussi les garants de la Loi, sorte de dégradation sociale du Rêve, qui règle l’ensemble des rapports organisateurs du monde aborigène : entre les hommes, entre les hommes et la nature, entre les hommes et les ancêtres. Comme le Rêve, la Loi ne se prête pas à un énoncé simple. Elle est tout à la fois objet, rituel, chant, règle ; elle concerne en même temps l’économie, la parenté, l’éducation, le sacré. Elle n’existe que dans des performances, c’est-à-dire dans les acteurs qui la respectent et la re-présentent. Il semble que toute la leçon de ce livre réside précisément dans cette opposition radicale à l’Occident qui a progressivement conduit à une institutionnalisation de la culture tandis que les Aborigènes australiens ont gardé et amplifié le souci de son incarnation avec ce que cela implique de transformation, de transmission, d’humain."

     

    Nicolas Adell

    Source : ethnographiques.org

     

     

     

     

  • Roger Caillois - L'écriture des pierres

    Un très beau livre, très poétique, pour qui, comme moi, a une fascination pour le caillou...

     

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    Flammarion, Les sentier d'e la création, coll. Champs, 1987.

     

    "De toute façon, les pierres possèdent on ne sait quoi de grave ,de fixe et d'extrême, d'impérissable ou de déjà péri. Elles séduisent par une beauté propre , infaillible ,immédiate , qui ne doit de compte à personne."

     

    En présence de cette humanité sentie plus que jamais comme éphémère, en présence même de ce monde animal et végétal dont nous accélérerons la perte, il semble que l'émotion et la dévotion de Caillois se refusent; il cherche une substance plus durable, un objet plus pur. Il le trouve dans le peuple des pierres: «le miroir obscur de l'obsidienne», vitrifiée voici des milliers de siècles, à des températures que nous ne connaissons plus; le diamant qui, encore enfoui dans la terre, porte en soi toute la virtualité de ses feux à venir; la fugacité du mercure, le cristal, donnant d'avance des leçons à l'homme en accueillant en soi les impuretés qui mettent en péril sa transparence et la rectitude de ses axes — les épines de fer, les mousses de chlorite, les cheveux de rutile — et en poursuivant malgré elles sa limpide croissance : le cristal dont les prismes, Caillois nous le rappelle en une formule admirable, pas plus que les âmes, ne projettent des ombres.


    Extrait de l'éloge de Roger Caillois prononcé par Marguerite Yourcenar, lors de sa réception à l'académie française, janvier 1981.

     

    "Vint la vie : une humidité sophistiquée, promise  à un destin inextricable; et chargée de secrètes vertus, capable de défis, de fécondité. Je ne sais quelle glu précaire, quelle moisissure de surface, où déjà s'enfièvre un ferment. Turbulente, spasmodique, une sève, présage et attente d'une nouvelle manière d'être, qui rompt avec la perpétuité minérale, qui ose l'échanger contre le privilège de frémir, de pourrir, de pulluler."

     

     

     

     

  • Nastassja Martin - Croire aux fauves

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    "Ce jour-là, le 25 août 2015, l’événement n’est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L’événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C’est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l’actuel ; le rêve qui rejoint l’incarné."

    Ed. Verticales, 2019

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • John Fowles - L'arbre

     

    9782848930022_1_75.jpgUn essai paru en 1979, par le grand écrivain anglais John Fowles, une vraie surprise, tant sa pensée rejoint la mienne, et aussi celle de nouvelles générations aujourd'hui, ce qui en fait un livre très moderne, à découvrir donc ou à redécouvrir. Dans toutes les critiques lues à son propos, je me rend compte qu'il n'est pas évoqué la dimension clairement écologique de ce livre, dans le sens le plus "primitif" du terme, une écologie naturelle qui serait celle de l'humain non domestiqué et pourtant plus sage parce que non séparé de ce nous nommons environnement. Une façon de ressentir que l'on retrouve chez bon nombre de peuples autochtones avant dénaturation, surtout ceux qui ont pu avancer jusqu'à aujourd'hui sans être éliminés avant ou totalement acculturés.

     

    Il est publié pour la première fois en France en avril 2003, aux ed. des Deux Terres.

