On n'en taire pas les fantômes de Marine Leconte
J'ai lu On n'en taire pas les fantômes de Marine Leconte, pas facile d'accès, j'en ai aimé justement ce cheminement qui dit, ne dit pas, comme quelque chose qui tente de s'échapper encore et encore, j'ai aimé les illustrations aussi parfaitement en osmose, j'y ai ressenti de l'enfermement, de la douleur, de la rage, mais aussi la force et la capacité d'échapper à chaque nasse que les mots pourraient refermer, c'est très personnel, on reste sur le bord mais on ressent fortement.
"Les mots sortent gluants de sa bouche
on dirait de la purée de presque taire"
Des mots valises, des mots qui se retournent, font voir l'endroit sur leurs envers, ce qui bascule, des mots qui disent autre chose à l'intérieur, déminés "des flagrances
qui de loin lui arrivent"
Il y a des fleurs paraffinées qui s'égouttent, des corbeaux, l'homme géométrique et la petite, puis l'issue peut-être en des répétitions, comme formules de conjuration :
"Répète
Tu es l'antédiluvienne
Répètes comment tu t'épelles
Reprend
Articule
Moins
Marge
Mâche"
Paru chez L'Ire de l'Ours, 2024.