     

    "Dans ce petit livre autour de son enfance et de son travail d'artiste, John Fowles explique l'impact de la nature sur sa vie et les dangers inhérents à notre besoin traditionnel de catégoriser, de dompter et finalement de posséder le paysage. Ce besoin de possession amène à une désaffection, voire à un antagonisme à l'égard du désordre apparent du monde naturel et de son aspect aventureux. Pour Fowles, l'arbre, en symbolisant le côté sauvage de notre psyché, est ce qui existe de plus comparable à la prose romanesque. Et soulignant l'importance dans l'art de l'imprévisible, de l'inexplicable, du sensible, il nous gratifie d'une brillante démonstration de ce qu'est l'artiste, ou plutôt de ce qu'il ne doit pas être, c'est à dire catalogué, taillé, modelé, emprisonné. Ce texte d'une beauté et d'une perception inhabituelles, devenu depuis sa parution en 1979 en Angleterre un livre-culte pour les admirateurs de Fowles, n'a jamais encore publié en France où il devrait prendre solidement racine. Car il offre aussi une clé à la compréhension de l’œuvre de cet écrivain dont la fulgurante acuité intellectuelle et la prodigieuse originalité en font un des maîtres incontestés de la littérature anglo-saxonne."

     

     

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  • Eric JULIEN - Kogis, le chemin des pierres qui parlent

    9782330163389.jpgJ'ai connu l’association Tchendukua dès sa naissance en octobre 1997, fruit d’une rencontre improbable, en 1985, entre l’alpiniste et géographe Éric Julien et des communautés autochtones de la sierra Nevada de Santa Marta en Colombie qui lui avaient alors sauvé la vie. S’en était suivie une promesse qu’il mettra dix ans à tenir. Il relate cette histoire dans son premier livre sur le sujet, Le chemin des neuf mondes, paru en 2001 et un film dont j’ai toujours la VHS. J’avais été immédiatement passionnée par les Kogis et ce qu'ils ont à nous apprendre car, les peuples premiers et moi, c'est une longue histoire que je ne m'explique pas mais qui remonte à mon enfance, avec toujours cette cruelle sensation d'être née chez l' « ennemi »... et surtout avec la profonde certitude que ces peuples avaient les savoirs et les réponses donc nous avions besoins pour sauver cette planète et nous sauver nous-mêmes. J'ai donc soutenu Tchendukua, participé à l'époque où je le pouvais (au rachat des terres ancestrales notamment) tout comme j’ai soutenu l’association Survival International et d’autres encore pendant de très longues années. Maintenant les autorités spirituelles des Kogis, viennent en France, ce n’est pas la première fois mais cette fois, ce n’est pas seulement pour nous rencontrer dans des salles de conférence en ville mais pour ausculter nos terres, nos montagnes et nous dire à leur façon, à quel point elles sont malades et comment les aider. Ce n'est pas du folklore, c'est de la connaissance, séculaire, très précise, qui est confrontée aujourd'hui à celle de différents scientifiques ouverts d'esprit (ça semble une lapalissade et pourtant... hélas non), et ce livre relate le fruit de cette extraordinaire expérience, la première d’une série qui je l’espère va se répandre partout (trois États américains appliquent déjà de telles techniques pour mieux préserver les forêts) et pour moi, l’exaltante confirmation, encore une fois, de mon plus profond et ressenti qui m’habite et me guide depuis aussi loin que je puisse me souvenir. 

     

    Kogis, le chemin des pierres qui parlent, Éric Julien (Actes sud, coll. Voix de la Terre, 2022).

    https://www.actes-sud.fr/catalogue/nature-et-environnement/kogis-le-chemin-des-pierres-qui-parlent

     


    "À l’heure des grands déséquilibres écologiques,économiques et sociaux, ce livre raconte l’histoire d’une improbable rencontre. En 2018, deux Mamas et une Saga, autorités spirituelles des Indiens kogis (Colombie), ont participé avec une vingtaine de scientifiques français à la réalisation d’un diagnostic croisé de santé territoriale du Haut-Diois, petit territoire de la Drôme. Au cours de ces quelques semaines véritablement extra-ordinaires, des échanges féconds, tout en délicatesse et respect mutuel par- delà les différences culturelles, ont permis l’émergence fragile d’une nouvelle pensée, d’un nouveau paradigme, en alliance avec ce vivant qui nous traverse, nous porte et nous fait vivre.


    Le dialogue est une réinvention permanente, signe de conscience et de maturité des sociétés, des organisations qui le permettent, le pratiquent et le transmettent. Il révèle que, seuls, nous ne sommes rien, que les autres, humains et non humains, nous renseignent sur ce que nous ne savons pas ou plus de nous, et qu’ensemble tout est possible.


    Alors que l’on déplore aujourd’hui une véritable crise de sens et un désarroi croissant, et si écouter les “voix de la Terre” nous permettait de retrouver les “voies de la guérison” et de la résilience ?"

     

     

    Une soixantaine de scientifiques et experts, dont Cédric Villani, ont signé cette tribune que je retranscris ci-dessous pour appeler à faire dialoguer connaissances des peuples autochtones et savoirs scientifiques pour soigner ensemble la Terre. 


    Vous aussi, vous pouvez signer cet appel au dialogue, pour changer notre rapport au vivant et mieux prendre soin de nos territoires : https://www.change.org/p/faire-dialoguer-connaissances-ancestrales-et-savoirs-scientifiques-pour-soigner-la-terre


    « Il y a 500 ans, les conquistadors débarquaient sur les côtes caraïbes de l'actuelle Colombie. Dans son essai Le Rêve mexicain ou la Pensée interrompue (1988), Jean-Marie Gustave Le Clézio se prend à imaginer : et si les Espagnols avaient choisi le dialogue avec les civilisations amérindiennes plutôt que leur écrasement, la modernité en aurait-elle été changée ?

    Parmi ces civilisations précolombiennes, l'une des plus brillantes était celle des Tayronas. Cinq siècles plus tard, les Kogis, leurs héritiers directs, qui ont survécu à la barbarie et préservé leur culture en se repliant dans les hautes vallées de la Sierra de Santa Marta en Colombie, nous interpellent : «Nous avons confiance dans le fait que si nous partageons les connaissances que nous avons reçues de nos lointains ancêtres, nous pourrons ensemble trouver un chemin qui, au-delà de nos différences, permettra de préserver l'harmonie du monde et de tous ses habitants. En tant que Kogis, c'est un pont que nous voulons tendre vers vous pour le dialogue et la compréhension commune ».

    Saurons-nous saisir la main tendue ?


    Notre Terre est «malade»… Les constats sont précis, des remèdes connus. Et pourtant aucune inflexion à la hauteur des enjeux ne se dessine. «Rien n'est inventé, parce que la nature a déjà tout écrit. L'originalité consiste toujours à revenir aux origines». Et si, pour affronter cette crise écologique, on tentait d'invoquer les origines comme le suggérait Antonio Gaudi, l'architecte catalan ? Et si le dialogue avec les peuples autochtones, qui n'ont jamais perdu ce lien d'alliance avec la nature, était une porte d'entrée ? Pour Éric Julien, géographe et fondateur de l'association Tchendukua Ici et Ailleurs, « l'histoire de la vie nous rappelle, vivants parmi les vivants, que nous avons besoin de la terre, de l'eau, de l'air pour poursuivre notre chemin». Ne serait-il pas temps de remettre le vivant au cœur de nos pensées, de nos analyses et de nos actions ? Bien qu'ils ne représentent que 5% de la population mondiale, les peuples autochtones habitent des territoires où se concentrent 80% de la biodiversité de la planète (Banque mondiale, 2008). Parmi ces sociétés, les Kogis se considèrent les gardiens de la «Terre Mère» et jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité et des écosystèmes de la Sierra Nevada de Colombie. Leurs savoirs ancestraux ont été reconnus patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO en 2022. Pourraient-ils nous aider à comprendre, prendre soin et réveiller la mémoire de nos propres territoires ? C'est le sens de leur main tendue.

    Croiser nos savoirs et leurs connaissances pour élargir notre regard en retissant notre lien organique avec la nature, telle est l'ambition de Shikwakala, le diagnostic croisé de santé territoriale initié par l'association Tchendukua. En 2018, une première expérimentation était lancée dans la Drôme : une vingtaine de scientifiques et experts dialoguaient avec quatre représentants du peuple Kogi. Une première historique au cours de laquelle des représentants de ces sociétés, qui étaient autrefois qualifiées avec condescendance de «sauvages» ou «primitives», venaient à notre rencontre au cœur de nos territoires pour partager avec nous, leurs «petits frères», leur connaissance du vivant. Les premiers résultats se sont avérés aussi étonnants que déroutants, avec deux constats sous forme d'évidence : l'expertise des Kogis s'applique hors de leur territoire ; ils disposent bien de connaissances qui nous sont étrangères.


    Cette nouvelle rencontre approfondira le dialogue unique engagé depuis 2018 entre connaissances ancestrales et savoirs scientifiques. En avril 2023, six scientifiques français passaient deux semaines avec les Kogis dans les montagnes de la Sierra, sans visée ethnographique mais dans une démarche respectueuse de dialogue. Parmi eux, Cédric Villani, mathématicien médaillé Fields : « Moi qui suis, dans le monde des idées, un serviteur du projet exponentiel – la croissance indéfinie du savoir – je me suis senti bousculé comme rarement quand il a fallu tenter de traduire notre savoir livresque et dispersé en un conte à taille humaine. Où trouver la signification enfouie dans la masse des connaissances ? ».


    Le dialogue, signe de maturité d'une société, peut contribuer à faire émerger de nouvelles clés de lecture, un nouveau regard sur ce que le monde moderne a choisi d'appeler «la nature» ou «l'environnement». Du 25 septembre au 17 octobre, un second diagnostic croisé de la santé de nos territoires réunit cinq Kogis et une cinquantaine de scientifiques et experts de différentes disciplines. De Genève à Paris, en passant par la Corse, ils parcourront des sites très urbanisés et fragilisés, avec un regard particulier pour le Rhône et la question de l'eau.


    Cette nouvelle rencontre approfondira le dialogue unique engagé depuis 2018 entre connaissances ancestrales et savoirs scientifiques. Il ne s'agit ni d'idéaliser les peuples autochtones ni de dénigrer la modernité, la science et ses avancées. Mais dans notre époque de déséquilibres et d'incertitudes, comme le suggère le sculpteur italien Miguel Angelo Pistoletto, de tenter de prendre le meilleur de ces deux mondes, le naturel et l'artificiel, pour essayer d'inventer d'autres voies. À rebours de la logique historique des rapports Nord/Sud, continuer à poser les jalons d'un véritable échange interculturel et, peut-être, redécouvrir la puissance de ces savoirs sensibles que nos cultures occidentales ont tant occultés.


    500 ans après l'arrivée des conquistadores… il n'est pas trop tard ! »

     

    L’association Tchendukua : https://www.tchendukua.org/

     

     

     

     

     

     

  • Désir et rébellion, L'art de la joie - Goliarda Sapienza par Coralie Martin (2023)

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    Ce film nous offre une rencontre inédite avec Goliarda Sapienza, l’autrice culte de L’art de la joie et son héroïne insoumise Modesta, pour révéler la charge révolutionnaire, subversive et même scandaleuse de ce chef-d’œuvre incontournable de la littérature du 20ème siècle, refusé pendant près de 30 ans par les éditeurs italiens et finalement publié en France, dix ans après sa mort. Les trajectoires de ces deux femmes désirantes s’entremêlent vers une même puissance émancipatrice : la joie d’écrire sa propre vie. 

     

    En ce moment sur Arte : 

    https://www.arte.tv/fr/videos/113602-000-A/desir-et-rebellion-l-art-de-la-joie-goliarda-sapienza

     

    Voir aussi : http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2023/02/24/goliarda-sapienza-l-art-de-la-joie-6429991.html

     

     

     

     

     

     

     

  • Randolph Stow - The Visitants

     

    TheVisitantscouv-une.jpgUne belle surprise ce roman et je remercie les éditions Au Vent des Iles de me l'avoir généreusement offert. La découverte déjà d'un auteur majeur en Australie, si bien que c'est incroyable qu'il soit inconnu chez nous et cela m'a donné envie de lire tous ses livres ! C'est donc une première traduction en français pour un roman paru en 1979 et qui a remporté le Prix Patrick White, le Nobel australien, la même année ! Roman très humain, au sens le plus authentique du terme, c'est ce qui sans doute lui donne l'air d'avoir été écrit hier. Il se déroule en 1959, sur une île reculée de Papouasie, alors australienne, et donne alternativement la parole à tous les protagonistes qui racontent des évènements antérieurs à la fin tragique de l'officier Alistair Cawdor. Une polyphonie rythmée et captivante, on ne s'ennuie pas une seconde, on est happé, c’est un régal. L’écriture pourrait rappeler certains romans amazoniens, en rapport avec la présence très forte de l'environnement naturel, sa chaleur, sa moiteur jusqu'à l'étouffement, cette fièvre toujours à la frontière de la folie que le lecteur peut ressentir comme s'il était lui-même parmi les protagonistes. Une très belle écriture vivante et franche qui nous plonge dans les tréfonds des uns et des autres en explorant notamment la douleur humaine et qui, et c'est un aspect essentiel de ce roman, donne à la culture indigène la place qui est la sienne : égale en humanité, respectable dans ses différences. C’est là une des qualités qui fait de ce roman une telle réussite : l'auteur qui s'est inspiré de sa propre expérience, ne tombe ni dans un travers colonialiste même repenti, ni dans une adulation trop naïve du bon indigène, un regard tout aussi colonialiste qui ôte à l'autre ses nuances, ses contradictions. Le choc des cultures est réel et il fait intégralement partie du récit, ce qui fait le lien, c'est l'humanité qui dans son essence est partout la même et comment chaque culture se modifie au contact de l’autre. Et on sent le respect que l’auteur a pour la culture Kiriwina qu’il a donc lui-même côtoyée et dont il a même commencé à apprendre la langue lors des quelques mois de séjours en Papouasie-Nouvelle-Guinée dans sa jeunesse. Une bonne façon de découvrir aussi une culture rarement abordée en littérature. Plus personnellement, je me sens très proche de l'auteur dans sa façon de ressentir les choses et la lecture de sa biographie détaillée a confirmé ce ressenti. J'ai hâte de voir ses autres livres traduits en Français, ce qui est donc le projet des éditions Au Vent des îles dont je ne peux que recommander le catalogue rempli de perles, que j'ai déjà évoqué lors d'une autre lecture, L’île des rêves écrasés de Chantal T. Spitz. 

     

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    Randolph-Stow-in-Park.jpgRandolph Stow (1935-2010) est un auteur du patrimoine australien, un grand classique maintes fois primé tant pour sa prose que pour sa poésie. Inconnu en France, il est le chaînon manquant, à côté du prix Nobel Patrick White (son contemporain), pour nous permettre d’appréhender toute la richesse du paysage littéraire australien et son importance pour la littérature mondiale d’aujourd’hui. 

     

     

    Voir : https://auventdesiles.pf/catalogue/collections/litterature/the-visitants/

     

     

     

  • Veilleuse du Calvaire de Lyonel Trouillot, 2023

    9782330182267.jpgLu et aimé, comme bon nombre de romans haïtiens déjà lus.

    "Ce livre est celui d’un paysage de pierres, de rivières et d’ombrages, celui d’une colline abîmée par la cupidité d’un homme, un notaire sans scrupule qui en ces lieux ouvre la porte à toutes les bassesses. Mais de cette colline s’élève une voix, celle de la rébellion des femmes dont le corps est la cible de toutes les offenses, dont le courage a la puissance du poème."

    en savoir plus : https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-francophone/veilleuse-du-calvaire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • La commode aux tiroirs de couleurs d'Olivia Ruiz

    J'ai beaucoup aimé ce premier roman d'une femme aux déjà multiples talents et je m'y suis reconnue alors que je n'ai pas été éduquée du tout comme espagnole, racines trop vite coupées mais donc il y a bien des façons d'être, de vibrer, de penser, des tempéraments qui circulent dans le sang... Beaucoup d'émotions à cette lecture. Et un livre à ma mère.... anglaise.

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    "À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l’intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d’une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours."

    Voir : https://www.editions-jclattes.fr/livre/la-commode-aux-tiroirs-de-couleurs-9782709666947/